2. La fuite des heures

572 27 14
                                    

Durant les heures suivant cette drôle de rencontre, qui devait se trouver entre un rêve de vie et une réalité peut-être trop flagrante, je me suis laissé aller à de drôles idées qui me retournaient l’esprit. Alors que même les cigarettes, fumées les unes après les autres aussi vite que les usines pouvaient les fabriquer, n’arrivaient pas à me les sortir de la tête, une chose me montrait qu’elles ne fuiraient pas de sitôt : ce sourire niais habitant mon visage, mes doigts tapotant dès qu’ils le pouvaient mes jambes, et cette envie folle de bouger dans tous les sens pour essayer de calmer la vague d’émotions m’assaillant de plus en plus au fil des heures. Je ne savais pas ce que c’était, d’être amoureux. Je ne savais pas ce que c’était, un coup de foudre. Cependant, j’étais à prêt parier que ce que je venais de vivre n’était qu’un semblant de cela. Et je voulais le revivre, encore et encore, et si possible le plus souvent que je le pouvais. Alors, le soir, alors que je fermais la porte de ma chambre d’hôtel après avoir souhaité bonne nuit au reste du groupe, je me suis promis que j’y retournerais, à cet arrêt de bus où, en voulant crier mon grand malheur, j’ai retrouvé le plus haut des bonheurs. 

Douce Etoilée // z.mOù les histoires vivent. Découvrez maintenant