Petites révélations...

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Toujours en me tenant la main, il me fait traverser la promenade et m'entraîne vers une maison en bord de mer, légèrement à l'écart et entièrement protégée des regards indiscrets. Un immense panneau en métal fait office de portail, tandis que sur le côté une porte permet d'entrer et sortir à pied. Il appose son empreinte, compose un code à six chiffres sur le boitier et immédiatement la porte se déverrouille. Une fois sur la propriété je suis émerveillée. La villa qui se dresse devant moi est un petit bijou. Presqu'entièrement vitrée, la demeure reflète les rayons du soleil sur l'immense jardin parfaitement entretenu et regorgeant de fleurs multicolores. Une brise marine fait s'envoler mes cheveux, me forçant à tourner la tête pour ne pas les avoir dans la figure. Ce faisant, je découvre un sentier s'éloignant de la maison et je brûle d'envie de l'emprunter pour savoir où il mène.

— Une petite crique privée, susurre Adrian au creux de mon oreille. Mais ce sera pour une autre fois.

Il me prend de nouveau la main et ensemble nous traversons le jardin, jusqu'à la porte en bois de la villa. Ici, aussi, un digicode protège l'entrée.

— Toutes ces protections sont vraiment utiles ? je demande en haussant un sourcil.

— Je protège mes possessions, répond-il en poussant la porte.

Une fois de plus je demeure sans voix. L'intérieur de la villa est simplement magnifique. Aux murs des peintures de peintres célèbres censés avoir disparues dans des incendies, exposées dans des vitrines des sculptures et des objets venant de tous horizons et de toutes les époques. A mesure que je suis la vitrine, je comprends qu'on part du plus ancien au plus récent.

— Je te laisse visiter, je vais prendre une douche.

Je ne l'écoute plus, j'ai reconnu sur le seul mur dépourvu de baie vitrée, le coup de pinceau de l'artiste ayant réalisé la frise au « Lost Paradise ». J'entends vaguement Adrian s'éloigner tandis que j'observe ce chef d'œuvre. Mes doigts suivent le contour de l'arbre majestueux trônant au milieu d'un jardin aux milles couleurs. Des pommes d'or scintillent dans l'épais feuillage et, au milieu des racines, un couple nu s'enlace, ne laissant aucun doute sur ce qu'ils sont en train de faire. La femme aux cheveux noirs comme de l'ébène chevauche un homme dont le visage est dissimulé. Cette représentation d'Adam et Eve me touchent au plus profond de moi.

— Ils étaient heureux, lâche Adrian.

Je me retourne, il est là, torse nu, s'ébouriffant les cheveux avec une serviette éponge blanche. Malgré moi, je suis le parcours d'une goutte venue s'échouer sur son torse et dévalant les rangées d'abdominaux. Ma bouche s'assèche, mon cœur s'emballe et le désir qui pulse en moi me pousse à faire un pas en avant. La sonnerie de mon portable me ramène à la réalité. Je le coupe rapidement, me rappelant les raisons de ma présence ici.

— Alors ? tu me racontes ce que tu as fait à Carla ?

Il s'avance vers une petite table, attrape une carafe en crystal et se sert un verre d'un liquide ambré. D'un signe de la tête il désigne un second verre. J'acquiesce, je ne sais pas pourquoi mais je sens que je vais en avoir besoin.

— Alors ? Que veux-tu savoir ? demande-t-il en prenant place dans un fauteuil en cuir.

Je ne sais pas par quoi commencer, alors je lance :

— Parle-moi des vampires ?

Il esquisse un rictus diablement sexy :

— Et bien, déjà, tu oublies toutes ces conneries de Twilight.

Cette boutade a le mérite de me faire sourire et de relâcher la tension. Je m'installe sur l'autre fauteuil, face à lui, les bras croisés sur ma poitrine prête à l'écouter.

— Les vampires existent depuis la nuit des temps, ils se nourrissent principalement de sang même si la nourriture humaine peut les sustenter. Ils craignent la lumière du soleil, vivent de manière quasi immortelle et sont effectivement dotés d'une force puissante et d'une certaine rapidité. Des questions ?

J'écarquille les yeux. Je m'attendais à une vraie histoire avec un début, un milieu et une fin, pas de trois phrases balancées à la va-vite. Si c'est pour me dire ça, je ne vois pas l'intérêt de m'avoir traînée chez lui. Je repense rapidement à ce que j'ai pu lire sur les dossiers de Carla :

— C'est quoi, l'intégration ?

Il tique légèrement en m'entendant prononcer ce terme :

— Intégration ? Tu m'as caché que tu étais familière de notre terminologie.

Je hausse les épaules :

— Carla avait fait des recherches.

— Que veux-tu dire ?

J'étire mes jambes avant de lui répondre :

— Elle préparait un mémoire sur Fallen Coast, le vampirisme, la sorcellerie et tout le reste. J'ai retrouvé sa clé USB et, en farfouillant, je suis tombée sur les échanges de messages avec Bettina.

J'ai lancé le prénom pour voir sa réaction et je ne suis pas déçue. Même s'il essaie de rester calme, je peux lire l'énervement sur son visage et j'ai comme l'impression que l'atmosphère se raffraichit.

— Excuse-moi un instant, dit-il en quittant son fauteuil.

Ses yeux lancent des éclairs quand il attrape son portable et se dirige vers une autre pièce. Je frissonne quand il passe près de moi et mes bras se couvrent d'une légère chair de poule. Comment peut-il faire aussi frais alors qu'un si beau soleil brille dehors. Ne le voyant pas revenir, je prends l'initiative d'ouvrir la baie vitrée et me glisse sur la terrasse. J'enlève mes tongs et savoure la chaleur emmagasinée sur les dalles. Le soleil réchauffe ma peau, et je m'avance à la limite de la terrasse pour profiter de la vue imprenable sur la mer. Je distingue entre les arbres le sentier aperçu en arrivant, la crique doit être plus bas. L'espace d'un instant, j'ai l'impression d'être ici chez moi, je m'imagine parfaitement déguster un thé, assise au pied d'un arbre, un bon livre entre les mains. Je le devine plus que je ne l'entends.

— Alors ? L'intégration ? demandé-je sans détourner mon regard du spectacle magnifique que m'offre cette villa.

Il soupire, et se place derrière moi, veillant à ne pas me toucher tout en étant beaucoup trop près pour que ce soit juste amical.

— L'intégration est le processus par lequel nous transformons une personne en Vampire.

— ça se passe comment ? Tu m'as parlé de sélection tout à l'heure.

Il ne répond pas. Je me retourne, ma bouche n'est qu'à quelques centimètres de la mienne. Je déglutis difficilement, il suffirait d'un rien pour qu'on s'embrasse. Son regard s'attarde sur mes lèvres entrouvertes. Il s'avance légèrement avant de reprendre ses distances :

— Rentrons et tu sauras tout.

Petit mot de moi: On en apprend un peu plus sur les Vampires mais le plus intéressant reste à venir.... Bisouxxxxx

La Potion OubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant