Trois mots pour une vie (Sherlolly)

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Attention ! Risque de spoil si vous n'avez pas vu la série en entier !
Bonne lecture !

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Sherlock hésitait. C'était l'une des premières fois que ça lui arrivait d'ailleurs. Il lui arrivait bien d'hésiter entre plusieurs options pour conclure une enquête mais les faits finissaient toujours par choisir à sa place. Il n'était jamais question de sentiments.

Hors, Eurus avait fait voler en morceaux tout ce qu'il avait construit. Il n'avait fallu que quelques heures à sa sœur pour le pousser au suicide d'une manière bien plus efficace que Moriarty ne l'avait fait : le pousser à choisir entre John et Mycroft, vraiment... Il frissonna en se disant que si Eurus ne l'avait pas stoppé, s'il avait été forcé de continuer cette mascarade, il aurait probablement appuyé sur la détente. Il visualisa un instant l'image de son propre cadavre gisant dans cette pièce sordide de Sherinford, du sang projeté sur le mur par la détonation.

Fermant les paupières, il secoua la tête dans l'espoir de bannir cette scène cauchemardesque de son palais mental. Il y parvint, du moins en apparence. Il ne savait que trop bien que cette image reviendrait le hanter la prochaine fois qu'il s'enfoncerait dans son palais mental au point de s'y retrouver piégé.

Il soupira en songeant que cela n'avait été que la première épreuve imposée par Eurus. Il avait trouvé la seconde d'apparence plutôt simple en comparaison. Si on retirait le compte à rebours, c'était même d'une facilité déconcertante. Il savait que Molly était amoureuse se lui.

Ses subtils changements d'apparence et sa façon de guetter sa réaction à chacun d'eux. Cette histoire de cadeau de Noël à laquelle il n'avait pas prêté attention, trop pris par son jeu du chat et de la souris avec Irène Adler. Sans compter la ressemblance plus que troublante entre lui et l'ex-fiancé de la jeune femme. Il ne fallait pas être un génie pour arriver à une conclusion correcte.

Pour être parfaitement honnête, il lui était même arriver d'en jouer un peu, quand il avait besoin d'une faveur. Quelques-uns de ses rares sourires aux moments opportuns et la jeune femme ne pouvait rien lui refuser.

Alors quand il s'était retrouvé au téléphone pour une prétendue expérimentation, il s'était dit que ce serait simple de faire avouer ses sentiments à Molly Hooper, elle qui faisait déjà tant pour qu'il s'en aperçoive. Il s'était même mis en tête de se servir de ce défi pour bluffer sa sœur et mettre enfin fin au jeu qu'Eurus menait à ses dépends.

Mais la réaction de la jeune femme avait été à l'opposé de ce à quoi il s'attendait. Il n'y arrivait pas. La seule chose à laquelle il était parvenu, c'était une Molly en larme et un compte à rebours en chute libre, de plus en plus proche de zéro. La panique avait envahi son esprit comme une vague destructrice, l'empêchant de réfléchir convenablement.

Il s'était aperçu à cause de la machination d'Eurus que cette peur ne tenait pas juste à l'idée de ne pas avoir de mort sur la conscience. Ce qu'il ne voulait pas, c'était avoir la mort de Molly sur la conscience, comme il n'avait pas voulu avoir celle de John ou de Mycroft.

Et enfin, Molly avait cédé. Mais avec une condition. Elle voulait qu'il le dise en premier. Et en l'entendant à l'autre bout du fil, si vulnérable, lui soutirant un aveu qu'elle s'imaginait, probablement à raison, ne pas pouvoir obtenir autrement, Sherlock avait senti son cœur, cet organe qui aurait dû se contenter de pomper le sang tranquillement plutôt que de se mêler de la situation, se fissurer.

Il l'avait dit. Ce n'étaient que trois mots après tout. Trois mots en échange d'une vie cela semblait dérisoire...

«Je vous aime.»

The Game Is On (OS Sherlock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant