Chapitre 23

379 22 0
                                    

Je suis dans l'avion depuis déjà deux bonnes heures. Je suis partagée entre le sentiment de sécurité à me dire que je serai bientôt à des milliers de Kilomètres de Luis et la tristesse d'abonner une partie de ma vie. J'espère que je retrouverai un boulot dans mon domaine à New York. Déjà, je peux dire adieu à la plage, à la plongée et au surf. Je pourrais toujours surfer, mais moins souvent, d'un, les plages sont pas la porte d'à côté et je vais peut-être pas surfer dans une eau de 5°... C'est la pneumonie assurée. En parlant de ça, je pense à ma combi que Marco et Laura m'avaient offert, je ne la reverrais jamais.

J'ai une boule dans la gorge et j'ai les larmes aux yeux, mais je les refrène, je ne tiens pas à me mettre à chialer au beau milieu de l'avion. Le vol s'annonce long et dès qu'une turbulence nous secoue, mon dos me fait un mal de chien. Je cale mon pull dans le bas de mon dos et une couverture sous ma nuque, comme ça je ne suis plus en contact direct avec le siège, ça va un peu mieux, je parviens même à m'endormir.

La journée a été longue et riche en émotion. N'empêche, je pensais que je devrais jouer la comédie plus longtemps auprès de Luis pour arriver à me faire la belle. Mais tant mieux, car je ne sais pas si j'aurais tenu longtemps. Je me demande encore si j'ai fait le bon choix de fuir comme ça. Mais je ne voulais pas prendre le risque d'impliquer Marco. Le problème, c'est que vu que j'ai décidé de pas porter plainte contre Luis, il pourra recommencer sur sa prochaine compagne. Bon, je verrais bien et ce qui est fait est fait, de toute façon, je n'avais plus de boulot et plus de maison. Alors quitte à prendre un nouveau départ, autant le prendre le plus loin possible de lui. Et je suis encore jeune, j'ai la vie devant moi. Vie que j'aurais peut-être fini par perdre si j'étais restée avec Luis.

Je me réveille une demi-heure avant l'atterrissage. Quand l'avion perd de l'altitude, je vois qu'il y a de la neige. Oh, putain et moi qui suis en jean, pull et baskets. Je pense que je vais pas mal traîner dans les boutiques du terminal. Ne serait-ce, au moins pour acheter, une doudoune et des bottes. Après quelques emplettes et m'être changé dans les toilettes, je sors de l'aéroport.

Je monte dans un taxi et lui demande de me déposer à n'importe quel hôtel de Brooklyn. C'est le quartier où ma grand-mère et Matt vivent enfin aux dernières nouvelles. Je ne veux pas débarquer chez eux avec mon gros sac de voyage et mon air de chien battu. En plus j'ai pas mal de cash, donc largement de quoi me payer l'hôtel.

Ça fait deux jours que je suis là et j'ai fait pas mal de shopping pour m'acheter des vêtements de saison et un nouveau portable. Je stresse, mais décide d'appeler Marco, les tonalités défilent et il ne répond pas. Je lui laisse un message pour lui dire que c'est moi et que c'est mon nouveau numéro. Je décide d'appeler ma grand-mère également, je prenais souvent de ses nouvelles depuis Porto Rico, bon moins souvent que j'aurais dû, mais j'en prenais quand même.

Mamie : Allô.

Moi : Bonjour mamie, c'est Isabella.

Mamie : Oh ma chica, comment ça va ?

Moi : Ça peut aller. Je suis à New York, je pensais peut-être te faire une petite visite. Si tu veux bien, bien sûr.

Mamie : Évidemment, je ne bouge pas de la maison aujourd'hui. Tu te souviens de l'adresse.

Moi : Non, je veux bien que tu me la redonnes.

Nous parlons encore un peu, puis elle me redonne l'adresse et me dit à tout à l'heure. À peine, je pose mon portable sur le matelas à côté de moi qu'il se met à sonner, c'est Marco.

Marco : Bella ?

Moi : Oui.

Marco : J'ai reçu ta lettre ce matin. Explique-moi ! Tu vas bien ? où es-tu ? C'est quoi cet indicatif ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

retour à New York, qui aura mon cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant