Chapitre 6

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Belle avait l'impression de dormir depuis seulement cinq minutes lorsqu'elle sentit sur son bras quelque chose la frôler à plusieurs reprises. Elle étouffa un cri et se redressa d'un bond, le cœur battant à la chamade. Lorsqu'elle s'aperçut qu'il s'agissait de Jafar Al-Zyhar, Belle réalisa lentement que la nuit dernière avait bien eu lieu. Mais il y avait bien pire...

Il faisait jour et le manteau neigeux accentuait l'éclat de la pièce et surtout, lui révélait le visage du sultan sous un autre aspect si bien qu'elle avait l'impression de le rencontrer pour la première fois. Nez busqué, mâchoires volontaires, sa bouche portait un pli sévère qui ne faisait que renforcer l'autorité naturelle qui se dégageait de ses traits sévères. Son teint hâlé mettait en valeur sa barbe naissante rehaussant la sensualité qu'il dégageait.

- Qu'est-ce que...

Belle bafouilla quelques mots inaudibles tout en ramenant la couette sur elle. Le regard du Sultan, délicatement posé sur elle quitta son regard pour mieux aviser son geste.

- Il faut partir d'ici, annonça-t-il en se levant lentement.

Interloquée, Belle se mit à battre des cils dans l'attente d'une explication.

- La tempête s'est calmé, néanmoins les propriétaires viennent d'appeler parce qu'ils ont reçu un appel des autorités. Un hélicoptère a survolé la zone et ce chalet a été répertorié comme dangereux.

- Mais pourquoi ? Demanda-t-elle en voyant ses chances de rester ici se briser.

- La toiture est trop enneigée, elle risque de céder, reprit-il d'une voix ferme.

Belle réprima un frisson d'horreur mais surtout, compris que ses vacances étaient bel et bien terminées.

Constatant sa déception l'homme lui tendit sa tasse de café.

- Je suis navré de vous apporter cette nouvelle et je suis sincère, mais il est temps de partir. Je vous laisse vous préparer.

Sur ce dire brutalement émit, le sultan quitta sa chambre d'un pas presque énervé et referma la porte derrière lui.

Désespérée Belle s'empressa d'investir la salle de bains pour se changer et rassembla ses affaires à la hâte. Après avoir enfilé son manteau elle récupéra la tasse et referma la porte avec une pointe au cœur.

Jafar faisait les cents pas dans le minuscule salon avec qu'une idée en tête, partir loin de ce maudit chalet. Il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit mais ce n'était pas tant ce détail qui le dérangeait, mais plutôt le désir indescriptible que faisait naitre l'étrange jeune femme. Pour ajouter un peu plus de frustration à sa colère il devait faire face à la beauté farouche de cette dernière. En effet, dans cette vive lumière du jour agrémenté d'un ciel argenté, la jeune femme se révélait encore plus belle que dans la pénombre. Son teint diaphane mettait en valeur sa paire d'yeux bleu dont les éclats reflétaient une touche de vert émeraude. Sa bouche qu'il avait tant regardé la veille et dans cette pénombre insupportable était bel et bien d'un rouge écarlate.

- Je suis prête !

À cette voix mélodieuse Jafar se détourna pour planter son regard sur la jeune femme. Sa tignasse d'un blond d'or retombait dangereusement sur la chute de ses reins et son manteau de couleur fuchsia ne l'aidait en rien à masquer sa beauté.

Alors conscient que son sang martyrisait ses tempes, Jafar s'efforça de surmonter son trouble et ouvrit la porte sèchement.

- Allons-y avant que ce toit nous tombe sur la tête.

Un hiver dans les bras du sultan ( Un fiévreux Noël )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant