La seule faiblesse de Jim Moriarty (Mormor)

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Un Mormor écrit dans un style un peu particulier, j'ai bien aimé jouer avec ce point de vue, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
Risque de spoil si vous n'avez pas vu le premier épisode de la saison 3
Bonne lecture !

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- Nous avons réussi monsieur. Nous sommes en ligne.

La personnification du gouvernement britannique hocha la tête, consentant à regret à abandonner à sa secrétaire la communication avec son frère (cette partie était minime, Sherlock connaissait le plan sur le bout des doigts) pour prendre le combiné que lui tendait Anthéa.

- Tout est en place Boss.

- Bien. Alors que le spectacle commence !

Dans cette conversation téléphonique, Mycroft Holmes n'était aucun des interlocuteurs. Il se contentait d'épier en silence, branché sur la fréquence de l'oreillette que portait Moriarty, vraisemblablement relié à l'un de ses hommes. Anthéa, assise en face de lui, lui fit signe.

- Sherlock a reçu un texto. Il monte sur le toit.

Mycroft hocha la tête, se concentrant pleinement sur l'échange entre son frère et le criminel consultant. Une musique parvenait jusqu'à ses oreilles. Staying alive.

Il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour son frère en entendant Moriarty parler. Il savait que chacune des paroles du génie du crime faisait écho aux doutes de son petit frère. Mais il n'aurait pas dû : depuis que John Watson était entré dans sa vie Sherlock avait perdu ses pulsions autodestructrices et réduit drastiquement sa consommation de drogue.

Mycroft Holmes écoutait et analysait tout. Il savait qu'avec quelqu'un comme Moriarty en face, tout pouvait déraper en un instant. Il entendit soudain l'autre homme, celui qui se trouvait de l'autre côté de l'oreillette de Moriarty et qui était jusqu'alors resté silencieux.

- Tout le monde est en place Boss. J'ai une touche sur John Watson.

Mycroft fronça les sourcils, rassemblant ce qu'il savait pour comprendre de quoi parlait l'homme. Il trouva la réponse au moment où Moriarty dévoilait son plan à Sherlock. Trois snipers qui menaçaient Mrs Hudson, Gregory Lestrade et John Watson. Son moyen de pression sur Sherlock.

Mycroft fit signe à sa secrétaire et tapa rapidement un message tandis qu'Anthéa conseillait Sherlock.

- Gagnez du temps, on sera prêts dans quelques minutes.

Mycroft ne prêtait plus vraiment attention à la conversation, pris par ses préparatifs, mais il se sentit démuni, vraiment démuni, en entendant Sherlock dire à Moriarty que s'il était du côté des anges il n'était certainement pas l'un d'entre eux.

Il aurait voulu serrer son frère dans ses bras, même s'ils étaient peu tactiles tous les deux. Lui dire que c'était faux, qu'il faisait toujours en sorte d'être quelqu'un de bien. Qu'il était quelqu'un de bien.

Son téléphone vibra sur son bureau et il hocha la tête en direction d'Anthéa, qui informa Sherlock.

- Tout est prêt pour le saut.

Mais à cet instant, un coup de feu résonna à l'autre bout du fil.

Mycroft sentit son sang se geler dans ses veines. Avant d'avoir pu réfléchir à ce qu'il faisait, il avait arraché le téléphone des mains de sa pauvre secrétaire et criait presque dans celui-ci.

- Sherlock ! Sherlock bon sang réponds moi ! Tu vas bien ? Tu n'es pas blessé ?

Après de quelques secondes qui lui semblèrent interminable, la réponse de Sherlock lui parvint, presque un murmure.

- Je vais bien. Tiens toi prêt pour la chute. Il est temps pour moi de simuler ma mort et de démanteler l'entreprise de Moriarty.

Mycroft savait que les mois qui se préparaient allait être éprouvant. L'entreprise de Moriarty ne serait sûrement pas si simple à démanteler et il allait probablement faire des nuits blanches assis seul dans le noir à s'inquiéter pour son petit frère. Mais il se contenta d'acquiescer et de retourner à sa place.

- Boss ? Est-ce que tout va bien ?

Mycroft fronça les sourcils en reprenant le téléphone abandonné sur son bureau. Il n'avait pas pensé à demander à Sherlock ce qui était arrivé à Moriarty mais le coup de feu était un élément assez indicateur. Possédant lui même une intelligence supérieure à la moyenne, il savait à quel point les pulsions suicidaires pouvaient vous ébranler parfois. Le génie du crime avait dû se rendre compte que sa mort servirait plus ses intérêts que sa survie et n'avait pas hésité. Mais son homme de main ne l'avait visiblement pas compris et continuait d'appeler à l'autre bout du fil.

- Moriarty ? Le coup de feu faisait partie du plan ? Moriarty !

Mycroft s'apprêtait à abandonner l'écoute pour aller rejoindre son frère mais l'autre capta soudain son attention.

- Jim... Je t'en prie répond moi...

Sa voix s'était fait suppliante. S'il n'avait pas été aussi froid Mycroft Holmes aurait presque eu pitié de lui. À la place il ordonna à Anthéa.

- Trouvez le sniper qui surveillait le docteur Watson. Je veux savoir qui il est. Et avoir vue sur ce qu'il fait le plus tôt possible.

Sa secrétaire hocha la tête tandis qu'il quittait la pièce, bien décidé à voir Sherlock une dernière fois avant qu'il ne parte à la poursuite de l'ombre de Moriarty.

Restée seule Anthéa distribua ses ordres et eut bientôt accès au caméras du port fluvial. Le soleil allait bientôt se coucher. Un homme était resté seul sur l'embarcadère désert, fixant la Tamise, comme envoûté.

La secrétaire savait ce qu'il allait faire. Les gens comme lui remplissaient les rubriques nécrologiques des journaux londoniens. Un simple sniper pouvait il être affecté par la mort de son patron au point de se jeter dans le fleuve ?

Son portable vibra. Un nom. Sebastian Moran.

Elle regarda à nouveau l'image. Le dénommé Sébastian s'était encore approché du bord. Et puis, il se retourna subitement. Ses yeux reflétèrent de l'incompréhension, puis une pointe de colère, avant de finir sur une note de tendresse à peine masquée. Et un immense soulagement.

Bien qu'elle ne puisse pas voir la personne qui lui faisait face, Anthéa devina bien vite son identité. Mycroft, qui revint peu après, ne mit guère plus de temps. La secrétaire demanda.

- Qu'est-ce qu'on fait Monsieur ?

Mycroft sembla hésiter un instant.

- Laissez les partir. Sherlock va démanteler son organisation, il lui faudra des années pour reconstruire un réseau pareil. Et s'il lui prenait l'envie de revenir à Londres...

Sur l'image, Moriarty avait fait un pas, entrant dans le champ de la caméra, et embrassait passionnément son plus proche lieutenant.

- ... nous connaissons maintenant sa seule faiblesse.

 nous connaissons maintenant sa seule faiblesse

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The Game Is On (OS Sherlock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant