Chapitre 5 : Les présentations

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-Jules : c'est simple, parce que je n'ai pas de vie. Ma disponibilité dépend des malades et cas d'urgence. A chaque fois que je me mets avec quelqu'un, il y a le facteur temps qui revient. Elles me reprochent de ne pas assez tenir à elle et de les négliger or c'est indépendant de ma volonté.

-Moi : Je comprends. C'est vrai que ce ne doit pas être facile de sortir avec un médecin.

-Jules : ça n'a rien de mortel en tout cas. Ça te dit d'essayer ?

-Moi : D'essayer quoi ?

-Jules : Bah de sortir avec un médecin !

Non mais celui-là, il ne perd pas de temps hein. D'abord l'invitation et maintenant il me fait la cour :

-Moi : Wow, tu ne perds pas de temps toi.

-Jules : La vie est courte et tout peut basculer du jour au lendemain alors inutile de remettre à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui. Des gens meurent sous mon nez pratiquement tous les jours et j'ai pris conscience que la vie ne tient qu'à un fil.

-Jules : Alors tu veux bien donner une chance à un pauvre médecin et supporter tout ce que cela pourra impliquer ?

C'était bien envoyé et je partageai son point de vue. Après tout cela ne me coûtait absolument rien d'essayer et puis fallait reconnaître qu'il était assez intéressant :

-Moi : Tu as raison. Essayons et si jamais ça ne marche pas bah au moins on restera de bons amis.

-Jules : Exactement.

Le serveur apporta nos plats respectifs avant de nous souhaiter un bon appétit.

C'est donc comme ça que j'ai commencé à sortir avec Jules. Pour ne pas donner de faux espoirs à papa, j'ai préféré ne rien lui dire. J'ai également fait promettre à Jules de garder cela pour lui et qu'on se limiterait à lui dire que nous avons dîner ensemble et que ça s'est bien passé.

Mon père s'est vite remis de sa maladie et a pu rentrer à la maison. Jules et moi étions devenus inséparables. Je m'étais toujours imaginée que je ne pourrai être qu'avec un blanc car je ne suis pas le genre de femme qui pouvait être avec un Sénégalais, mais il m'avait ôté cette idée de la tête. Je me sentais revivre et comprise. Enfin un homme qui ne critiquait pas mes moindres faits et gestes, au contraire il en riait.

-Mohamed : Et quand votre père a-t-il su pour votre relation ?

-Moi : Trois mois après quand nous étions sûrs de ce que nous ressentons l'un pour l'autre. Mais est-ce que c'est important pour le procès ?

-Mohamed : Je veux tout savoir. Ce qui est futile pour toi ne le sera pas forcément pour la cour.

« Pour la cour » ? Il est vraiment dramatique lui. Son rôle c'est de faire en sorte que l'on n'arrive pas jusque-là...

Le jour où nous fêtions nos trois mois de relation, j'avais invité Jules à dîner à la maison :

-Moi : Papa, il y a quelque chose dont je voudrai te parler mais stp, ne te mets surtout pas en colère. Cela fait trois mois aujourd'hui que Souleymane et moi on se voit. Je lui ai demandé de ne rien te dire pour que tu ne te fasses pas de fausses illusions au cas où ça ne marcherait pas. Tu avais raison, c'est quelqu'un de bien.

Mon père se leva, prit Jules dans ses bras puis me dit avec le sourire :

-Papa : Parce que tu penses que je l'ignorais ? Je ne suis pas ton père pour rien. Je le savais depuis longtemps mais j'ai préféré garder le silence et attendre le moment où vous en parlerai. Et il est enfin arrivé. Je suis très heureux pour vous et je souhaite de tout cœur que cela aboutisse au mariage.

Haute trahisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant