30. Rééducation

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Raven

Je n'avais pas trop pris mes aises chez Clarke, sachant qu'on partait peu de temps après pour ma première séance de rééducation. J'essayai de le montrer le moins possible mais cette première séance me stressait à un point au-delà du raisonnable. Je n'avais pas peur d'avoir mal à cause des exercices ou d'en baver. J'avais peur de voir à quel point j'avais pu perdre ma condition physique, devoir mettre des mois et des mois à récupérer ne serait-ce que la moitié de ce dont j'étais capable.

Clarke n'avait rien dit devant Anya, Lexa et Madi, mais elle m'avait lancé quelques regards légèrement inquiets. Ce n'est qu'une fois dans sa voiture qu'elle avait ouvert les hostilités.

– Qu'est-ce qui t'arrives, Reyes ?; je soupirai tout en fermant les yeux.

– J'ai peur.; je la vis froncer les sourcils tout en démarrant.

– Pour une séance de rééducation ? Je t'ai connu plus courageuse.

– Tu fais chier.

– Accouche, alors.; je soufflai franchement en croisant mes bras.

– J'ai peur du diagnostic. Qu'il me dise que je vais en avoir pour des mois avant de retrouver un semblant de mobilité correcte.; nous venions d'arriver à un feu rouge, elle tourna sa tête vers moi avec son regard « t'es débile ? »

– Dès que tu vas commencer les séances, je suis certaine que tu vas récupérer très vite ! T'es sportive, tu sais souffrir pour progresser, il n'y a pas de raison que tu mettes plus de temps que nécessaire. Après, ne t'attends pas à avoir des résultats rapides dès les premières séances. Laisse le temps à ton corps de reprendre le dessus, et quand ce sera le cas, tu ne verras même plus le temps passer ! Tu t'étonneras même d'arriver à la dernière séance !; je souris, elle s'était emballée, au point qu'elle en avait oublié le feu, elle se faisait klaxonner et elle fit un geste de la main pour montrer son agacement.; OH ÇA VA HEIN ! SI T'ES PRESSÉ, PRENDS L'AVION !; j'éclatai de rire.

– Du grand Griffin !; elle eut un petit sourire.; Merci, Boucle d'or ! Dis donc ! T'as de la compétition !; elle fronça les sourcils d'incompréhension.

– De quoi tu parles ?; je relevai un sourcil avec un sourire moqueur.

– Lexa, quand elle a picolé, c'est une allumeuse de ton niveau ! Peut-être même un cran au-dessus.; je la vis rougir tout en marmonnant des mots incompréhensibles, ce qui me fit éclater de rire.

– Rav'...; ce n'eut pour effet que d'accentuer mon hilarité.; Mais t'es pas croyable !

– Les fringues ont dû voler partout quand vous êtes rentrées ! On a évité de peu à une exhibition dans la bagnole !; elle devint encore plus rouge et n'ouvrit plus la bouche.; Oh, je te charrie un peu ! Tu pourrais au moins faire semblant de rire.

– Mais y'a rien de drôle !

– Si ! Ta tête quand je balance ce genre de vannes !; je la vis soudain afficher un sourire presque carnassier.

– On va voir qui va rire. On est arrivé, Reyes.; et merde. Je me tus instantanément, Clarke commença à ricaner. Elle posa une main sur mon épaule, attendant que je tourne la tête, elle plongea son regard dans le mien.; Ça va bien se passer, d'accord ?; je hochai la tête.

Elle descendit de la voiture et fit le tour pour m'attendre. Je boitillai jusqu'à l'entrée, je m'annonçai à l'accueil et patientai ensuite. Le kiné arriva assez rapidement. Il était grand, large d'épaule, il avait un visage avenant sur lequel s'affichait un sourire accueillant. Clarke me fit un clin d'oeil provocateur, je levai les yeux au ciel.

Une question de tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant