Cette nuit-là, comme toutes les autres la précédant, je fus incapable de trouver le sommeil.
Ce ne fut pas à cause du manque d’appel de ma camarade. Non, pas du tout. En effet, elle m’avait déjà appelée vers dix-neuf heures, en sortant du travail, pour me demander une heure possible de rendez-vous le lendemain. Après m’avoir donné ses horaires, un peu particulier qui me firent hésiter quelques secondes, je lui avais donné les miens dans le but de trouver un fuseau qui pouvait nous arranger. Et malgré tout, malgré ma vie de chanteur et toutes ses obligations contraignantes, mais aussi son métier d’infirmières lui donnant des heures de travail assez aléatoire, nous trouvâmes une heure en commun entre minuit et une heure du matin. Même si je n’osai pas le lui dire, cela m’arrangeait que nous nous trouvâmes dans son café préféré, ouvert toute la journée, et même la nuit visiblement, à un moment aussi peu vécu : ainsi, j’aurais moins de chance de me faire reconnaitre par les foules, me permettant d’être plus longtemps moi-même avec cette fille avec laquelle je voulais absolument rester. Après cela, elle me demanda avec douceur si ses remarques ne m’avaient pas trop brusqués, et même si je dus admettre que oui, ce qui lui fendit un peu le cœur je l’entendis au son de sa voix, je lui dis que je savais qu’elle disait vrai, et que je savais qu’elle le faisait pas pour me descendre en flèches comme certaines personnes mal-attentionnées qu’il m’arrivait de fréquenter bien plus souvent que je ne le voulais, mais surtout croyais. Alors, après s’être doucement excusée de son manque de tact avec ses petits mots piquants et drôles, qui ne pouvaient sortir que de sa bouche et qui me firent doucement rire, elle me salua avant que je raccroche, heureux de l’avoir. Et même si elle m’avait communiqué beaucoup de belles, de douces, mais aussi de fortes émotions par cet appel retournant mon cœur, ici ne se dessinait pas la raison de mon apnée complète de rêves. Non, elle était venue d’ailleurs.
Il neigeait dehors.
Quelle banalité, pourriez-vous dire en voyant cette phrase, suspendue sur une page blanche où la couleur de la neige ne fait que vous apparaitre en permanence. Cependant, dans ma vie où je ne faisais que broyer que du noir, que ce soit à cause de la météo piteuse, comme de mes humeurs changeantes, mais souvent négatives, ces flocons n’étaient pas seulement un magnifique phénomène météorologique que tout le monde pouvait voir dans la rue : ils étaient une source d’espoir, de lumière. Ils étaient comme des étoiles descendant du ciel me rappelant pourquoi j’aimais tellement être ici et pas ailleurs, et cela me fit sourire d’autant plus qu’elle débuta dès que je raccrochai le combiné : comme pour me montrer que j’étais droit sur le chemin du bonheur.
Alors, je fis une chose que je n’avais pas faite depuis longtemps. Je pris le bureau de la chambre d’hôtel, qui au fond n’était qu’une simple table avec un combiné cablé dessus, avec lequel je dus d’ailleurs me dépatouiller, et je le soulevai pour ne pas faire de bruit en le bougeant. Une fois fait, je le positionnais devant la fenêtre, dont les rideaux n’étaient qu’entrouverts. Et après avoir ouvert ceux-ci pour mieux voir ce magnifique paysage, éclairé de plus par les lampadaires de la capitale rayonnant également dans mon cœur, je partis chercher mon bloc de feuilles dans ma valise, chose que je n’avais pas fait depuis longtemps. Je le posai alors que mon nouveau cabinet de travail, passant mon regard de lui, aux vitres de verre.
Et j’écrivis pour la première fois depuis longtemps une ballade pour le nouvel album.
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Douce Etoilée // z.m
Fiksi Penggemar"C'est déjà assez dur d'essayer de vivre ta vie, mais ne pas suivre tes rêves te fait mourir de l'intérieur." "Si lui est tombé amoureux de son manteau rouge, de ses hauts talons noirs, de sa petite taille, de ses formes, de son odeur, de son franc...