Chapitre 17 : Un recrutement pas comme les autres...

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Je me rendis aux toilettes histoire de me repoudrer le nez avant de quitter sans pour autant dire à mes collègues où j'allais. Je fis mine de parler au téléphone en me dirigeant vers la sortie.

Heureusement que l'entreprise de M. Kébé ne se trouvait qu'à une vingtaine de minutes de mon bureau. Une fois dans leurs magnifiques locaux, je fus reçu par le vigile :

-Le vigile : Je peux vous aider ?

-Moi : Oui, j'ai rendez-vous avec M. Kébé.

Le vigile sortit alors une liste avant de me demander mon prénom :

-Le vigile : C'est comment le nom ?

-Moi : Dieynaba DIOP.

-Le vigile : Laissez votre pièce d'identité ici ! C'est au premier étage, le bureau de gauche. Son nom est inscrit sur la porte.

On ne lui avait pas appris les bonnes manières ? SVP, merci ?

Je lui aurai bien fait la remarque mais je ne voulais pas me mettre un ennemi à dos. Tout ce que je voulais, c'était obtenir ce job.

Dès que je frappai la porte de M. Kébé, il vint lui-même ouvrir. Son bureau faisait au moins deux fois celui de M. Diop :

-M. Kébé : Asseyez-vous Dieynaba et merci d'être venue.

Il ne cessait de me regarder. J'étais censée être mal à l'aise mais c'était plutôt plaisant. Cela faisait si longtemps qu'un homme n'avait pas posé les yeux sur moi ainsi. Mon mari ne faisait plus du tout attention à moi. J'avais beau me faire belle, acheter de nouveaux linges de corps, refaire ma garde-robe, tout passait inaperçu. Il ne m'avait pas fait de compliments depuis la fois où nous étions allés dîner ensemble après que j'aie décidé de quitter le domicile conjugal. Je savais que ce n'était pas normal de permettre à un homme qui n'était pas mon mari de me toiser ainsi, mais cela me redonnait confiance en moi. Et puis, je ne voulais rien dire ou faire qui puisse ruiner mes chances d'obtenir le poste !

-M. Kébé : Farba ne m'avait pas dit que vous étiez aussi belle. Excusez mes mauvaises manières. Puis je vous offrir quelque chose à boire ? du thé, du jus, du café ?

J'avais évité à répondre à son compliment. Je m'étais juste contentée de dire :

-Moi : Un café long svp.

Il prit son téléphone fixe et passa un appel :

-M. Kébé : Apporte nous un café long et un jus d'orange sans glaçon pour moi stp. Merci.

Il raccrocha ensuite en me fixant à nouveau :

-M. Kébé : Je suis lessivé. J'ai passé la journée à faire des interviews en compagnie de notre DRH, et je ne vous le cache pas mais c'était super ennuyant. Je n'ai aucunement envie de remettre ça. Parlez-moi de vous Dieynaba. Dites-moi quelque chose d'intéressant sur vous :

-Moi : Je suis une personne ambitieuse, dynamique et motivée...

Il ne me laissa même pas terminer ma phrase :

-M. Kébé : Tout cela ne m'intéresse pas. J'ai entendu ça toute la journée. C'est parce que vous êtes ambitieuse et motivée que vous êtes là. Même les oiseaux le savent.

Juste au moment où j'allais répondre, son assistante entra avec un plateau dans les mains. Elle me posa mon café et donna à son boss son verre de jus. Il la remercia et me regarda nouveau comme pour me rappeler qu'il attendait toujours ma réponse. Il fallait que je lui dise quelque chose qui sorte de l'ordinaire :

Haute trahisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant