Je viens de réaliser que ça faisait looongtemps que j'avais rien posté ici !
Desolééée
Du coup je vous en met deux !
Bon, celui-ci c'est encore le même couple un peu farfelu mais on me réclame une suite alors moi j'écris xD
Bonne lecture !_____
Mycroft était sur les nerfs. Extérieurement il restait très calme, mais intérieurement son esprit cherchait activement une solution à son problème. Et n'en trouvait aucune.
- Vous devriez respirer Mr Holmes.
Il leva les yeux sur Anthéa, assise à cote de lui sur la banquette arrière de la voiture. Si sa recommandation paraissait étrange au premier abord, Mycroft s'aperçut rapidement qu'il avait effectivement cessé de respirer. Comme si ça allait l'aider à mieux réfléchir. La voiture se gara finalement devant chez lui. Vingt-deux heures, déjà. Le temps passait à une vitesse étourdissante et son problème n'avait toujours pas de solution.
Il entra dans sa grande maison vide, laissant chaussures, manteau et parapluie dans l'entrée et s'avança dans le salon, ruminant toujours ses pensées sans parvenir à les démêler. C'est seulement en allumant la lumière dans le séjour qu'il s'aperçut que la maison n'était finalement pas si vide que ça.
Allongé de tout son long dans son canapé, fixant le plafond comme s'il pouvait y lire les réponses à toutes les questions que se posent les gens ordinaires, se tenait un homme qu'il n'avait pas vu depuis plus de deux ans. La dernière personne devant laquelle il aurait voulu se montrer aussi faible et perdu qu'il l'était à cet instant, et, paradoxalement, la solution qu'il cherchait sans la trouver depuis plusieurs heures.
Celui-ci ne leva même pas les yeux vers lui, convaincu qu'il était que la seule personne susceptible de rentrer chez Mycroft Holmes à une heure pareille était justement Mycroft Holmes. S'il était venu à l'heure du thé alors peut-être qu'il aurait pu croiser le premier ministre, mais à dix heures du soir il savait qu'ils seraient seuls tous les deux. Il se contenta donc de sourire en coin, d'un air à la fois amusé et séducteur.
- Miss me honey ?
Mycroft ne répondit pas. En fait il n'eut pas de réelle réaction, se contentant de rester planté à l'entrée du salon, son cerveau déjà surchargé refusant de traiter cette information en plus du reste. Jim bascula ses jambes sur le côté, se relevant d'un mouvement fluide, et s'approcha d'un pas félin en lissant distraitement son Westwood du plat de la main.
- À ce point surpris de me voir Holmes ? C'est pourtant ton petit frère que je comptais surprendre en revenant miraculeusement à la vie !
Il fit un tour sur lui même suivit d'une révérence exagérée, comme pour appuyer ses propos, avant de se redresser, subitement sérieux à nouveau.
- D'ailleurs, comment va ce cher Sherly ?
Ce fut la question de trop. Les mots qui firent déborder le vase déjà bien rempli d'un mélange de culpabilité et d'impuissance. Mycroft éclata en sanglot, pour la première fois depuis... Depuis si longtemps qu'il n'arrivait même pas à s'en souvenir.
Jim le regarda, surpris. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait quelqu'un pleurer, évidemment. Il ne comptait plus le nombre de ses victimes qui s'étaient agenouillées, en larmes, pour implorer une pitié qu'il ne possédait pas. Mais c'était la première fois qu'il ne se délectait pas de cette détresse. Peut-être parce qu'il n'en comprenait pas la cause et qu'il détestait ne pas comprendre. C'est en tout cas ce dont il essaya de se persuader.
Et comme il ne savait pas consoler les gens, il resta simplement debout devant Mycroft, attendant que celui-ci reprenne contenance et daigne lui offrir des explications sur la raison de cette soudaine crise de larmes. Il fallut quelques minutes à Mycroft pour y parvenir, les sanglots lui coupant la parole chaque fois qu'il tentait de commencer une phrase. Quand il y parvint enfin, ce fut à voix basse, la voix encore altérée par les larmes.
- Sherlock a tué Charles Magnussen...
Le regard de Moriarty s'éclaira d'une lueur de satisfaction que Mycroft ne vit pas. Tout comme il ne décela pas la nuance un peu malsaine dans la façon qu'eut Jim de demander.
- Vraiment ?
Mycroft hocha tristement la tête.
- Les autres ont consenti à lui éviter la prison à condition qu'il aille remplir une mission en exil à l'autre bout du monde... Et il part demain...
Jim tendit ses doigts pour effleurer la joue de Mycroft, y recueillant une larme solitaire qu'il porta à ses lèvres.
- C'est pour ça que tu pleures ? Parce que ton petit frère va passer quelques mois loin de toi ? Serais-tu devenu sentimental depuis notre dernière rencontre ?
- C'est une mission suicide. Sherlock ne reviendra pas.
Moriarty se figea un instant, fixant le vide avant de dire, plus pour lui-même que pour le politicien.
- C'est... Regrettable.
Et sous le regard intrigué de Mycroft, il se mit à faire les cent pas, agitant ses mains devant lui comme pour mieux imager ses pensées. C'était comme si... Comme s'il était inquiet. Mais ce n'était sûrement qu'une impression. Tout comme le fait que Jim puisse chercher une solution pour réconforter Mycroft n'était qu'une idée ridicule.
Et pourtant il continuait à tourner en rond au milieu du salon, marmonnant des phrases inintelligibles. Il finit par hausser le ton, l'air exaspéré.
- Il doit bien y avoir un moyen de les convaincre de le garder à Londres non ?
Mycroft finit enfin par entrer dans la piece, se laissant tomber dans un fauteuil en se prenant la tête entre les mains. Sa voix était terriblement lasse.
- J'ai cherché une solution toute la journée... Aucune affaire n'est suffisamment délicate ou spécifique pour qu'on ait besoin spécifiquement de Sherlock Holmes...
Jim fit encore quelques longueur avant de se stopper subitement, comme frappé d'un éclair de génie. Un grand sourire étirant ses lèvres, il s'approcha du fauteuil et prit place sur les genoux de Mycroft, passant ses bras autour de sa nuque.
- Et si, par le plus grand des hasard, sa némésis décidait justement de refaire surface deux ans après avoir simulé sa mort... Ça suffirait pour convaincre tes collègues ?
Le regard que Mycroft posa sur lui portait une lueur d'espoir.
- Tu ferais ça ?
Jim sourit et approcha son visage du sien.
- Cadeau de Noël en retard. Avec mon retour à tes côtés bien sûr...
Il posa ses lèvres sur les siennes, et pour une fois c'était un acte motivé par l'envie de lui montrer qu'il était là pour lui, par une certaine forme de tendresse, et non par une volonté de dominer, comme dans leurs précédents échanges. Ils savouraient juste la présence de l'autre après tant de temps loin de lui.
Et le lendemain, quand Sherlock embarqua dans l'avion après des adieux larmoyant, Mycroft se fit une joie de le rappeler quatre minutes à peine après le décollage pour un problème de la plus haute importance : sur tous les écrans de Londres s'affichait le visage de Moriarty. Et un message.
Miss me ?
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The Game Is On (OS Sherlock)
Short StoryRecueil d'OS en tous genres sur la série Sherlock (plus d'infos dans le premier chapitre)