Chapitre 16

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Point de vue Lucas.

En lui posant cette question, j'espère l'entendre me dire qu'elle se souvient de l'endroit où je l'ai emmenée le soir de son anniversaire. Pour notre premier rencard, même si je ne l'avais pas officialisé auprès de Louane, j'avais tout organisé pour qu'elle passe un bon moment. Mon planning de la soirée avait commencé par la privatisation d'une salle de cinéma. Mon porte-monnaie en avait pris un coup, mais le film nous avait beaucoup émus. Ensuite, nous étions allés dans un parc, nous asseoir sur un banc près d'un arbre. Là, j'y avais caché ma guitare pour lui jouer deux, trois morceaux. Le lendemain en voulant aller la récupérer, j'avais été surpris de constater qu'elle avait disparu. Heureusement, Emy a eu la gentillesse de me racheter ce cadeau de Noël offert par mon père. Je me souviendrais toujours des couleurs mielleuses et réconfortantes dans lesquelles le soleil s'était allongé ce soir-là. Louane s'y était-elle également sentie bien ?

— Quand je suis partie de la maison, j'ai trouvé un bon refuge sur ce banc où tu m'as appris à jouer de la guitare.

Réponse obtenue, elle ne l'a pas oublié.

— J'aurais dû construire une belle maison chaleureuse à cet endroit pour que tu y restes pendant le temps qu'il te faut, dis-je avec regret.

— Ça n'aurait pas changé grand-chose à mon raisonnement.

Après ces quelques mots qui me laissent encore dans le vague, elle se lève et me propose sa main pour m'aider à me relever. La froideur de ses mains me surprendra toujours. En ce mois de février, l'hiver se répand encore sous nos vêtements chauds. Comme lors de son entrée au lycée, j'approche ses mains de mes lèvres et souffle dedans pour les réchauffer. Quand elles reprennent de la couleur, je m'arrête. Embarrassée, Louane se recoiffe et consulte son téléphone.

— Mme Anderson n'a pas installé de couvre-feu ? demande-t-elle en me montrant l'heure sur son téléphone.

Sur son écran, minuit est prêt à s'afficher. Je reste quelques secondes stoïque en voyant que le temps est passé à une de ces vitesses et que je ne suis toujours pas de retour à l'hôtel. Sans attendre, j'appelle Harry qui doit sûrement avoir le même problème. Après quelques secondes, il décroche enfin.

— Yo ! T'es où ?

— Je pourrais te dire la même chose ! On avait dit qu'on rentrait avant minuit.

— Je sais, désolé ! J'ai eu un contretemps.

Je m'éloigne de Louane pour pouvoir parler à mon meilleur ami en toute discrétion.

— Comment ça ? Vous avez conclu ?

— Idiot, on a simplement parlé !

— Pas assez intéressant ! Je veux entendre quelque chose de plus palpitant demain matin.

— Trop tard. On allait rentrer chacun de notre côté.

— Je ne crois pas, non ! Je m'arrange auprès de Mme Anderson pour lui faire croire que tu es rentré. Quant à toi, tu te démerdes pour dormir avec Louane ce soir !

— Quoi ?

Ma stupeur fait tourner le visage de Louane vers le mien. Je lui souris pour lui dire que tout va bien.

— Tu as très bien compris ! Au revoir coloc. Cette nuit sans toi sera difficile, mais c'est pour le bien de tout le monde.

Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il me raccroche au nez. Dormir avec Louane ? Mais je n'ai rien pris.

— Un problème ? me questionne-t-elle en voyant mon air désemparé.

— Euh... Harry vient de me dire que l'hôtel venait de fermer ses portes.

Maintenant, je sais... (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant