Chapitre 17 : J'espère ne plus te revoir

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Nobuaki continua de pleurer à chaudes larmes, pendant qu'Eisen recouvrait ses esprits.
Ce dernier, le toisa longuement.

<< Tu t'es fait des amis durant mon absence. Je suis content pour toi... Murmura-t-il.
Juste après être parti, j'ai embrassé la carrière de mercenaire. C'est ce qui m'a permis de vivre.
Et voilà que l'an dernier, le patron m'a contacté.
Comme je disais, il voulait mes services pour retrouver ta trace.

Il se tourna vers moi, et me pointa du doigt.

- Ryû.

Je ne comprenais toujours pas ce qui me reliait à son fameux patron.
Je reportai donc mes réflexions à plus tard, et décidai de plutôt vaincre notre ennemi.
Je me concentrai en fermant les yeux, et d'un coup, je m'enflammai subitement. Mon corps devint un véritable brasier.
Eisen recula d'un pas, surpris, mais se ravisa aussitôt.

- Qu'est ce qui t'arrives ?
Tu ne pourras jamais faire fondre mes chaînes avec des flammes aussi faibles. Ricana-t-il.

Suite à ses moqueries, j'intensifiai le feu qui m'entourait.
Mes deux amis à mes côtés me regardèrent interloqués, se demandant sûrement ce qui me prenait.

- Sont-elles si résistantes que ça ?
Dis-je le sourire aux lèvres. >>

Eisen tressaillit.
Au bout d'un petit moment, les chaînes commencèrent à se faire sentir plus molles.
Je redoublai alors d'efforts pour produire des flammes encore plus puissantes. Eisen fronça les sourcils, et resserra son étreinte.
Mais je luttai contre son emprise, en forçant les liens avec mes bras.
Ceux-ci, leur résistance diminuée, cedèrent presque instantanément.
Je soufflai un grand coup, enfin libre...
Eisen créa de nouveau sa fameuse lance, et la brandit devant lui.

<< D'accord, je m'avoue vaincu cette fois... Déclara-t-il.
Je vais donc t'écraser comme il faut, afin que tu ne puisses plus reproduire ce que tu viens de faire. Annonça-t-il.
- J'aimerais bien voir ça, espèce de fanfaron.

Je me ruai sur lui en matérialisant mon épée, et lui assénai une puissante botte. Il la bloqua avec la hampe de sa lance, mais fut quand même repoussé.
J'en profitai, pour délivrer mes amis en tranchant leurs entraves.
Nobuaki se posta alors devant moi, tandis que Kumi reprenait sa place à l'arrière.

- C'est l'heure de la contre-attaque. Dis-je en me frottant les mains.

Kumi tira deux balles. Eisen évita la première, et la deuxième le frôla. Pendant que Kumi pestait brièvement sur son incompétence à la visée, Nobuaki et moi luttâmes au corps à corps.
C'était un véritable festival d'arts martiaux entre nous trois, même si je n'étais pas un expert.
Eisen parvenait tout de même à se protéger alors que sa lance l'encombrait.
Nobuaki lui fit un croche-patte qui le déséquilibra. Il tomba à la renverse, et Nobuaki lui agrippa le cou.

- Bravo frangin. Commenta Eisen. Mais je crains que cela ne suffise pas...

Soudain, des chaînes sortirent de ses bras, et ondulèrent sur son corps comme des milliers de serpents.
Elles s'apprêtèrent à capturer Nobuaki de nouveau, mais heureusement celui-ci les évita en reculant d'un bond.
Eisen se remit tranquillement sur pieds.

- À mon tour maintenant...

Il se jeta sur nous tête baissée, lance à la main, à la vitesse de l'éclair.
Il aurait empalé Nobuaki, et m'aurait arraché un bras si nous n'avions pas sauté instinctivement sur le côté une seconde plus tôt.
Je me retournai précipitamment, il était désormais derrière nous...
Mais aussi à cinq mètres de Kumi, et elle était trop loin pour que nous puissions l'aider.
Elle appuya plusieurs fois sur la détente de son arme.
Eisen esquiva les premières balles.
Cependant, tout cela faisait partie du stratagème de mon amie.
Elle le forçait à se focaliser uniquement sur le pistolet.
Elle fonça soudainement sur lui, et lui décocha un tir vers sa jambe.
Ce dernier, se figea stupéfait, et s'écroula immobile.
Elle lui avait fait croire qu'elle ne se risquerait jamais au contact.
Je restai littéralement sans voix...

Module #RyûOù les histoires vivent. Découvrez maintenant