Nouveau couple, j'espère que ça vous plaira.
Il est évoqué dans la série mais j'avoue qu'avec le problème Eurus j'étais un peu passée à côté...
En tout cas n'hésitez pas à voter et/ou commenter si ça vous plaît, et merci à DeesseMasquee de m'avoir donné l'idée !
Bonne lecture !_____
- Déjà sur le départ ? Je ne vous vois pas avant... Une semaine ?
- Je serai chez moi d'ici là. À moins qu'elle n'appelle...
- Le premier ministre ?
Lady Smallwood ne répondit pas. Mais il allait vite devenir évident qu'elle ne parlait pas du premier ministre.
- Tenez.
Non, en fait elle parlait de l'Angleterre. De son gouvernement. Personnifié sous le nom de Mycroft Holmes. Ledit Mycroft qui observait avec perplexité la carte de visite que sa collègue venait de lui tendre. Il prit donc quelques secondes pour l'analyser, ce qui ne l'avança pas à grand chose. Par conséquent, il choisit une deuxième option, qu'il ne se permettait que rarement. Poser la question à la personne plutôt qu'à l'objet.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Mon numéro.
Toujours aussi perplexe, Mycroft poursuivit sur sa lancée, avec la candeur de celui qui ne comprends rien au flirt.
- Mais j'ai déjà votre numéro.
Alicia Smallwood releva les yeux vers lui, comme si elle cherchait à vérifier s'il était sérieux ou non.
- C'est mon numéro personnel.
- Que voulez-vous que j'en fasse ?
Donc visiblement oui, il l'était.
- Curieuse question. M'inviter à boire un verre par exemple ?
Et cette innocence d'adolescent amusait visiblement Lady Smallwood, qui s'engageait maintenant ouvertement sur la voie du flirt. Quelqu'un d'extérieur aurait presque pu croire que Mycroft était gêné. Mais c'aurait été idiot bien sûr. Mycroft Holmes, l'homme de glace, n'allait tout de même pas se laisser aller à un sentiment de ce genre.
- Un verre... De quoi ?
Il avait l'air de tourner autour du pot mais visiblement Alicia venait de décider que venant de Mycroft Holmes c'était ce qui se rapprochait le plus d'un oui.
- Vous pourrez choisir. Appelez moi.
Elle lui sourit une dernière fois avant de quitter la pièce, avec sa prestance habituelle.
Mycroft fit quelques pas sans but précis, observant la carte de visite comme si elle allait lui fournir une information supplémentaire, ou la clé de cette conversation plus qu'inhabituelle. Puis, refusant d'admettre qu'il accordait ne serait-ce qu'un minimum d'attention à une proposition aussi ridicule, il émit un «hum» dédaigneux avant de laisser tomber la carte sur son bureau.
En se retournant pour quitter la pièce cependant, il sembla pris d'un doute. Après tout, il avait toujours pris soin d'envisager toutes les options... Il lança de nouveau un regard à la carte. Pourquoi fallait-il qu'un si petit objet, offert par une femme qui, en dehors de la sphère professionnelle, n'avait jamais occupé son esprit, remettent en cause ses techniques de raisonnement habituelles ?
Il avança a pas lents vers le bureau, comme pour garder un semblant de dignité alors même qu'il était seul. Il tendit la main, tapota distraitement le bureau... Non, tout ceci était vraiment ridicule. Il allait sortir, sans cette maudite carte de visite, et il étudierait le problème lundi à tête reposée.
Il ouvrit la porte... Fit un pas à l'extérieur... Jeta encore un regard à l'intérieur... Il était certain de ne pas avoir hésité ainsi depuis son entrée en politique ! Ou en tous cas, pas pour une décision qui n'impliquait pas son frère cadet.
Après tout avoir cette carte dans sa poche n'engageait à rien... À rien du tout... Il récupéra le numéro à toute vitesse, comme quand enfant il chippait les biscuits que sa mère sortait quand elle prenait le thé avec des amies. Depuis quand n'avait-il pas ressenti ce petit frisson de l'interdit ?
Il monta dans la voiture qui l'attendait devant le club Diogène. Anthéa, déjà assise sur la banquette arrière, lui adressa un sourire amusé sans lâcher des yeux l'écran de son portable.
- Vous avez six minutes de retard.
- J'ai été retenu.
- Vous interrompez jusqu'au premier ministre si cela vous fait décaler d'une seule minute votre emploi du temps... Et vous rougissez.
Vraiment ? Heureusement qu'il avait parlé de rester digne. Et qu'une vitre les séparait du chauffeur. Il aurait pu enjoindre sa secrétaire à s'occuper de ses affaires au lieu de se préoccuper des siennes, mais à vrai dire il avait désespérément besoin de conseils. Et Dieu sait combien il lui était difficile d'admettre qu'il ignorait quelque chose.
- Combien de temps feriez vous attendre une femme qui vous donne son numéro pour que vous l'invitiez à boire un verre ?
Cette fois, Anthéa releva les yeux de son écran.
- Oh ? Formidable ! Je me demandais quand Lady Smallwood se déciderait enfin !
Mycroft fronça les sourcils mais il n'eut pas le temps de formuler sa question à voix haute.
- Enfin Mycroft, ne faite pas cette tête. N'importe qui vous voyant tous les deux aurait compris. Vous voulez un conseil, je vais vous le donner. Si vous avez envie de boire ce verre avec elle, appelez là maintenant. Elle a déjà bien assez attendu.
Sur ces mots, la voiture s'arrêta devant chez lui, et Mycroft se retrouva devant sa porte, son parapluie dans une main et son téléphone portable dans l'autre, incapable de prendre une décision. Anthéa était de bon conseil, c'est d'ailleurs pour cela qu'il l'avait choisie, mais dans ce domaine, vraiment ?
Il finit par admettre qu'il se cherchait seulement une excuse pour ne pas composer ce fichu numéro. Mais bon sang, il était Mycroft Holmes ! Il allait bien savoir gérer cette situation non ?
Sans réfléchir plus longtemps, il ressortit la carte et pianota sur son téléphone. Quelques secondes plus tard, le téléphone sonnait.
Une fois... Deux fois... Trois fois... Peut-être qu'elle n'avait pas son portable avec elle ? Ou bien elle se faisait attendre ? De ce qu'il en savait, c'est quelque chose que les femmes faisaient parfois pour attirer l'attention d'un homme. Ou du moins c'est ce qu'il avait remarqué chez Irène Adler quand elle courtisait son petit frère.
- Allô ?
Lady Smallwood venait enfin de décrocher, le tirant de ses réflexions. Pour une fois, Mycroft ne perdit pas de temps en salutations d'usage. Il était sûr que si la conversation se prolongeait elle comprendrait à quel point il était peu sûr de lui.
- Choisissez le lieu et l'heure et j'essaierai de me libérer pour vous offrir ce verre. Envoyez moi un message quand vous serez décidée.
Il raccrocha sans attendre de réponse. Sa main tremblait légèrement et il était sûr qu'un sourire avait étiré ses lèvres sans son autorisation. Quant à son cœur, organe que d'un point de vue émotionnel, il aurait juré ne pas avoir, il lui sembla qu'il battait un peu plus vite quand son portable vibra, signe d'un nouveau message.
Pourquoi pas ce soir ? Il y a un bar très élégant qui vient d'ouvrir en face de chez moi. Disons 19h45. À tout à l'heure Mr Holmes...
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Je verrai en fonction de vos retours sur celui-ci mais je pense en faire d'autres (j'ai déjà au moins deux idées).
Si vous avez des scènes que vous voudriez voir en particulier avec ces deux là, comme d'habitude n'hésitez pas à me laisser vos idées en commentaire !
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The Game Is On (OS Sherlock)
Short StoryRecueil d'OS en tous genres sur la série Sherlock (plus d'infos dans le premier chapitre)