Le Grand Méchant Loup (Molliarty)

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Un premier Molliarty pour moonandajedi, en espérant qu'il te plaira ! D'autres devraient suivre (plus vite que le deuxième Mollcroft, promis xD)

On se retrouve probablement mercredi pour un petit Johnlock, ça vous tente ?

Bonne lecture !

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Jim regarda la jeune légiste en face de lui rire à sa plaisanterie. Elle avait un petit rire timide, tout à fait adorable. Il l'observa boire une gorgée de vin, son regard s'attardant sur ses lèvres une seconde de trop, et s'amusa de la voir rougir. Elle était bien le seul élément incertain de son plan lorsqu'il l'avait conçu, et pour être tout à fait honnête il n'aurait jamais cru que ce serait si facile de se la mettre dans la poche.

Son regard se perdit un instant dans le fond de son propre verre tandis qu'il se remémorait ce petit air qu'elle avait eu quand il s'était approché, avec sa timidité feinte à la perfection, pour lui proposer un dîner. Comme si elle se retenait de se retourner pour vérifier qu'il ne parlait pas à quelqu'un d'autre, à une autre fille, derrière elle, plus jolie, plus drôle, plus sûre d'elle... C'est sa fragilité qui en avait fait la proie idéale. Alors pourquoi est-ce que c'était lui qui se sentait pris au piège ?

Il paya galament l'addition. Ce n'est pas comme si l'argent était un problème. Elle eut l'air touchée. Il en profita pour lui proposer de la raccompagner chez elle. Elle rougit de plus belle, mais accepta sans hésiter. Il s'apprêtait à héler un taxi, mais elle voulait marcher, alors il se contenta de poser sa veste autour de ses épaules en la voyant frissonner, et de glisser sa main dans la sienne, surpris de sentir ce contact l'électriser de la tête aux pieds.

Il se sentait ridicule, vraiment. Molly Hooper n'était qu'un pion dans sa partie contre Sherlock Holmes. Elle n'était même pas vraiment jolie, pas autant que toutes ces filles aux physiques presque trop parfaits qu'il aurait pu avoir s'il l'avait voulu. Mais elle lui faisait ressentir quelque chose, et c'était assez rare pour être souligné. Sauf qu'on était loin des papillons dans le ventre et du sourire niais. Il aurait préféré, ça aurait mieux collé au personnage de Jim, le gentil petit Jim des soins intensifs.

Mais il n'était pas le gentil petit Jim, pas vraiment, il était le grand méchant loup et il allait la bouffer tout cru. Il lui fallait tous les efforts du monde pour faire taire les pulsions sourdes qui s'emparaient de lui, cette envie de la marquer, de la posséder, de la plaquer contre le mur de cette ruelle qu'ils venaient de dépasser et de prendre d'elle ce qu'il voulait. Tout ce qu'il voulait. Plus ses doigts se resserraient autour des siens, plus il avait l'impression d'étouffer.

Mais enfin, la porte de l'immeuble où elle vivait. La fin du supplice. Il allait pouvoir rentrer chez lui, se plonger sous une douche froide pour se remettre les idées en place, et payer une fille qui lui ressemblerait un peu et à qui il pourrait faire tout ce qu'il voulait en sachant que personne, pas même elle, ne lèverait le petit doigt si elle finissait par y laisser sa vie.

Il se pencha pour embrasser la jeune légiste sur la joue, mais celle-ci n'était pas de cet avis. Ses lèvres dérivèrent jusqu'aux siennes et elle en profita pour l'attirer avec lui dans le hall, puis dans l'ascenseur. Il savait qu'il l'avait laissée boire plus que de raison. Peut-être que lui aussi avait un peu trop bu. Ça expliquerait pourquoi il était si proche de franchir la limite, de dépasser les bornes, de tout faire foirer.

Elle s'écarta à regret pour chercher fébrilement ses clés. Il songea qu'il pouvait toujours fuir, prétexter quelque chose le lendemain pour rattraper le coup. Tout serait plus simple à justifier que ce qui arriverait inévitablement s'il entrait dans cet appartement. Mais il ne bougea pas. Il la regarda introduire la clé dans la serrure, déverrouiller la porte, et il entra quand elle lui fit signe de le faire.

L'endroit était exactement ce qu'il s'attendait à ce qu'il soit. Bien rangé, presque trop, sobre sans être tout à fait impersonnel. Il l'entendit dire qu'elle économisait pour s'acheter une petite maison hors de la ville. Il se mordit violemment la lèvre pour s'empêcher de répondre à quel point il s'en foutait.

Elle le dépassa pour aller leur servir quelque chose à boire, mais il la rattrapa par le poignet. Pendant une seconde suspendue, leurs regards se croisèrent. Celui de la légiste reflétait son incompréhension, mais pas une once de peur, malgré les yeux noirs du criminel qui reflétaient tout ce qui se cachait de sombre sous le rôle qu'il avait pris. L'instant dura une seconde à peine avant qu'il ne la plaque contre le mur, épinglant son poignet au papier peint tandis que son autre main se pressait sur sa hanche et que ses lèvres s'emparaient des siennes.

À la grande surprise du criminel, même dans cette posture précaire elle lui rendit son baiser. Merde, comment était-il sensé réussir à se tenir si elle l'encourageait ! Ses lèvres dérivèrent dans son cou, dont il ne tarda pas à mordre, doucement d'abord, puis plus franchement, chaque parcelle de peau qu'elle lui offrait. Il dû y aller un peu fort d'ailleurs, parce qu'elle émit un gémissement de douleur qui le rappela à l'ordre. Il avait besoin d'elle nom de dieu, il ne pouvait pas se permettre de la faire fuir... Il expira profondément, appuyant sa tête dans le creux de l'épaule de la jeune femme, sans la lâcher pour autant. Sa voix était à peine un murmure, presque une supplique.

- Dis moi d'arrêter...

Le silence flotta un instant entre eux. Pressé contre elle comme il l'était, il pouvait entendre son souffle court, sentir son cœur qui s'était emballé. Il aurait voulu pouvoir en déduire quelque chose, mais les signes de l'excitation et de la peur se ressemblaient bien trop pour qu'il puisse les distinguer vu l'état dans lequel elle le mettait. Elle n'esquissa cependant pas le moindre mouvement pour lui échapper. Puis, après une longue minute sans le moindre mot, elle demanda doucement.

- Ne t'arrêtes surtout pas...

Un nouveau frisson parcourut le criminel tandis qu'il prenait de nouveau possession de ses lèvres. Peut-être qu'il aurait dû essayer de s'assurer qu'elle était vraiment sûre de vouloir ce qui allait se passer, mais c'était déjà trop pour lui, ces mots, trop pour qu'il puisse se retenir plus longtemps. Il ordonna entre deux baisers, reprenant à peine son souffle.

- La chambre.

Presque sans se détacher de ses lèvres, elle le guida à travers le petit appartement jusqu'à la pièce qu'il cherchait. Il claqua sans délicatesse la porte de la chambre avant de la faire basculer sur le lit, comptant bien apprendre à cet insolent petit chaperon rouge ce qu'il en coûtait de provoquer le loup...

*****

Moriarty regarda la jeune femme qui dormait dans ses bras. Depuis combien de temps n'avait-il pas dormi avec quelqu'un ainsi ? Il avait songé à s'éclipser, quand elle s'était endormie, n'étant pas spécialement à l'aise avec l'idée d'être encore là quand elle se réveillerait parfaitement sobre, mais elle était trop blottie contre lui pour qu'il puisse bouger sans la réveiller.

Les yeux du criminel glissèrent sur les marques de morsure, de griffure, qu'il avait laissé un peu partout sur son corps. Il savait qu'il avait été trop violent, trop violent pour que le masque de Jim reste crédible. Adler avait beau dire qu'un déguisement était toujours un autoportrait, miss Hooper n'avait certainement pas pu voir ça derrière le sourire de Jim. Toute cette violence, ce besoin de marquer, de posséder, de contrôler par la souffrance...

Il aurait dû la tuer, pour l'avoir laissée voir cette part sombre en lui, mais à peine l'idée avait elle effleuré son esprit qu'il l'avait repoussée. Elle n'avait pas fui. Elle n'avait pas eu peur, elle ne l'avait pas repoussé, et elle le serrait dans ses bras comme si elle lui faisait toujours confiance pour la protéger. Ça faisait d'elle une exception. Elle n'était plus un simple pion. S'il la guidait dans le bon sens, elle pouvait devenir bien plus que cela. Après tout, manipuler les sentiments des gens c'était son domaine non ?

Une petite voix insidieuse, dans son esprit, lui souffla que cette fois-ci c'est sur lui que le piège des sentiments était en train de se refermer. Mais son orgueil la fit taire. Lui, des sentiments ? Il aurait voulu dire qu'on ne l'y prendrait jamais. Mais en posant les yeux sur Molly Hooper endormie à côté de lui il n'en était plus si sûr...

The Game Is On (OS Sherlock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant