Chapitre 11 : Sentiment plus que de l'amitié.

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  Je suis allongée sur un brancard d'hôpital, et une femme blonde se trouve au-dessus de moi.

  — Ce ne sera pas douloureux, on doit juste vérifier que tes antibiotiques fonctionnent.

  — Je veux pas faire ça... J'ai eu mal la dernière fois, c'était comme de la lave...

Je parle automatiquement et avec une voix de fillette.

  — Pour sauver l'humanité, tu n'as pas le choix, alors reste calme.

Je ne contrôle absolument rien, mais je sens qu'on m'injecte un produit dans les veines par seringue et le liquide me brûle de l'intérieur.

  — Nan, je vous en supplie, arrêtez ! pleurnichai-je. Ça... Ça fait mal !

  — Le destin de l'humanité ne dépend que de toi, alors retiens toi... Je fais ça pour toi, pour ton frère, et pour vous préservez toi et l'humanité.

J'hurle de nouveau en sentant les piqûres, c'est juste horrible. J'essaie de bouger mais les contentions m'en empêchant et on me fait avaler de force un truc dégueulasse. J'ai l'impression que ma tête va exploser et des voix ne cessent de répéter « L'humanité dépend du vaccin » en boucle. Une seule voix passe cette barrière et c'est celle qui me sauve :

  — MIA ?! MIA, RÉVEILLE-TOI !

  Je me réveille en me redressant dans un sursaut. Newt qui est assis sur mon hamac me prend instantanément dans ses bras.

  — Chut, calmes-toi, ça va aller, ce n'était qu'un cauchemar. Je suis là, je suis là...

  Je pleure dans son cou par la frayeur de mon cauchemar, le serrant encore plus dans mes bras par la peur (mais surtout la douleur) que mon rêve m'a procuré, tandis qu'il me caresse doucement les cheveux avec sa main, ce qui a le don de commencer à me calmer.

  — Raconte-moi, Mia...

Je lui raconte tout depuis le début. Mes cauchemars depuis que je suis arrivée ici, et celui de cette nuit. Je n'en pouvais plus de garder tout ça, et jusqu'à maintenant, je n'en ai parlé à personne. À la fin, j'essuie mes larmes d'un revers de main.

  — Wowowo, une minute, tu veux me dire que tu te rappelles de tes souvenirs ?

  — J'en sais rien, j'en ai parlé à Alby le premier jour. Il m'a dit que c'était simplement dû à du stress...

Newt parait réfléchir un instant :

  — Je ne pense pas. Je serai plus du côté à ce que tes souvenirs refont surface. Et tu devais probablement avoir un frère, par contre où il est et qui il est ça c'est autre chose.

Je baisse la tête, je dois probablement m'excuser de l'avoir réveillé :

  — J'en sais rien... j'espère du moins que t'as raison, et pour l'histoire de mon frère, ça se trouve que j'en avais réellement un. Mais bon, j'aimerais m'excuser de t'avoir réveillée, je ne voulais pas...

Il relève mon visage vers lui :

  — Eh ? Ça va, t'inquiète, de toute manière tout le monde est déjà réveillé.

  — Quoi !? Merde, je suis en retard pour mon premier jour !

Je me relève rapidement mais un vertige puissant et soudain me fait tanguer, bientôt rattrapé par les bras de Newt.

  — Oula ! Calme toi. (il me fait rasseoir sur mon hamac, s'accroupissant devant moi pour être réellement à ma hauteur) J'ai demandé à Minho de te laisser te reposer, après tout ce que tu as eu en émotions ces derniers temps et vu aussi tes cernes tu dois te reposer, Jolie cœur.

Attendez, s'il est là avec moi, qui est-ce qui s'occupe de diriger les sarcleurs !?

  — Merci, Newt mais... tu ne devrais pas travailler à cette heure ci ? Alby risque de piquer une crise et Dieu sait comment il est chiant quand il est énervé.

Il exprime un rire qui est vraiment craquant.

  — C'est gentil de t'inquiéter pour moi, Honey, mais j'ai pris ma journée, bien sûr j'ai demandé à Alby avant. Je lui ai dit que tu étais fatiguée et que j'allais m'occuper de toi.

  — Je ne suis pas en sucre, répliquais-je un sourire en coin.

  — Non tu es en porcelaine ! raille Newt.

On émet un rire commun. Après nous être un peu calmé, j'ajoute, pour ainsi essayer de comprendre certaines choses :

  — Je sais que c'est personnelle, mais... j'ai remarqué que tu boitais à la jambe gauche. Qu'est-ce que tu t'es fait ?

Son regard se change soudainement, il devient sombre rapidement.

  — Euh non... oublies... j'aurai jamais dû te demander ça, pardon...

Il secoue sa tête négativement et s'assit sur mon hamac. Puis il prend une grande inspiration :

  — Après tout, tu devrais le savoir. Comme je n'ai pas envie que tu l'apprennes par un autre Blocard, je vais te le raconter...

Je prends sa main pour l'encourager à m'en parler. Newt sursaute un peu au contact de ma paume sur sa main, mais ne l'enlève pas pour autant, me regardant à moitié dans les yeux.

  — Un jour que j'étais au Bloc, j'étais en dépression. Ça devait être après quelques mois à être arrivé ici, et cette histoire remonte maintenant à plus d'un an et demie. Bref, j'étais coureur avant. Et chaque fois je me répétais toujours que je trouverais une sortie, mais rien n'y faisait... Alors un jour, je suis allé dans un des couloirs, j'ai grimpé un mur de lierre. Je me suis apprêter à sauter, mais un bruit a retenu mon attention. Une p'tite voix me disait de ne pas le faire, alors je suis descendu, me disant que je ne devais pas perdre espoir, malgré que je le voulais, je n'ai pas pu. Mais en descendant, j'ai dérapé. J'ai pensé que c'était la fin de mes jours mais non. Je suis tombé au sol, ma jambe gauche m'a fait mal, un peu trop mal d'ailleurs.
Ce jour là c'est Minho qui m'a retrouvé. Il m'a emmené à l'infirmerie, et les Medjacks m'ont informés que ma jambe était cassée... J'ai été déçu au départ, triste de pas avoir eu le courage de réussir. Mais depuis que t'es entré dans le bloc, tu m'as redonné cette lueur espoir. T'as eu beau être effrayé, tu n'as pas baissé les bras...

J'ai clairement les larmes aux yeux. Celui qui m'a aidé, qui a été là quand j'ai eu le plus besoin d'aide, a tenté de mettre fin à ces jours dans le passer...
Je le prends alors dans mes bras, le serrant comme si que j'ai peur de le perdre - ce qui est le cas.

  — Plus jamais tu ne fais ça parce que j'te jure que c'est moi qui te tuerai...

Il me serre à son tour en rigolant légèrement nerveusement à cause de la fin de ma phrase. C'est étrange par contre, au moment où il a resserré ses bras autour de mes épaules, ça a laissé tout ce qu'il y a autour de nous disparaître, je me sens vraiment en protection avec lui. Je me rends alors compte que même si ça ne fait qu'une semaine et demie qu'on se connait, j'ai vraiment l'impression que ça fait beaucoup plus longtemps...

Mia chez les Blocards ( Tome 1 ) {EN RÉECRITURE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant