Naël (3)

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Un cri surgit à ma droite. Je me retournai d'un bloc et eus juste le temps d'apercevoir un ballon fuser droit sur moi.

C'est à peu près tout ce dont je me souviens.

Puis tout devint noir.

...

Bon ok, je rigole. Que voulez-vous, c'est mon côté mélodramatique qui s'exprime ! En vrai, je me suis juste agenouillé au sol, les bras sur la tête dans un réflexe défensif, et j'ai attendu.

Je rouvris les yeux et regardai autour de moi. La plupart des garçons de l'équipe m'avaient vu tomber et étaient accourus pour s'agrouper autour de moi.

Trop mignon.

Je fis la moue puis tentai de me relever avec l'aide de deux d'entre eux. Cela dit, le coup avait quand même dû être assez violent parce que tout s'est mis à tourner autour de moi : pris d'une nausée, je me laissai retomber et fermai les yeux. Quelqu'un appela le coach qui arriva en courant et s'agenouilla à côté de moi :

- Nathanaël, tu m'entends ? demanda-t-il. Ça va ?

- Moui, grognai-je en rouvrant les yeux. J'ai juste un peu la tête qui tourne...

M Gerzio se tourna vers les autres joueurs :

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Il s'est pris un ballon perdu, répondit Gregory Latour, le gardien de l'équipe.

- Oui, confirmai-je, mais je vais m'en remettre.

- Ok, on va le transporter à l'infirmerie, dit M. Gerzio comme si je n'étais pas là. Nathanaël, tu peux te lever ?

- Je crois.

Avec son aide, je me redressai comme mes nausées s'estompaient.

- Ça va mieux, fis-je. C'est bon.

- Hervé, Benoit, vous allez l'aider à marcher jusqu'à l'infirmerie, ordonna le coach.

Sympas d'être royalement ignoré. Je m'apprêtai à protester que ce n'était pas la peine, puis j'aperçu Benoit et Hervé. M. Gerzio avait probablement choisi les deux gars les plus musclés de l'équipe, et pas les plus dégueu à regarder. Le premier était blond avec les cheveux coupés très court à la militaire, de beaux yeux marrons encadrés par de longs cils noirs et un corps parfait avec des biceps qui dépassaient la circonférence de mes cuisses ; le second, la peau chocolat, était un peu moins musclé mais son maillot moulait admirablement ses pectoraux bien dessinés.

Finalement, je vais me laisser conduire bien gentiment...

- Eh Nat', tu as besoin d'aide pour marcher ? me demanda Benoit en arrivant à ma hauteur.

- Euh, oui, mentis-je. Si ça ne vous dérange pas trop.

- Pas de problème.

Sans plus de chichis, les deux bodybuilders me saisirent chacun sous une aisselle.

Sans difficulté apparente, ils me soulevèrent et m'emmenèrent en direction de l'infirmerie.

J'analysai la situation : j'étais aux petits soins de deux magnifiques sportifs qui me baladaient tranquillement dans leurs bras musclés. Que demander de plus ?

- C'était un sacré coup, ça va aller Nat ? s'enquit Benoit. Je peux t'appeler Nat ?

- Oui ça commence doucement à passer, répondis-je. Et appelle comme il te plaira.

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