Quelqu'un sur qui compter (Mormor)

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Risque de spoil si vous n'avez pas vu l'épisode 3 de la saison 1.
Bonne lecture !

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Sébastian nettoyait consciencieusement son arme. Il détestait quand son matériel n'était pas prêt, ou mal rangé. Jim le savait bien sûr. Jim savait toujours tout. C'est sûrement pour ça qu'il s'amusait à cacher les armes de son bras droit un peu partout, pour le plaisir de le voir les chercher en grommelant tout en sachant que son tigre n'oserait jamais lui reprocher quoi que ce soit.

Mais aujourd'hui, quand Sébastian alla ranger son fusil à air comprimé, toutes ses armes étaient à leur place. Il soupira en regardant le soleil se coucher à l'extérieur, plongeant Londres dans une nuit sans lune. Tout lui paraissait sombre en ce moment. Sans Jim...

Mais ce n'est pas comme s'il allait lui échapper définitivement pas vrai ? Ce n'est pas parce que ce Sherlock Holmes avait fait son apparition que Moriarty allait l'oublier ? Cesser de lui confier des missions ? De coucher avec lui ? De lui parler sans mots, de partager avec lui ces longs regards trop intenses, trop intimes, qui parlaient de sentiments qu'ils n'évoquaient jamais...

Le bruit des clés tournant dans la serrure tira Sebastian de ses pensées. En quelques secondes il était contre le mur, un silencieux dans une main, prêt à se jeter sur celui qui tentait de pénétrer chez lui...

C'était idiot. Seule une personne à part lui avait la clé de cet appartement. Il la lui avait volée un après-midi pour en faire un double et Sebastian avait fait semblant de ne pas s'en apercevoir. Mais sa présence ici, alors qu'il ne l'avait pas vu depuis près d'une semaine, lui paraissait si incongrue que quand Jim Moriarty passa la porte de l'appartement il se retrouva plaqué contre le mur, un revolver contre sa tempe.

Le génie du crime esquissa un sourire en coin dénué de joie avant de déclarer sur un ton cynique mais éteint qui ne lui ressemblait pas.

- Poses ça Sebastian, tu vas blesser quelqu'un.

Celui-ci s'exécuta immédiatement, s'écartant avant d'aller ranger son arme, penaud.

- Désolé boss. Je ne savais pas que vous rentriez ce soir alors je me méfiais.

Moriarty écarta les excuses d'un geste de la main comme si cela était déjà devenu sans importance avant de refermer la porte derrière lui et de s'affaler dans le fauteuil, le regard perdu dans le vague.

Sébastian lui, resta planté au milieu du salon. Il savait, il sentait que quelque chose n'allait pas. Mais il savait également qu'il n'avait pas le droit de demander quoi. Personne ne questionnait Moriarty sur ses états d'âme, pas même son plus proche homme de main.

Le silence s'étira quelques instants avant que Jim ne laisse échapper à mi-voix.

- Molly Hooper a rompu avec moi.

La surprise de Sebastian fût telle qu'il ne put s'empêcher d'éclater de rire. Rire qu'il étouffa rapidement en constatant que Jim était loin d'être aussi amusé que lui.

Alors il s'avança jusqu'à s'agenouiller au pied du fauteuil, inquiet, cherchant à croiser le regard de Jim qui l'évitait soigneusement.

- Mais boss... Je croyais que ça faisait partie de votre plan ?

- Oh, le plan a parfaitement fonctionné. Tu as bien vu à la piscine... Je n'avais effectivement plus besoin de Molly.

Mais j'ai eu l'impression d'être abandonné. Inutile. Remplaçable.

Ces mots, il ne les prononça pas, mais le silence qui flotta entre eux murmura ses doutes à l'oreille de Sebastian. Celui-ci posa alors sa main sur la joue de Jim pour le forcer à le regarder, avec une tendresse qu'il ne se permettait presque jamais, comme s'il avait peur de le briser.

- Moi je suis là. Vous savez que je ne vous abandonnerait jamais. Vous pouvez compter sur moi. Vous pourrez toujours compter sur moi Jim.

Moriarty le regarda un instant, semblant débattre avec lui-même. Puis il pris son visage entre ses mains et plaqua violemment ses lèvres sur les siennes. Ça n'avait plus rien de tendre ou d'affectueux, c'était toute la colère que Jim ressentait pour ce monde qu'il ne comprenait pas toujours, c'était la détresse du petit garçon qui se terrait au coin de son cœur, c'était brutal et possessif, comme pour s'assurer que Sebastian n'allait vraiment pas partir et le laisser seul, encore une fois.

Mais en renversant son amant sur le canapé, commençant à lui retirer son t-shirt, il comprit au regard que Sebastian posa sur lui qu'il ne serait plus jamais seul. C'était un autre de ces regards trop intenses, emplis de promesses muettes. On ne doute pas de la loyauté d'un tigre. Et Jim Moriarty en avait trouvé un prêt à le suivre jusqu'en enfer...

The Game Is On (OS Sherlock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant