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Alors que nous rentrons dans l'appartement, je remarque qu'il n'y a pas grand monde. Du moins, pour le moment, à priori.

J'enlève mon manteau, que je laisse à l'entrée sur conseil de Ken, et pars dans le salon, où il ne reste qu'un canapé et des fauteuils. Sont assis Théo, Alphonse, Mathieu, Mikaël, Mamadou, Benjamin et Louis. Je me dirige vers eux pour leur faire la bise et les prendre rapidement dans mes bras.

— Bah dis donc, elle a sorti l'grand jeu la gazelle !

— Mate pas ma meuf toi, grogne Mathieu.

— Nan mais avoues qu'elle est canon, dit Areno.

— Ouais, mais c'est ma meuf, regardez ailleurs bande de chacals.

Je ricane, et m'assieds sur Mathieu. Je me penche, assez pour que ma bouche soit près de son oreille.

— Ils peuvent regarder s'ils veulent, je te rappelle que c'est toi mon copain, et que c'est avec toi que je passe la nuit.

Il sourit contre mon cou, et ses bras viennent encercler ma taille. Je regarde en direction d'Agathe, qui se trouve à la place de Benjamin, qui lui a laissé son fauteuil. Lui s'est assis par terre, et lui parle un peu.

— Bon les gars, interviens-je. Je vous présente Agathe, ma cousine. Elle a seize ans, alors évitez de la traumatiser avec des allusions quelconques s'il vous plait, je n'ai pas envie que son père m'enterre vivante. Pas de drague incessante, pas d'alcool ou du moins pas énormément, pas de drogue (je dis cette phrase en regardant Doum's), et surtout, je dis bien surtout, jouez pas les lourdeaux.

— Louna, j'suis assez grande.

— Oui, c'est vrai. Mais t'as interdiction de fumer quand même.

— Relax Lou, on dirait t'es sa daronne, intervient Moh.

— Je tiens à elle, je veux pas qu'il lui arrive quelque chose, même avec vous. C'est pas méchant, mais c'est comme ça.

— T'inquiètes meuf, ça va être comme notre reus, comme toi quoi.

Je souris à Deen, qui vient de parler.

— D'ailleurs, il en est quoi de Jehkyl ?

— Il s'est mangé une cuillère en bois.

J'éclate de rire, et l'emprise de Mathieu autour de moi se resserre. Théo, qui était installé à côté de moi, se fait virer du canapé par Ken qui prend sa place.

— Chanmé la chaîne Polak, j'avais pas fait gaffe.

— Cimer, c'est un cadeau de Louna.

Je souris, et mon cerveau tilte enfin que j'ai oublié le sac de cadeaux dans la voiture. Je me frappe de front avec la paume de ma main, et me lève, faisant râler Mathieu.

— Ken, faut qu'on retourne à ta voiture. J'ai oublié.. Un truc. Bouge-toi.

— C'est pas ma caisse mais celle à Areno, j'lui ai taxé pour venir vous chercher. Je lui ai rendu les clés.

— Darryl, prends tes clés de voiture ! crié-je presque.

Le principal concerné me regarde, et je lui fais signe de me suivre. Je retourne dans l'entrée prendre ma veste, sous le regard perçant de Mathieu. Benjamin sur mes talons, nous sortons de l'appartement.

— Pourquoi t'as besoin de moi comme chauffeur ?

— j'ai pas besoin que tu m'emmènes quelque part, j'ai juste besoin de récupérer un sac que j'ai oublié dans le coffre.

— Ah, j'peux savoir ce qu'il y a dedans ?

— Non.

— Ah.

Il ricane, et ouvre sa voiture une fois que nous sommes devant. Je récupère les deux sacs, histoire de ne pas avoir à redescendre plus tard, et lui dis que c'est bon. Alors que nous allons pour remonter, j'entends une vois qui m'est presque familière nous interpeller.

— Areno ! Louna !

— Oh, Jehk ! Bien ?

Benjamin tcheck Maxime, et ce dernier s'approche de moi. Je lui fais la bise, et le regarde en plissant les yeux.

— Alors comme ça, on veut me pécho ?

— Ouais, dit comme ça c'est chelou, rit-il. Mais je savais pas que t'avais un keum, autrement j'aurais pas dit ça hein.

— Je m'en doute. Mais.. Évite de parler de moi à ta mère, s'il te plait. C'est gênant.

Benjamin éclate de rire, se moquant ouvertement de Maxime et de sa bourde, tandis que je souris.

— Ok, j'parle plus de toi à ma mère, promis.

Nous remontons dans l'appartement de Deen, et la fête peut commencer à battre son plein.

Tout le monde est plus ou moins en train de s'amuser, même Mathieu et Agathe. Ils parlent tous deux, sympathisent, alors que j'attends avec impatience l'arrivée d'Emma et Adam, qui ne devraient pas tarder.

Certaines personnes arrivent, je les salue donc par politesse, mais en voyant tout le monde rire, parler, s'amuser, je n'ai pas l'impression d'être à ma place.

J'ai l'impression qu'il manque quelqu'un.

Il manque Flavie.

Je soupire, et je sens quelqu'un s'asseoir à côté de moi.

— Ça va pas ?

Je tourne la tête vers Ken, et souris tristement.

— Flavie me manque, elle aurait dû être là, elle aussi. Elle vous aurait aimé, j'en suis sûre. La fête bat son plein, et pourtant je me sens seule. C'est pas normal, hein ?

Il passe son bras autour de mes épaules.

— C'est normal, de se sentir comme ça. Ça m'arrive à moi aussi, je le dis dans un son en plus. Pour ce qui est de ta pote.. Ça fait combien de temps, qu'elle est morte ?

— Ça va bientôt faire un an.

— Ah ouais, c'est encore frais, quoi. J'sais que tu vas pas aimer c'que je vais te dire, mais faut que t'ailles de l'avant. Elle aurait kiffé cette ress, elle nous aurait kiffé ? Alors essaie de kiffer cette ress comme elle l'aurait fait. Fais en sorte qu'elle soit fière de toi de là-haut, et j'suis sûre qu'elle l'est. Fais-moi confiance.

Je hausse les épaules, peu convaincue.

— Crois-moi Louna. T'es forte, t'es brillante, te morfonds pas et profites de la ress à fond.

— Ouais, en restant assise.

— Nan, en venant danser.

IdioteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant