Chapitre 20: "Quand tout s'écroule..."

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Il me fallait vaincre mes angoisses ainsi que les fantômes de mon domicile.

Ce qui n'était pas tâche facile. J'enfilai un tee-shirt et un pagne et me mit à faire le ménage. J'enroulai les tapis tachés  et les rangeai dans un coin, le temps de nettoyer.

Pleins d'images de Jules défilaient dans ma tête. 

Certes, il n'avait pas été le meilleur des époux mais il ne méritait pas de mourir ainsi. 

Nous étions en train de reconstruire notre couple grâce à mon coup monté. Cette personne qui lui a volé sa vie, a tout gâché. Je n'ai jamais cessé d'aimer mon mari. On ne se comprenait pas c'est tout. L'image que j'ai toujours eue du mariage est diamétralement opposée à celle de mon vécu. Maty m'a dit un jour une phrase que j'ai trouvé drôle mais qui est vraie au fond :

-Maty : Un jour arrivera où il faudra que tu quittes ton monde des bisounours. Tu n'es ni la première, ni la dernière à endurer l'infidélité de son mari. Ce n'est pas un drame.

J'aurai voulu lui fourrer mon doigt dans le nez, ce jour-là car toute vérité n'est pas bonne à entendre, mais elle avait raison. J'étais convaincue que le mariage était comme ce qu'on nous montrait dans les films; Une fois dedans, quelle fut ma surprise!

J'avais ouvert toutes les fenêtres de la maison pour aérer. Alors que je commençais à peine à ranger la vaisselle, on sonna à la porte. C'était encore Mohamed. Ce n'est pas ce que vous croyez hein ! Je lui avais demandé de tout faire pour que l'on me restitue toutes les affaires que mon défunt mari avait sur lui au moment de sa mort, dont son téléphone portable:

-Mohamed : Bonsoir Dieyna. Alors tu tiens le coup ?

-Moi : Oui. La maison m'avait manquée. Entre, je t'en prie. J'étais en train de dépoussiérer et ranger un peu. Je compte aller prendre les enfants afin qu'ils rentrent avec moi demain.

-Mohamed : Ne vas-tu pas un peu trop vite en besogne ?

-Moi : Non pas du tout. L'âme de mon mari rode seul dans cette maison. Il a besoin de nous.

-Mohamed : Euh, voici le téléphone de ton mari. Que cherches-tu exactement ?

-Moi : Des indices, des preuves, des réponses à mes questions.

-Mohamed : Je doute que ton défunt mari ait pu laisser la moindre trace sur ce téléphone. Nous les hommes sommes tellement méticuleux.

-Moi : On ne sait jamais. Il arrive qu'il y ait des failles. Croisons les doigts.

Mohamed me remit le téléphone puis s'en alla. Je chargeai immédiatement ce dernier, avant de l'allumer deux heures plus tard. Comme fond d'écran, il avait mis une photo des enfants et de lui. Je m'en sentais frustrée ! Et moi ? Ne faisais-je pas également partie de la famille ?

J'espérais de tout cœur trouver quelque chose qui puisse laver mon honneur. Jules avait codé son téléphone. Je me mis donc à essayer de le déchiffrer :

-Moi : C'est mon mari. Je connais forcément le code.

J'essayai sa date de naissance : code erroné.

J'essayai celle de mon fils : code erroné.

J'essayai celle de ma fille : idem ;la date  d'anniversaire de notre mariage pareil. Ma date d' anniversaire : code erroné. Le téléphone se verrouilla quelque minutes à cause des nombreuses tentatives. J'attendis un peu puis mon dernier essai fut le bon.

-Moi : BINGO ! la date de naissance de sa mère. Ce n'est pas si étonnant que ça après tout. Les hommes sont toujours très proches de leurs mamans !

Haute trahisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant