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(Bon les gars.. j'vous aime mais j'ai plus que 3 chapitres de prêts du coup je m'y attelle ce soir 😭 espérons que j'ai à see de motivation pour ça. Sur ce, bonne soirée et bonne lecture !)

Plus tard dans la soirée, alors que je suis déjà en pyjama, blottie contre Adam, en vue de regarder un film, mon téléphone sonne. Voyant qu'il s'agit de Mathieu, je soupire et l'envoie sur mon répondeur. Il réessaie deux, trois, quatre fois de m'appeler, mais à chaque fois je l'envoie sur ma messagerie.

— Réponds-lui, c'est chiant.

— J'ai pas envie de lui parler.

— Je le connais pas vraiment, mais il a l'air de persister pour avoir ce qu'il veut. Et s'il veut te parler, il finira par te parler, tu le sais.

Je bougonne, et récupère mon téléphone qui m'annonce un nouveau message.

De Mathieu.

Qui me dit qu'il est en bas de chez moi.

Je montre le message à Adam, qui me fait signe d'enfiler un jean et une veste et de le rejoindre avant qu'il ne se mette à sonner. Je souffle et me lève, montrant au passage mon majeur à mon frère. J'enfile mon jean de la journée ainsi qu'une sweat doublé, enfile mes chaussures et récupère mes clés ainsi que mon téléphone, et sors de ma chambre. Nos parents étant déjà couchés, je ne risque pas de croiser ma mère pour lui expliquer où je vais.

Je sors rapidement de l'appartement, prends l'ascenseur, et arrive en bas de mon immeuble. Je vois la silhouette de Mathieu de loin. Il fume, et pianote un peu sur son téléphone. Je décide de sortir de mon immeuble sans faire de bruit, histoire d'avoir un effet de surprise. Arrivée près de lui, je décide de prendre la parole, ce qui le fait sursauter.

— Tu as cinq minutes, pas plus.

Il se tourne vers moi, et m'observe de haut en bas.

— T'es belle..

— Arrête, on sait très bien comment ça a fini la dernière fois.

Il soupire, et passe sa main sur sa nuque. Grâce à la lumière des réverbères, j'arrive à le détailler. Quand il tourne son visage vers moi, j'ai l'impression que ses yeux sont rouges; soit il a trop fumé, soit il a trop bu, soit il a pleuré. Mais les deux premières hypothèses me paraissent plus valables que la dernière.

— J'suis un abruti.

— Oui.

— J'suis le plus gros des cons.

— Oui, aussi. Tu comptes énumérer tous tes défauts ?

— J'suis totalement con. J'aurai pas dû te laisser sans nouvelles pendant une semaine. J'aurai pas dû te prévenir que je quittais le lycée, ni que j'avais trouvé un boulot. J'aurai dû rester avec toi, et pas me barrer pendant que tu dormais. J'aurais dû te laisser parler, ça m'aurait évité d'apprendre ça sur le tas. J'ai merdé alors que ça fait même pas un mois qu'on est ensemble. J'suis pas fait pour être avec quelqu'un, j'finis toujours par blesser les gens qui sont autour de moi, toi y compris. Je voulais pas te faire mal, ni te faire pleurer. Assaf m'a dit que j't'avais fait chialé parce que je t'ignorais. Nana, j'suis désolé. J'ai agi comme un con, pour un premier mec je pue la merde et tu mérites mieux. Mais t'es entré dans ma vie depuis deux mois et tu l'as transformé. Je fume un peu moins, je bibi moins, j'arrête de faire le con. J'essaie d'être correct pour toi, pour ma grand-mère aussi, mais plus pour toi. J'suis attaché à toi. T'es la meilleure chose de mes dix-sept piges sur terre, j'veux pas que ça s'arrête là. Pas maintenant.

— Tu as cherché cette situation, Mathieu. Ne crois pas que ça ne me fait rien, d'avoir lâché une bombe en plein milieu d'une conversation qui, à mon avis, n'avait pas lieu d'être. Ne crois pas que je suis heureuse d'avoir mis un terme à tout ça au bout d'à peine deux semaines. Je sais même pas si on peut dire qu'on a été ensemble à un seul moment, puisqu'un couple de deux semaines, à mes yeux, n'en est pas un. Ne crois pas que je respire la joie de vivre, parce que là, la seule envie que j'ai, c'est de rejoindre mon lit, d'aller me mettre en boule dans ce dernier, et de pleurer toutes les larmes de mon corps. T'es le seul gars que je laisse entrer dans ma vie, qui me connaît aussi bien que mon frère en si peu de temps. T'es le seul que j'ai laissé entrer dans ma chambre, dans mon lit. T'es le seul que j'ai laissé poser ses mains sur moi. T'es le seul qui m'a vu dans des moments de faiblesse. Et toi, ta façon de me montrer que tu t'es attaché à moi, c'est en me laissant m'inquiéter ? En ne me répondant pas à un seul moment ? En ne venant pas me voir, ni en me prévenant que tu t'es déscolarisé pour aller travailler ? Ne me dis pas que tu es attaché à moi, parce que c'est faux.

— T'as pas le droit de dire que j'suis pas attaché à toi parce que c'est faux. Si j'étais pas attaché à toi, que je ressentais pas ce que je ressens pour toi, j'serais pas là à ce moment précis. J'aurai pas cherché à savoir ce que tu voulais, j'aurai fait passer mes envies persos avant les tiennes. J'aurai quand même réussi à coucher avec toi la dernière fois. Mais j'en ai rien à foutre de te baiser, parce que c'est pas ce que je veux. Je veux être le gars sur qui tu peux compter, te reposer. Toi-même tu l'as dit, j'suis le seul  que t'as laissé entrer dans ta vie. J'suis le seul qui a eu le droit de poser ses mains sur toi. Et j'ai pas envie qu'il y en ai un autre qui le fasse parce que ça va me rendre fou. Je veux pas qu'un autre réussisse à prendre la place que j'ai eu ces derniers temps. J'veux être ton premier tout. Ton premier mec, ton premier baiser, ta première fois, celui qui te fera ton premier gosse. J'veux pas que ça s'arrête maintenant parce que j'ai été trop con pour te faire passer avant.

Les larmes aux yeux, à deux doigts de craquer et de me jeter dans ses bras, je le regarde dans les yeux.

— Qui me dit que tu ne feras pas encore cette connerie de me faire passer en dernier, ou de m'exclure de ta vie quand tu ne veux pas affronter les choses en face ?

— Moi. J'te l'assure. Je veux que tu restes avec moi, j'veux que tu sois heureuse avec moi, pas avec un autre. T'es ma Nana, pas celle d'un autre. Et j'suis prêt à tout pour que tu vois que je mens pas, et que j'serais là pour toi.

Je fais un pas vers lui, une larme ayant déjà coulé sur ma joue.

— Je te préviens, Mathieu, que c'est la première et la dernière fois qu'on a ce genre de conversation. La prochaine fois.. Il n'y en aura pas, parce que tu pourras faire une croix définitive sur moi.

Je le vois sourire doucement, et il finit par me prendre dans ses bras, me serrant fortement contre lui.

Je l'aime. Beaucoup trop pour que je ne finisse pas blessée en fin du compte.

IdioteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant