Chapitre 16 : Un oeil et des représailles

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Complètement enchaîné, j'essayai de me tortiller dans tous les sens, afin de trouver une faille dans mes liens, pour me libérer.
Ce n'était malheureusement que de vaines tentatives...
Je reportai malgré moi, mon attention sur Eisen.
Il semblait bien vouloir accéder à la requête de mon ami.
Dans la position où je me trouvais, je n'avais d'autre choix que d'écouter sa petite histoire bien sagement.
Il prit une grande inspiration et commença.

<< Ton père est la pire des enflures. Dit-t-il froidement.
Rien que l'évoquer me remplit de dégoût...
J'éprouve autant de haine pour lui, que lui pour moi.
Ce n'est d'ailleurs pas étonnant, vu ce qu'on s'est infligé mutuellement.

Un mince sourire s'étira sur son visage. Il gloussa faiblement.

- Il y a 9 ans, comme tu le sais, j'avais perdu mon grand-père, la seule personne au monde qui avait de le considération pour moi.
Ma mère m'avait abandonné car je n'étais pas désiré. C'est alors que mon grand-père m'a récupéré et éduqué.
À sa mort, personne ne voulait s'occuper de moi.
Enfin... sauf une seule...

Il s'arrêta soudainement, le regard vide, mais il reprit rapidement, comme si de rien n'était.

- Ton père, qui était un ancien ami de mon indigne de mère, voulut bien me recueillir.

Nobuaki, tout ouïe, confirmant ses dires d'un signe de tête.

- J'étais donc accueilli dans votre famille, qui tenait un dojo réputé. C'est aussi là que nous nous sommes rencontrés.
Je n'avais pas à me plaindre de ma situation, vous me traitiez comme l'un des vôtres.
Jusqu'à, mes 11 ans en tout cas...
Fermer les yeux me suffit. Je peux parfaitement me remémorer ce qui s'est déroulé depuis ce jour là... >>

                                 *
PDV Eisen
Japon 2162

J'ouvris un oeil, puis deux.
Ma joue était collée sur ma table de classe, un petit filet de bave dégoulinait de ma bouche.
Encore ensommeillé, je me redressai et m'adossai sur le dossier de ma chaise. Je me frottai les yeux, puis regardai autour de moi. La faible lueur du soleil éclairait la pièce.
Le vent entrait par une fenêtre, et rafraichissait légèrement le lieu.
Le professeur au tableau, ainsi que les autres élèves, rangeaient leurs affaires dans leurs sacs.

Ah oui c'est vrai... Je me suis endormi pendant le cours...

Je fis de même que le reste de la classe, et sortis. Sur ma droite dans le long couloir menant aux casiers, deux de mes amis chuchotaient, pouffant de rire.
Je m'approchai d'eux, les interpellant :

<< Hé ! Qu'est-ce qui se passe ?

Ils sursautèrent surpris, et me regardèrent inquiets quelques secondes.

- Ah, ce n'est que toi Eisen... dit l'un.
- Tu m'as fait peur... Souffla soulagé le second.

Ils se rassurèrent,
puis m'expliquèrent :

- Tu ne serais pas en manque ? Demanda le premier.
- De quoi ? Rétorquai-je curieux.
- D'argent, bien entendu... Assura l'autre, une lueur de malice brillant dans ses yeux.

Je réfléchis.
Il est vrai que la dernière fois que j'en avais reçu, datait d'il y avait longtemps.

- Oui.
- Eh bien, nous avons un plan. M'informa-t-il-il en s'adossant les bras croisés contre le mur derrière lui.
Tu vois Hidejiro de la classe voisine ?
Ses parents sont bourrés de fric,
ce qui doit être aussi son cas. Forcément pour le "petit chouchou à ses parents".

Tandis que l'autre ricanait bêtement à cette moquerie, mon visage se fendit en un large sourire.

- Je vois où tu veux en venir... >>

Module #RyûOù les histoires vivent. Découvrez maintenant