Chapitre 14 : L'homme qui sort de l'ombre

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Après que Kumi eut un peu récupéré, on reprit notre route dans cet endroit lugubre.
Peu de temps après, au détour d'un couloir, un véritable festival d'hommes en blouses blanches, a l'allure de scientifiques, déboula.
On se cacha dans un coin le temps qu'ils passent, en écoutant ce qu'ils racontaient.
Apparemment ils avaient reçu l'ordre d'évacuer au plus vite, pour protéger leurs recherches. Ils avaient entendu dire que tout cela était dû à une intrusion dans le laboratoire. L'ordre d'évacuation viendrait même du Chef.

Ces gars doivent parler de nous.
Si j'en crois leurs dires, ce Chef a l'air de trafiquer quelque chose...

Je jetai un oeil à mes deux compères, constatant qu'ils avaient la même idée derrière la tête.
On se faufila derrière le groupe, en rasant les murs. On déambula un long moment, jusqu'à ce que le couloir s'élargisse et débouche dans un immense hangar très éclairé.
Une dizaine de camions s'alignaient, leurs moteurs vrombissant.
Une immense sortie, bloquée par un volet de fer, conduisait à tous les coups dans un coin discret du parking à l'extérieur.
Plusieurs hommes armés s'affairaient. Ils semblaient transporter des sortes de caisses dans les véhicules, les posant doucement, avec précaution.
On fila se cacher derrière un tas de marchandises.

<< À votre avis. Il y a quoi là-dedans ? Soufflai-je assez bas, pour que seul mes amis entendent.
- Des armes ? Suggéra Shawn.
- De la drogue ? Ajouta Kumi.
- Non, je ne crois pas...
Ils ne feraient pas autant attention aux contenus de ces boîtes. Ce qu'elles contiennent ne dois pas être banal. Répondis-je.

C'est alors qu'un des travailleurs en fit tomber une. Il ouvrit la bouche, stupéfié, puis il regarda autour de lui.
Le pauvre bougre fut abattu sur le champ. Un homme au cache oeil, s'avança, le canon de son pistolet encore fumant.

- Bordel ! Je vais devoir le dire combien de fois ? Si jamais la marchandise est pétée, ça va retomber sur moi !

Tout d'un coup, il visa le cadavre et appuya sur la gachette.
Une détonation, puis deux, puis trois... Le corps du défunt, tressautait à chaque impact.
Il continua ainsi jusqu'à vider son chargeur.
Les autres ouvriers le regardaient faire en tremblant, de crainte que leur supérieur, ne décide de pointer son arme sur eux. Un goût de bile se répandit dans ma bouche.
Je plaquais ma main devant, pour m'empêcher de vomir devant ce spectacle morbide.

- Que cela serve d'exemple ! Hurla-t-il à l'assemblée.
Finissez-moi le boulot. Après vous amènerez les détenus.

Dès qu'il eut prononcé ces mots, je scrutai dans ses moindres recoins le lieu.
C'est là que je repérai Nobuaki et Kaneyoshi accompagnés d'une jeune femme, enfermés tous les trois dans une cage avec des barreaux en fer.
Je donnai un coup de coude à mes amis, montrant les prisonniers d'un signe de tête.
Shawn les observa de longues secondes, ébahit. Kumi remarqua que son attention était principalement portée sur la jeune femme, puis elle lui demanda tout bas, si il la connaissait. Il aquiesça sans détourner le regard.
Un éclair de lucidité, parut traverser les yeux de Kumi, elle l'interrogea de nouveau.

- Se pourrait-il que ce soit...
- Koharu...>>

Mes yeux faisaient des aller retours entre lui et la dénommée Koharu.
"Mais qu'est ce qu'elle fait là ?" devait être la question que nous nous posions tous les trois.
Cependant, nous n'avions pas le temps d'essayer de trouver une réponse, puisqu'un groupe d'individus s'approchait déjà de leur cage.
Sans nous laisser le temps de réfléchir, Shawn se rua tête baissée hors de notre cachette.

Il matérialisa une arme, totalement loufoque. Elle était d'un gris uniforme, rectangulaire, et était si longue qu'il devait la porter avec ses deux bras. Une sorte de viseur virtuel se matérialisa alors sur son oeil droit.

Module #RyûOù les histoires vivent. Découvrez maintenant