La salle de classe est pratiquement vide, l'atmosphère contraste avec l'agitation du cours qui vient de se terminer. Située non loin de Monsieur Da Valence, une minuscule boule au ventre surgit en moi. Allison lui pose tout un tas de questions à propos de ci, de ça. Je profite de son attention détournée pour l'analyser. Ses cheveux bruns sont disciplinés, soigneusement coiffés et sa silhouette élancée. Vêtue d'un pull en laine bleue, d'un jean délavé et de baskets blanches ultra tendance, il est légitime d'affirmer que ce professeur est de loin le plus stylé de tout le lycée. Il a ce mélange de décontraction et d'élégance qui le rend vraiment captivant.
Satisfaite des réponses qu'elle a obtenues, ma camarade quitte la pièce. À présent, nous ne sommes plus que tous les deux. Un frisson d'appréhension me parcourt. Est-ce que mes moments d'absence lors de certains de ses cours vont me valoir une réprimande ? Je me rappelle ces fois où je m'égarais dans mes propres réflexions plutôt que de me concentrer sur ses leçons.
Monsieur Da Valence range quelques cahiers à l'intérieur de sa sacoche en cuir. Ses gestes sont méthodiques et je ne peux m'empêcher d'admirer l'assurance qu'il dégage. Puis, ses yeux noirs viennent à la rencontre des miens.
- Mademoiselle Stretford, commence-t-il, vos derniers devoirs sont très bons, je tenais personnellement à vous féliciter. Continuez comme cela et les plus grandes universités de ce pays vous ouvriront leurs portes. Cependant, il est indispensable que votre attention en cours suive le même chemin. Poursuivez vos efforts à tous les niveaux, c'est important et vous en êtes vraiment capable.
Son discours, à la fois encourageant et direct, me touche énormément. C'est rare de recevoir une telle reconnaissance, surtout de la part d'un enseignant. Son air assuré, empreint de bienveillance, me donne confiance en mes capacités. Je réalise que j'ai en moi cette force que je n'avais pas toujours su exploiter.
- Je ne vous retiens pas plus longtemps, je tenais seulement à vous faire part de mon contentement et à vous encourager à continuer en ce sens, conclut-il avec un sourire sincère.
Je lui rends un sourire tout aussi sincère, emportée par un élan de gratitude.
- Merci, Monsieur, dis-je timidement, mes joues rosissent légèrement.
- Filez, on se voit demain matin, à l'heure et de bonne... ? lance-t-il, son sourire s'élargissant.
- Humeur, réponds-je, mal à l'aise, mais amusée par cette formule familière.
En quittant la salle, je réalise que cette conversation a renforcé ma motivation. Je me sens prête à relever de nouveaux défis, à avancer dans mes études. Les encouragements de Monsieur Da Valence m'inspirent à donner le meilleur de moi-même. J'ai hâte de le retrouver demain.
Adossée contre mon casier, je prends de nouveau conscience qu'une assurance nouvelle semble éclore en moi. C'est comme si une lumière s'était allumée à l'intérieur, une lumière qui balaye mes doutes et mes hésitations. Oui, je suis capable. Je suis capable de travailler ardemment, de me concentrer sur mes objectifs et d'obtenir de très bons résultats. Je suis capable d'intégrer Brown, de m'épanouir dans un environnement stimulant et de réaliser mes rêves les plus fous. Je suis capable de tout.
Je sens une bouffée de courage me traverser. Les mots de mon professeur résonnent et me donnent cette force nécessaire pour rejoindre Léandre au sous-sol. Ça aussi, j'en suis capable. Je me redresse, déterminée et prête à me confronter à cette nouvelle réalité.
J'emprunte le chemin de la dernière fois, seule. Ce périple est exaltant, bien que profondément angoissant. À mesure que j'avance, les ombres dans le couloir me semblent plus grandes et plus menaçantes. J'y suis presque, au point d'apercevoir l'embrasure de la porte du studio.
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The song of Amy
Teen FictionLe lycée de Milford est en pleine effervescence. L'un de ses élèves vedette vient de décrocher une place pour la finale de « The Artist », l'émission musicale la plus suivie des Etats-Unis. À seulement 17 ans, Léandre Harrison, jeune prodige à la vo...