Chapitre 2 (corrigé)

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  — C'est bon, tu n'as plus qu'un mètre. Saute, et puis on n'en parle plus.

  — Tu es tombé sur la tête ? Je ne sauterais pas, c'est mort de chez mort !

  J'entends Newt soupirer, mais ne m'en importe pas ; je continue à descendre prudemment l'échelle les yeux fermés. Si quelqu'un m'aurait affirmé que je me retrouverai dans une situation aussi ridicule, je me serais gravement interrogée. Malheureusement, quand la terreur prend le dessus sur un vertige handicapant, on doit fermer son clapet.

  — C'est bon, là, non ? Je crois que tu peux ouvrir les yeux, maintenant.

  J'ouvre un œil, puis le second, et observe, circonspecte, mes deux pieds bottinés posés au sol. J'ignore si c'est la beauté de ces rangers qui me fait frissonner ou le vent chaud de... l'après-midi ? Le matin ? 

  — Tu vois, ce n'était pas aussi difficile ! pouffe Newt.

    Je préfère jeter un bref regard à la tour de guet, et la pointer du pouce.

  — Qui a eu l'idée de ce truc-là ?... demandé-je d'un air incrédule.

  — Gally et Mike, nos deux meilleurs bâtisseurs.

  — Des bâtisseurs ? Tu veux dire... comme des constructeurs ?

  — Avant de me poser mille questions, lance-t-il, laisse-moi t'expliquer où on est.

  Je fronce un peu les sourcils, tentant d'expliquer silencieusement ce sentiment de déjà-vu. Bizarrement, je me concentre maintenant davantage sur son accent à l'anglaise que sur ses prochaines explications.

  — Ici, (Il lève les bras en tournant sur lui-même.) c'est le Bloc, et nous sommes les Blocards. On y vit, on y mange et on y dort. C'est aussi simple que...

  — Si c'est simple, alors qui nous a envoyé ici ? le coupé-je, l'impatience prenant sur la peur. Comment est-ce qu'on a pu se retrouver dans ce lieu maudit, sans aucune mémoire qui va avec ?

« Si ce n'est que des déjà-vus », aurais-je aimé ajouter. Mais devant le fixement insistant de Newt, je préfère m'abstenir ; d'autant plus lorsque j'ignore s'il est agacé ou alors simplement amusé.

  — Tu as de la chance, la Nouvelle, me dit-il. Si tu aurais coupé la parole à Alby, il t'aurait incendié.

  — Qui est Alby ?

  — Tu le rencontreras plus tard, c'est un genre de leader ici. Après Nick. Mais lui, le problème, c'est que tu l'as envoyé à l'infirmerie dès ton arrivée.

  — Si c'est vraiment un leader, il devrait prévoir ce genre d'incidents, non ?

  — Parce que tu crois sincèrement que les petits nouveaux sont généralement des casse-gueules comme toi ?

  — J'ai agis dans la panique, me défends-je en haussant les épaules.

  La normalité présumée de mon acte semble le sidérer une seconde.

  — Malgré ce que tu parais, tu pourrais probablement finir avec les bâtisseurs, eux aussi sont brutes de décoffrage.

  Je reste interdite, mal à l'aise mais désespérément avide de lui demander à nouveau qui sont ces gars  dont il me parle.
  Newt commence à reprendre son narratif, mais je le coupe de nouveau :

  — Qui nous a envoyé ici ?

  Il lâche un soupir.

  — Tu as décidé de m'interrompre à chaque fois ?

  — Jusqu'à ce que j'ai une réponse, oui.

  Il me fixe un instant, aussi amusé qu'exaspéré.

  — Je t'aime bien, la Nouvelle. T'as une bonne répartie, sourit-il. Ferme-la, maintenant, et ne m'interromps...

Mia chez les Blocards ( Tome 1 ) {EN RÉECRITURE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant