(T) Message

448 40 15
                                    

Le bruit de la cantine m'assourdi, le repas me dégoûte. Mon glock me hante. Sa vision me chamboule. J'ai l'impression de le voir, sans vie. J'ai l'impression de l'avoir vu. Je l'ai vu ? Mort étendu ? Je l'ai vu...? Comment j'ai pu l'oublier si vite ? Lui, ses beaux yeux bleus. Son sourire, son toucher. Son odeur et tout ce qui va avec. Lui. Comment j'ai pu le remplacer avec Chloé. Suis-je vraiment une ordure ? Oui. Il a peut-être refait sa vie.

Un frisson me parcours.

Peut-être avec Hella. Ils se sont peut-être enfuis. Mais il n'a pas répondu à mon message. Je le hais.

Je jette ma fourchette au fond de mon assiette avant de me lever bruyamment. Ça ne fait peur à personne, car personne ne me voit. Je fais peur que dehors. Ici ils ne craignent rien. Grâce à moi ? Je n'ai même pas réussi à protéger celui que j'aimais.

Je pars de la cantine, me dirigeant vers les appartements de Valentin. Pas à pas je me rappelle de ses paroles et mes larmes menacent. Mais il a raison. Et j'ai tort.

Je rentre sans prévenir, il est contre son mur au sol. Il est en larme, il a mal. Dans le noir. Je referme la porte et m'assois à côté de lui, le prend dans mes bras. Il se défoule, me frappant comme il peut. Maxime est parti trop tôt. Il arrive juste pas à l'oublier, mais moi j'ai réussi. Je crois.

Valentin : Le laisse pas tomber...

Il a chuchoté ces paroles comme un ordre. Un ordre qui me percute, comme cette voiture. Comme le sol quand on nous a jeté dehors. Je me décolle de mon ami avant de le regarder dans les yeux.

Thomas : On va le retrouver.

Il hoche la tête, la vue brouillée de larmes. Sa respiration est saccadée, la mienne aussi. Je me lève, le laissant de nouveau seul, dans le noir. Je m'en vais dans ma chambre, cherchant mon téléphone. Il est dans mon tiroir, derrière mes vêtements. Je le sors, tremblant et l'allume. Je le déverrouille en voyant le petit "1" sur l'application iMessage. Je souris, mes larmes coulent. Je m'assois par terre.

"-Je suis toujours à Tours, à Zerze Land. Je suis enfermé, j'ai mal, j'ai peur. Tu n'es pas mort, Hella me le dit mais je suis sûr que non...Je pourrais avoir mon téléphone que demain soir, entre la lune de l'ouest et celle de l'est. Ne m'oublie pas, Thomas..."

Mon cœur lâche, je pleurs de joie. Il...Il est pas mort.

"-J'arrive."

Je me lève, prend mon sac et deux pulls. Je prend une paire de chaussures en cuire, un bon pantalon. J'ajoute une de mes gourdes d'eau et met ma ration de protéines. Je prend mon téléphone que je met dans ma poche de ma veste avant de prendre les clés du 4x4. Je cours dans la chambre d'Hugo, lui montrant les messages. Il hurle de joie avant de s'effondrer en pleure. Il prépare un sac et la même chose se passe avec Valentin. Nous allons au quartier de Christophe Arnier, Hugo toujours en larmes.

Christophe : Oui ?
Thomas : Je voudrais un 4x4. Nous partons pour une durée indéterminée.
Christophe : Hors de question.

Il remet ses pieds sur son bureau en buvant son verre de rouge avec un petit rictus méprisant.

Thomas : C'est urgent, et une faveur.
Christophe : Non c'est non.

Je le regarde dans les yeux avant de m'approcher de lui avant que Valentin commence à s'énerver.

Christophe : Vous n'aurez ni les armes ni le véhicule. Disposez maintenant.
Thomas : J'aimerais parler au Commandant, monsieur Lieutenant Arnier.

Il ricane, posant son verre et se redressant avant de se lever. Il fait un tour autour de nous avant de sortir de son bureau et aller dans celui du Commandant. Je sais que ça va fonctionner.

Christophe : Lieutenants ! Le Commandant vous attends.

Nous allons donc tous les trois dans le bureau du Commandant.

Thomas : Commandant, c'est une faveur que je vous demande. Après avoir servi votre Unité sous le Lieutenant Arnier pendant un an, détruisant les CDS sur notre chemin et protégeant votre base.
Commandant : Continuez.

Je souris.

Thomas : Nous aimerons partir de nouveau à Tours, pour combattre une nouvelle ville...Zerze Land. Cette ville capture des personnes et les font esclaves.
Commandant : Et bien ? Ainsi soit-il et paix à leurs âmes.
Thomas : Mais...
Commandant : Si il y'a un "mais" c'est qu'il y'a quelqu'un d'important là bas. Le cher Damien mort d'une balle en plein torax ? Il n'est pas mort.

Il se lève en ricanant, son cigare à la main. Je suis bouche bée.

Commandant : Un 4x4, des armes...Contre ces brutes ? Vous n'y arriverez jamais.

Il va près de sa fenêtre, toujours droit.

Commandant : Nous allons les attaquer. Une armée. La plus belle armée. Lieutenant Palun.

Valentin s'avance, se met droit.

Valentin : Oui, chef ?
Commandant : Tu seras Lieutenant-chef de cette excursion. Aider par Lieutenant Itturalde, bien évidemment.

Il me sourit d'un sourit rassurant.

Commandant : Prenez quatre-vingt hommes. Sous vos chefs, débrouillez vous. Je vous lègue soixante 4x4, six chars. Prenez toutes armes disponibles, sous contrat de remboursement de dégât envers Monsieur Arnier.
Valentin : Oui chef !

Nous disposons après multiple remerciements.

Damien, j'arrive.

@Consciencesse.

_yeH
•On dit merci au Commandant svp.

Stone {Terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant