Chapitre 11 : Ceci n'est que mensonge

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Et si finalement
La vie que j'imaginais
Tout ce qui me semblait réel
N'était que mensonges ?

Arkanis – l'an 0

Elle était arrivée sur Arkanis il y a de cela quelques semaines. Et depuis elle ne cessait de tourner en rond.
Sa place n'était pas ici, sa place était avec eux, là-haut. Avec l'empire alors qu'il avait besoin d'elle.
Mais elle n'était pas en mesure de combattre, pas pour le moment.
La jeune femme aux cheveux bruns touchât délicatement son ventre lorsqu'elle sentit un coup de pied contre sa peau. Cela faisait quelques temps que l'enfant avait commencé à se manifester et elle avait pris conscience de son état. Avant, l'idée qu'elle soit enceinte la dépassait, hormis quelques nausées elle n'avait rien vu de différent. Mais depuis maintenant quelque temps, son ventre s'était arrondi et elle commençait à percevoir cette vie qu'elle abritait. Elle aurait souhaité continuer le combat, mais tous autour d'elle avait jugé bon qu'elle se préserve pour elle et pour l'enfant à venir. Aussi avait-elle rejoint l'académie d'Arkanis en tant qu'aide à l'éducation des cadets.
Elle avait su il y a déjà plus d'un mois qu'il s'agissait d'une petite fille. Erwin, son mari, en avait pleuré toutes les larmes de son corps. Elle comprit à ce moment-là que même s'il disait ne pas se tracasser du sexe, l'idée d'avoir une fille l'avait comblé de bonheur.
Quant à son père, même s'il était difficile de savoir ce qu'il ressentait, elle avait lu dans ses yeux une pointe d'émotion lorsqu'elle le lui avait appris.
Eleanor Tarkin avait fini par quitter son bureau pour marcher un peu, la station assise lui pesait et elle n'aimait guère restée en place. Elle se demandait si elle trouverait, en errant dans les couloirs, une âme qui vive et qui accepterait de discuter avec elle. Car depuis son arrivée ici, la solitude lui pesait. Non pas que l'académie était déserte, bien au contraire, c'était là une fourmilière bruyante jusqu'au couvre-feu... Mais elle ne partageait pas grand-chose avec eux.

Et encore moins avec celui qui dirigeait cette académie.

Elle connaissait Brendol Hux à travers l'armée. En tant que soldat, ce type était un couard qui avait obtenu ses galons en assassinant ceux qui étaient bien meilleurs que lui. Eleanor n'avait aucune preuve de ce qu'elle prétendait, mais elle ne voyait que cette raison pour qu'un type aussi pourri et infâme que lui ait pu trouver sa place ici.

Elle le connaissait également en tant qu'homme, lorsqu'il avait épousé l'une de ses amies.
Maratelle et elle s'étaient connues très jeunes. C'était une jeune femme dynamique et intelligente. Le genre de fréquentation qui apportait beaucoup à la jeune Tarkin. Mais lorsque celle-ci s'était éprise de ce rouquin démoniaque, Eleanor avait tout de suite senti que quelque chose clochait.
Elle en eut rapidement la confirmation.
Si au début de leur mariage, elle se permettait encore quelques visites à l'improviste, Maratelle avait rapidement mis le halte-là lorsqu'elle s'était inquiétée d'elle la première fois. Son amie avait fini par lui avouer que sa tristesse était venue de sa stérilité. L'idée de ne jamais avoir d'enfant l'avait rendue extrêmement malheureuse. C'était en tout cas ce qu'elle lui avait dit en dissimulant ses bras et son cou ce jour-là.
Mais Eleanor n'était pas dupe, elle savait. Elle savait que, comme souvent, Brendol avait été particulièrement brusque avec elle.
Les années s'étaient écoulées depuis, et elle espérait que son arrivée à Arkanis lui permettrait de revoir cette vieille amie perdue.
Mais elle ne s'attendait pas à la retrouver dans pareilles circonstances.
Alors qu'elle poursuivait sa promenade du soir, Eleanor avait perçu d'étranges bruits étouffés venant d'une porte que donnait sur l'extérieur. Intriguée, elle s'en avança à pas feutrés et regarda discrètement.

Maratelle ?
La jeune femme était là, appuyée sur le rebord de la balustrade. Était-ce bien Maratelle ? Eleanor en doutait tant son amie n'était plus que l'ombre de celle qu'elle avait connue. Maigrie, son corps semblait avoir supporté toutes les épreuves de la vie et sa beauté était devenue presque fantomatique.

If we had a soul - A Star Wars story - T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant