[1] 𝐫𝐞𝐝 𝐡𝐨𝐨𝐝 / 𝘱.𝘫𝘪𝘮𝘪𝘯

Chapitre 15

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[ Pdv T/p ]

Tu te réveilles encore une fois, deux gros cernes visibles en dessous de tes yeux. Depuis l'incident, tu as beaucoup de mal à dormir, à cause de cauchemars constants. Le fait de ne plus voir Jimin ne t'aides pas. Tu t'étais habituée à la présence du jeune homme, et maintenant tu n'as plus aucune distraction pendant la journée. Tout est revenu à la normale, long et ennuyeux. Tu n'avais pas pris conscience de ta triste vie avant que le vilain intervienne dans cette dernière.

Une image du jeune homme apparaît dans ton esprit, et tu soupires. Cela fait trois semaines que tu ne l'as pas revu, et ses traits commencent déjà à s'effacer de ta mémoire. D'un pas las, tu te diriges vers la cuisine, après t'être habillée. Ta mère, qui est déjà entrain de te préparer un petit déjeuner, te lance un regard inquiet.

—Bonjour mon ange! s'exclame t-elle.

—B'jour...

Sans lui lancer un regard, tu t'assois et commences à manger en silence. Ta tutrice te regarde, se mordillant la lèvre, avant de s'asseoir à tes côtés. Elle passe un bras maternel autour de tes épaules et embrasse ta joue.

—Essaye de paraître plus joyeuse mon ange. Je sais pas ce qui c'est passé pour que tu sois dans cet état, mais ça fait plusieurs semaines maintenant. Les frères Grimm vont finir par remarquer. elle chuchote, comme si ils étaient déjà entrain de vous écouter.

Tu hoches la tête, puis agrippe ton panier, et ouvre la porte. Un instant d'hésitation t'envahis en voyant la forêt devant toi, puis tu souris. Un sourire faux et mensonger, qui cache mal ta rancune pour ce monde étrange, sur lequel tu te poses de plus en plus de questions.

—Je vais aller voir mère-grand, à plus tard maman ! Tu dis avant de t'en aller.

Tu t'enfouis encore une fois dans cette forêt sombre et menaçante, le cœur lourd. Tu sautilles comme à ton habitude entre les arbres, cueillant de temps en temps des fleurs.

Lorsque tu arrives enfin à ta clairière, tu balances ton panier au sol, t'en fichant si la nourriture à l'intérieur se retrouve écrasée. Tu regardes l'objet rouler pendant quelques secondes, avant que tes doigts glissent jusqu'au nœud de ta cape pour la retirer. Le vêtement tombe à tes pieds, tel un vulgaire torchon. Ton corps s'affales sur l'herbe tendre tandis que ton regard se perds dans le bleu du ciel. Le silence de la forêt t'apaises, et tu la laisses te reposer. Tes muscles se détendent et tu fermes les yeux pour piquer un petit somme.

Je vais enfin pouvoir me reposer un peu...

Ton esprit allait s'assoupir lorsque tu entends un bruit sourd, résonner dans la clairière, interrompant le calme de la forêt. Quelques oiseaux arrêtent leur chant et s'envolent, effrayés par ce soudain son. Surprise, tu sursautes et te redresses précipitamment pour voir l'origine de ce bruit.