Chapitre 20 : "Le grand cataclysme"

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La bombe était donc sur le point d'exploser, ce qui signifiait aussi la fin de ce lieu, où cohabitaient les dragons et les humains...

<< Elle a eu le temps de l'activer alors que vous la capturiez ?! S'écria Kumi.
- Elle avait un interrupteur, qu'elle a enclenché à la seconde où nous nous jetions sur elle... Répondit Kallïg.
Nous devions trouver un moyen d'éloigner cette chose le plus loin possible, et pour ça il n'y avait qu'une seule façon de le faire. Quelqu'un était obligé d'emporter la bombe hors de l'astéroïde. Nous ne possédions pas d'engins permettant de la déplacer en si peu de temps, il fallait donc qu'une personne ayant un certain pouvoir ou bien un dragon s'en charge...>>

C'était impossible. Même si ce qu'il racontait était faisable, il était évident que l'explosion allait attendre Geïsgir d'une manière ou d'une autre, celle-ci était imminente.

C'est alors qu'au même moment, une forme volante se profila dans le ciel magique de Geïsgir, et se posa près de la bombe...

Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant mon père, la regardant calmement, le visage strié de larmes.
Ses habits étaient déchirés, et de somptueuses ailes blanches sortaient de l'arrière de ses omoplates.

Kallïg grogna alors qu'il allait faire en sorte de traduire le Geïsgirien directement dans nos esprits, pour que l'on comprenne mieux la suite.

Mon moi enfant se rua sur l'homme en riant joyeusement, et essaya malgré sa petite taille de saisir une ou deux plumes blanches dans ses mains.
Mon père se baissa à ma hauteur, puis m'enlaça dans ses bras.

<< Papa ? Émis l'enfant d'une voix étouffée.
- Pardon.
Va vite retrouver ta mère aussi vite que tu le peux. Elle va te rejoindre à la maison.
- Papa ? Répétai-je d'une voix plus pressante.

Il desserra son étreinte, me retourna, et me poussa dans le dos.

- Allez ! Vas-y ! Dit-il d'un ton qui se voulait autoritaire.

Mon moi du passé était perdu.
Néanmoins, il partit en courant, en prenant le chemin qu'il avait précédemment emprunté sous le regard de mon père, afin de s'assurer que je ne reviedrais pas, sur mes pas...

Ensuite, Kallïg nous informa :

- Nous allons faire un bref passage dans mes souvenirs, vu que Ryû, n'a pas assisté à la fin de la scène.

Bizarrement, rien de particulier ne se produisit, pour marquer ce changement d'esprit.

Mon paternel s'approcha de la bombe.
Une poignée étonnamment grosse était sur le dessus de celle-ci.
Il flotta en face d'elle, et l'aggripa d'une main ferme.
Il tira dessus de toutes ses forces, au point de faire saillir les veines de ses bras. Mais pour comble de malchance, il parvint à peine à décoller du sol l'énorme objet.
Lorsqu'il se rendit compte de son cuisant échec il pesta violemment, et frappa sur sa lourde charge.

Quelqu'un l'interrompit soudainement en proposant :

- Un peu d'aide ?

La terre à nos pieds s'agglutina, pour former un énorme tas. L'ancien Kallïg en émergea brusquement, comme s'il ne faisait qu'un avec.

- Kallïg ? S'étonna mon père.
- Laisse-moi te confier une partie de mes forces. Grogna-t-il en détournant timidement le regard.
C'est le moins que je puisse faire.

Kallïg s'arracha plusieurs écailles de son cou avec ses griffes, puis les tendit à l'homme en face de lui.

- La grande quantité de Yutesho présente à l'intérieur va décupler tes forces. Considére cela, comme un cadeau d'adieu...
- Tu as toute ma gratitude, mon ami. Remercia mon père.

Module #RyûOù les histoires vivent. Découvrez maintenant