Ma rébellion m’amena en premiers lieux bien plus de problèmes que de solutions. J’étais passé du statut de miss ne s’appartenant plus, à celui de chien enfermé dans une cage, qui ne pourrait surement plus jamais se récupérer. Parce que si la surveillance était déjà aiguisée quelques jours plus tôt, elle devenait invivable : une caméra tronaît en haut de mon lit, captant toute image ou tout son que je pourrais créer à mon passage dans cette chambre d’hôtel fermée à clef, et surveillée par un garde du corps dès que j’y étais. Sinon, il était collé à moi, sauf si les médias prenaient la relève. Mes téléphones étaient sur écoute, ils envoyaient également tous mes messages reçus, mais aussi postés, à mes patrons qui les lisaient en permanence, et qui me les renvoyait lorsqu’ils n’étaient pas à leur goût. Et c’était pareil pour mon ordinateur : tout ce que je faisais dessus était avidement vérifié, comme si une moindre action pouvait faire exploser tout un univers. Alors, si au début, je m’étais prêté à leur jeu, me disant qu’ils me laisseraient ainsi plus vite tranquille, me permettant de fuir dès qu’ils relâcheraient la garde, je me suis mis à rêver. A rêver de ce que je pourrais faire, si je claquais la porte maintenant.
Je pourrais me lever, regarder la caméra, lui faire des signes inimaginables avant de prendre ma valise, toujours prête si besoin essentielle sous mon lit. J’enfilerais mon manteau avec classe, m’amusant à les faire languir devant cette vue horrible, et m’imaginant entrain de dévaler les escaliers pour me rattraper. Une fois que je me serais réellement délecté de ma position, j’enfilerai mon bonnet, celui qui cachait assez bien mon visage pour que je ne me fasse pas reconnaitre dans la rue, mais qui était aussi assez épais pour que je n’aie pas froid malgré la neige, et j’aurais ouvert la porte. Là, il y aurait eu tout le monde, et sans un mot, j’aurais tenté de partir.
Mais tout le monde m’aurait retenu. Tout le monde, sans exception. Parce que les départs sans réels adieux, cela ne se passe que dans les films. Dans les films où les choses sont belles et simples. Ce qu’elles n’avaient plus jamais été depuis que j’avais posé un pied sur la scène de X-factor.
Cela ne m’enlevait pas l’idée que je ne resterais pas plus longtemps ici. Alors, j’attrapais mon ordinateur, et recherchais sur youtube une chanson que je pourrais utiliser pour partir, mais de manière assez intelligente pour que le management ne comprenne que lorsque je la chante. Peut-être que ma voix les ramènerait à la raison, et me ferait redevenir un homme normal, continuant de travailler pour eux sans être à eux. Ou alors, il me laisserait foutre le camp, passant cette musique aux fans en disant que cette vie ne pouvait plus me convenir, créant peut-être tristesse dans ma fanbase, mais aussi pitié.
Alors, il fallait trouver un moyen de les berner toute une soirée, mettant mon plan en place sans qu’ils ne le voient. Faire quelque chose qu’ils ne comprennent pas pour qu’ils n’essaient pas de comprendre. Alors, j’envoyai un message à Louis, disant
« Dis, comme on dit « I fly » en français ? »
« Je vole », me répondit-il aussitôt – Louis étant toujours branché sur son téléphone. « Pourquoi ? »
« Pour rien. »

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Douce Etoilée // z.m
Fiksi Penggemar"C'est déjà assez dur d'essayer de vivre ta vie, mais ne pas suivre tes rêves te fait mourir de l'intérieur." "Si lui est tombé amoureux de son manteau rouge, de ses hauts talons noirs, de sa petite taille, de ses formes, de son odeur, de son franc...