Chapitre 6 : Un changement de statut brusque...

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Les choses se sont passées tellement vite : deux jours plus tard, je devins Mme Cissé. Comme mon père l'avait souhaité, nous n'avions pas fait de fête. Les oncles étaient venus discutés et décider d'une date avec mon père mais ce dernier avait décidé de sceller le mariage directement. Mon père m'a fait quitter le boulot plutôt en m'expliquant les raisons. Eh oui, j'étais allée travailler étant célibataire et le soir, je me suis couchée, mariée. C'était incroyable. J'avais pris le temps de téléphoner à Maty en route. Ramata était déjà à la maison. Papa lui avait déjà parlé de ses intentions contrairement à moi. Il m'avait mise devant le fait accompli car il savait pertinemment que je lui aurai demandé d'attendre un autre jour. Il n'avait pas tort. Mais bon, ce qui est fait est fait et faut dire que cela ne m'avait pas déplu.

Un peu plus tard, Jules vint accompagné de Farba, son meilleur ami et de ses petites sœurs. A un moment donné, j'eus le cœur très serré. Je pensai à ma maman. J'aurai tant aimé qu'elle soit là. Je sais qu'elle avait rêvé de ce jour plus d'une fois. Je me suis toujours demandé ce que papa avait ressenti lorsque maman est parti et aujourd'hui que je le vis, je me rends compte qu'il était vraiment fort. On a beau nous consoler, nous dire que c'est la volonté divine, qu'il faut tenir bon mais je vous jure que c'est beaucoup plus difficile que vous ne le pensez. C'était comme si on m'avait retiré une partie de mon cœur et de mes poumons. J'espérais chaque jour que tout cela était un cauchemar et que je finirai par me réveiller, mais le cauchemar ne se termine jamais.

Mon téléphone se mit à sonner, c'était ma sœur. Elle m'informa que ma belle-mère était chez elle. Je dus donc écourter mon histoire et retourner chez Ramata.

J'avais le cœur qui battait fort. Je ne savais pas comment elle réagirait. Me reprochera-t-elle la mort de son fils ? ou sera-t-elle de mon côté ?

Je me mis à filer comme une dingue. La circulation me rendait dingue. Je n'arrivai que trente minutes après. Elle était là. Assise dans le salon, un énorme chapelet à la main et portant des noirs fumés. Elle se leva dès que je rentrai dans le salon. Je m'attendais à ce qu'elle me gifle ou me traite de tous noms d'oiseau. Mais ce fut tout le contraire. Elle me prit dans ses bras et se mit à pleurer. Elle avait perdu un fils mais j'avais perdu un époux, un ami.

Elle était venu me soutenir. Je m'assis à ses côtés et lui prit la main :

-Moi : Maman, c'est dur. Jules ne m'a jamais appris à vivre sans lui. Et comme si cela ne suffisait pas, la police veut me coller le meurtre sous le dos.

Cela la mit en rogne :

-Yaye : Il faut être forte. Tu connais la société. Tu entendras toute sorte de chose blessante, malheureusement la société est ainsi faite. Elle indexe rapidement les gens. Remets toi en à Dieu afin qu'il te donne le courage de surmonter cette rude épreuve. As-tu une idée de quand on pourra enfin enterrer mon fils ? Je ne mange plus, je ne dors plus ! Tout ce que je veux c'est que son âme puisse reposer en paix. Ils sont en train de charcuter le corps de mon bébé.

Je ne savais même pas quoi répondre à cela. Tout ce qu'elle voulait c'est accompagner son fils unique jusqu'à son ultime demeure et l'autopsie ne faisait que retardait cela. Jules ne méritait pas ça. Yaye avait pris un coup de vieux depuis l'annonce du décès de son fils. Jules était très proche d'elle. Il avait également beaucoup fait pour elle. Qui prendrait maintenant soin d'elle ?

Toutes mes belles-sœurs sauf Oulimata m'envoyaient de SMS pratiquement chaque jour pour voir si je tenais le coup, pour me soutenir. Oulimata à ce qu'il parait disait à qui voulait l'entendre que j'avais assassiné son frère parce qu'il m'avait dit qu'il comptait prendre sa meilleure amie comme deuxième femme. Elle et moi savons très bien que c'était faux. Cela me faisait tellement mal.

Haute trahisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant