PARTIE I

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Au fond, du moins au fin fond de mon âme, je devais surement adorer cela.

Peut-être que j'adorais pleurer à chaudes larmes pour un garçon qui n'avait jamais, ne serait-ce que quelques secondes, daigné poser ses yeux sur moi.

Je me devais d'être sincère après tout : j'étais tombée éperdument, misérablement ainsi que foutrement amoureuse d'Andréa Marshall dès mon arrivé à Clervy, une petite ville de la côte Est des Etats-Unis. En réalité, tout est allée très vite : moi à deux doigts de foutre une jolie paire de claques à une satanée hispanique pour une histoire de musique lors d'une soirée bien arrosée, puis Andréa est intervenu dans l'équation afin de nous séparer elle et moi. En soi, le prince charmant, pas vrai ?

FOUTAISES ! Il ne méritait même pas le rôle de valet !

C'était donc ce que j'étais fatalement vouée à devenir ? Voire à être, de façon perpétuelle ? Une potiche digne d'un roman à l'eau de rose dans lequel le garçon, hypra mignon blondinet au possible alias le personnage principal, ne daigne guère accorder une once d'attention à cette idiote de première qui ne voyait en lui que le prince charmant qu'elle rêverait d'épouser ?

Ma vie sentiment était merdique, personne ne pourrait me contredire là-dessus. Attendre un garçon qui détenait entre ses mains mon coeur, pire mon avenir et qui se permettait de l'écraser, voire de jouer avec en faisant quelques dribles puis en...

BORDEL DE MERDE DE PUTAIN ! Ce salopard driblait avec mon coeur tel un Ronaldinho au barca mais BORDEL Andréa ne faisait même pas de foot ! Il avait même une petite brioche qui lui servait de....bref, je m'égarais.

Me rendant amèrement compte de mon funeste destin, je battis longuement des cils. Je n'étais que du vent, un satané courant d'air dans sa vie géniale. Pire, je portais en moi l'abîme d'un amour à sens unique entretenu par mes seuls et satanés sentiments à son égard qui ne cessaient de s'accroitre.

"Sérieux Zora tu t'es vu ? Tu m'as vu ? Laisse-tomber, toi et moi ça sera jamais d'actualité". Ses mots firent brutalement écho dans mon esprit embrumé.

-Fils de chien !
Rageais-je en me mordant férocement la lèvre inférieure, des larmes mélangeant amertume ainsi qu'affliction dévalant mes joues certainement rouge de colère et ce depuis mon entrevu avec cet être tout bonnement abject. Ne possédait-il donc aucune once de bienveillance à mon encontre ?

Plusieurs personnes se retournèrent vers moi, j'en eus immédiatement le souffle coupé tant leurs regards se voulaient inquisiteurs.

-Mademoiselle, vous allez bien ?
Au vu du badge qu'on lui ordonnait de porter lors de ses heures de travail, Jéremy me semblait-il, plissa légèrement les yeux en voyant l'état pitoyable dans lequel Andréa m'avait mise. Il voulut s'approcher, un air de chien battu creusant davantage ses crevasses qui lui servaient de cernes , mais je fis un pas en arrière, voire plusieurs en réalité, jusqu'à ce que je sois coincée par des foutues courgettes, mon coeur battant à tout rompre.

Oh, une chose à savoir : laisser un inconnu me toucher ? Ô grand jamais. Laisser un grand blond ressemblant étrangement à Andréa me toucher ? Bordel, encore moins !

Puis franchement, j'étais aussi vouée à être poursuivue par son sinistre faciès ? Pendant encore combien de temps mon cerveau allait superposer sa tronche sur celui de ces hommes, ayant comme attrait commun une blondeur de cheveux ressemblant étrangement à de la paille ?

Spiteful Bik (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant