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À peine les portes de mon appartement passées, que Mathieu se jette avidement sur mes lèvres, me poussant à rentrer plus rapidement afin de pouvoir fermer la porte. Ses mains glissant de mes cuisses à ma taille et inversement, je finis par me retrouver collée au mur, Mathieu à deux centimètres de moi.

Alors qu'une de ses mains part se perdre dans ma crinière blonde, sa bouche vient embrasser ma joue, à quelques millimètres de mon oreille.

— J'ai toujours pas eu ma récompense, par rapport à l'autre pute d'Alison.

Je souris doucement. Il est vrai que, depuis trois mois, il attend patiemment (parfois) pour enfin avoir son dû. J'ai toujours dit qu'il l'aurait en temps et en heure, et il faut croire que l'heure est arrivée.

— Et tu vas l'avoir, ne t'en fais pas.

Son visage nouvellement dans le creux de mon cou, je le sens sourire grandement. Avec sa main encore dans mes cheveux, il me fait pencher la tête, afin d'avoir un accès plus dense à mon cou. Alors, il ne se gêne pas pour me mordiller, et certainement me laisser une ou deux marques.

Sa main, au bout d'un certain temps, laisse mes cheveux pour venir se poser sur ma cuisse, et m'inciter à la relever. Je décide de passer mes mains derrière sa nuque et, enlevant mes chaussures une à une, saute afin d'enrouler mes jambes autour de sa taille. Les mains de Mathieu me maintenant, il se dirige dans ma chambre.

— Depuis l'temps que j'attends, sois sûre qu'on sortira pas de ta piaule avant demain aprèm. J'attends depuis trop longtemps.

Je me permets de rire un peu, bien que je sache qu'il est on ne peut plus sérieux. Je le sens me poser sur le lit à un moment, et se pencher au dessus de moi. Je le repousse doucement, sourire aux lèvres. J'essaie de sortir de ma zone de confort, et décide de prendre les devants, chose que je n'ai encore jamais fait. Ni avec Mathieu, ni avec Maxime.

Je me redresse, et inverse la tendance. Mathieu allongé sur le lit, je me retrouve penchée sur lui. Sourire aux lèvres, mes mains s'affairent à déboucler sa ceinture, tandis que je le fixe dans les yeux.

— Je t'avais dit que ça allait changer de l'habituel, non ?

Alors qu'il s'apprête à parler, je l'en empêche en posant mes lèvres sur les siennes, assez vivement je dois l'avouer. Une fois que sa ceinture est enlevée, je me redresse et commence à soulever son t-shirt. Il m'aide à le faire passer au-dessus de sa tête et se rallonge, ne me lâchant pas du regard. Je dois avouer que ça a le don de me mettre mal à l'aise, mais je fais comme si de rien n'était.

Mes mains posées sur ses joues, je les fais glisser lentement le long de son torse, pour rejoindre à nouveau son jean. Je le fais glisser le long de ses jambes en même temps que son caleçon, et me retrouve face à son membre.

C'est alors que, bien qu'un peu fébrile, je le saisis, et commence à faire de légers vas-et-viens, serrant et desserrant ma poigne aléatoirement.

— Bordel.., grogne mon copain.

Je décide alors de faire quelque chose que je n'ai dû faire qu'une ou deux fois, et prends son sexe en bouche. Je descends lentement, et sens la main de Mathieu venir se mettre dans mes cheveux. Il les empoigne, tandis que je mets ma bouche en action. Le polonais me guide dans mes mouvements, serrant ma crinière de temps à autre, n'hésitant pas à me dire que je m'y prends bien, et lâchant quelques grognements de temps à autre. Lorsque je sens qu'il se crispe, je remonte lentement, et bloque mon regard dans le sien. Une fois face à Mathieu, j'enlève ma robe, dévoilant des sous-vêtements en dentelle transparente.

Oui, j'ai fait fort aujourd'hui. Nouvelle lingerie, nouvelle coiffure, j'avais envie de démarrer 2018 du bon pied, avec du changement.

Ma robe au bout de mes doigts, je la laisse tomber lentement par terre. C'est alors que Mathieu se redresse et attrape mon bras, et me force à m'allonger à mon tour. Il dégrafe rapidement mon soutien-gorge, qu'il envoie valser par terre, tout comme ma culotte peu après. Ni une ni deux, ses mains posées sur mes cuisses, sa bouche vient se poser sur mon entrecuisse. Sa langue faisant des merveilles sur mon bouton de chair, je ne me gêne pas pour signaler mon plaisir par des gémissements. Une de ses mains quitte alors ma cuisse, et je sens deux de ses doigts s'introduire en moi. Entre sa langue et les mouvements de ses doigts, je ne sais où donner de la tête. Mes mains agrippent machinalement les draps, les serrant fortement. Vu l'ardeur avec laquelle je les tiens, ça ne m'étonnerait qu'à moitié si je les retrouvais déchirés demain.

Je finis par atteindre la jouissance, me laissant pantelante. Alors que je reprends mes esprits, j'entends Mathieu enfiler un préservatif. Il me regarde, fixement, et son regard, empli de désir, a quelque chose en plus que je ne saurais décrire.

— Tourne-toi, finit-il par me dire d'une voix dure.

J'obtempère lentement. Je joue avec le feu cette nuit, j'en ai conscience. Mais, comme dit plus tôt, autant bien démarrer la nouvelle année.

Une fois en appui sur mes quatre membres, je sens une des mains de Mathieu venir se poser sur ma taille, et l'autre dans mon dos. Il m'aide à me cambrer un peu plus, puisque ma tête se retrouve pratiquement collée au traversin.

— T'es tellement belle..

Sans crier gare, il me pénètre, me faisant hoqueter de surprise. Il commence de lents vas-et-viens, puis se met à aller plus vite, faisant claquer son bas-ventre contre mon postérieur. N'ayant encore jamais testé cette position, je ressens les choses différemment, me faisant prendre du plaisir plus rapidement.

Les seuls bruits pouvant être entendus sont les claquements de peau, mes gémissements, et un léger grincement de lit. Note à moi-même : racheter un lit dans un futur proche.

Comme plus tôt, une des mains de mon polonais se retrouve dans mes cheveux, m'obligeant à la relever. C'est assez peu agréable, mon dos étant pas mal courbé, mais le plaisir prend le pas sur la douleur. Au fil du temps, Mathieu lâche mes cheveux pour venir entourer mon cou, me forçant à me redresser pratiquement totalement. Tout en continuant de bouger en moi, sa bouche vient mordiller mon oreille.

— Dis-moi oui, me chuchote-t-il durement.

— Oui.., soupiré-je.

Je suis à deux doigts d'atteindre le septième ciel pour la deuxième fois de la soirée. Ma voix n'est qu'un murmure qui me paraît imperceptible, alors que Mathieu continue de plus belle.

— Dis-moi oui, réitère-t-il.

— Oui.., m'étranglé-je.

— T'es.. Magnifique. T'es la femme de ma vie, j'veux plus être loin de toi. J'veux te faire des gosses, j'veux que tu sois mienne jusqu'à ce que je crève.

Je ne réponds rien, sachant que si j'ouvre ma bouche, c'est un cri qui va en sortir. Mes cuisses commencent à trembler, tout comme celles de Mathieu à priori. Dans très peu de temps, nous atteindrons le Nirvâna ensemble.

— D..Dis-moi oui, murmure-t-il une dernière fois.

— Oui ! crié-je.

Dans un grognement sourd qui se mêle à mon cri de jouissance, Mathieu se vide dans le préservatif. Tandis qu'il se retire afin d'enlever la capote et d'aller la mettre à la poubelle, je reprends une position adéquate, et attends qu'il vienne s'allonger à mes côtés. Tous deux essoufflés, je l'observe. De fines gouttes de sueur perlent sur son visage et un peu partout sur son corps, à vrai dire. Ses cheveux courts sont légèrement en désordre, et il semble éreinté mais néanmoins heureux. Une sérénité certaine règne sur son visage, tout comme un léger sourire en coin.

Alors qu'il tourne la tête vers moi, je pose mes lèvres sur les siennes. Ni lui ni moi n'évoquons ce dont il a parlé il y a quelques minutes, mais nous savons lui comme moi qu'il le pensait sincèrement.

Il sourit et ferme les yeux, j'en conclus donc qu'il est temps de reprendre des forces en dormant.

Je ferme les yeux à mon tour, et plonge dans un sommeil profond, m'imaginant ce que pourrait être la vie avec Mathieu et un mini-nous courant dans nos jambes.

IdioteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant