Heure indéterminée : Au cimetière.
Je fis une prière pour mon grand-père puis m'effondra au sol. J'étais à bout de nerfs, affaibli et haineuse. Je haïssais Adam, c'était une évidence. Je pris ma tête entre les mains et pleurait toutes les larmes de mon corps. J'aurais aimé ne plus faire partie de ce monde. J'avais fait quoi pour mériter une telle méprise de la part de mon mari ? Pourquoi ne faisait-il aucun effort ? Jamais je n'ai voulu vivre une telle chose. Depuis ma tendre enfance, j'étais bercée par les films de comédie romantique, avec un héros qui aimait et était dévoué corps et âme à sa dulcinée. La romance ne durait qu'une heure, mais elle me faisait rêver, hollywood et bollywood me vendaient du rêve. Adolescente, dans ma chambre, je rêvais de cet homme qui me sortira de cet appartement HLM, de cette cité, de cette misère, et m'emmènera loin dans une île rien que lui et moi et on vivrait d'amour et d'eau fraîche. J'étais naïve, cet amour je ne l'ai pas connu, et je ne le connaîtrais peut-être jamais.
Je regardais autour de moi, ma tête devenait migraineuse à cause de toutes ces larmes que j'avais versé. Et petit à petit je reprenais conscience, j'étais dans un cimetière. Il devait être tard, très tard. Une panique me submergea soudainement lorsque je repensais aux histoires de djinns (génies/mauvais esprits), mon Dieu je suis folle ! Je me relevai tant bien que mal et courra vers la sortie sans un regard derrière moi, j'atteignais bientôt la sortie quand soudain je sentis une présence derrière moi. Mon cœur battait à un rythme effréné et je récitais Ayat Al Kursi (le verset du Trône). Des bruits de pas se précipitèrent et la porte du cimetière grinçait par le vent. Tout était sombre, au loin des bruits de hiboux s'élevaient dans la nuit obscure. Je me croyais dans un quelconque film d'horreur, et là, j'ai cru que j'allais mourir quand je sentis une main se poser sur mon épaule.
« AAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »
« AAAAAAAAAAAH ! »
Je me suis retournée, la personne qui m'avait pris le bras avait crié quand j'avais crié et je vis un homme sale, avec un visage répugnant, des dents jaunis par la cigarette. Il portait une salopette toute tachée, ses ongles étaient cassés, sa main sur mon épaule me dégouta, il me fit un sourire qui se voulait rassurant et me dit :
« Faut pas avoir peur mam'zelle, j'suis l'gardien d'ce cimetière, y'é cru vous étiez de ces fous qui dépouillent les tombes », dit-il avec un sourire salace.
Lorsqu'il parla je fronçai mon nez, car sans vouloir être méchante une odeur nauséabonde se dégageait de sa bouche et aurait tué des hommes. Reprenant mon souffle je lui répondis :
« Vous êtes fou de me courir après, lâchez moi maintenant je dois rentrer »
Avec un regard pervers, il me regarda de haut en bas, me dévisagea comme si j'étais nue puis me dit :
« Oh mais vous z'allez nulle part mam'zelle, j'suis toujours seul vous savez, un peu d'compagnie ça m'fra du bien »
Abasourdie je lui mis un coup dans ses bijoux de famille (dans son entre-jambe), puis j'ai pris mes jambes à mon cou et j'ai couru comme une folle vers ma voiture, je regardais à droite et à gauche mais je ne la vis pas. Derrière moi j'entendais les gémissements du pervers-psychopathe-dégueulasse. Une panique s'empara de moi et à dix mètres je vis la couleur rouge de ma voiture, dans mon état précédent je l'avais garé plus loin que je ne le devais. Je couru en direction de ma voiture, mais je revis l'homme se précipiter vers moi, il tenait à sa main un bâton qui faisait sa taille. Je baissai les yeux et vis des pierres, j'en attrapai et lui jeta à la tête, il esquiva avec un sourire et se rapprocha de plus en plus, j'étais horrifiée, il allait me violer ! Ma virginité je vais la perdre avec ce violeur ! Il me barra mon chemin et m'attrapa par les cheveux, c'est une manie masculine pour dominer je pense ! Avec mes dents je lui mordis sa main toute écœurante, ça l'a fait rire. Il était fou ! Il se colla à moi, ce que j'avais senti m'avait donné envie de vomir. Puis je regardais par terre, et je vis du sable, un éclair de lumière se fit à l'intérieur de moi et d'un geste rapide je me baissai en pris une bonne poigne et le jeta dans les yeux du fou. Il me relâcha et se frotta les yeux, je pris le bâton et lui asséna un coup violent dans son crâne, il tomba et en se prenant la tête entre les mains il cria :
« Espèce de pouffiasse je t'attraperai ! », puis il gémissait de douleur.
Je suis rentrée dans ma voiture, j'étais dans un état indescriptible, ce que je venais de vivre était choquant. J'aurais dû écouter Adam et rester à la maison, mais plutôt crever que l'admettre devant lui. Je roulais à toute vitesse jusqu'à l'appartement. Ce n'est que trente minutes plus tard que j'arrivais. Je ne pouvais pas savoir combien de temps suis-je restée au cimetière mais à la vue des huit appels en absence et des vingt messages non-lus je su que ce soir ça allait être ma fête. Je suis rentrée à la maison et ce n'est qu'une fois la porte fermée à clef que j'ai respiré normalement. Adam lorsqu'il me vit se précipita pour me plaquer contre la porte. Il avait le regard haineux et les yeux rouges. Le contact de ses mains m'a fait repenser à la scène que je venais de vivre alors je fis ce qu'une femme ferait : pleurer.
J'ai pleuré. Pour la première fois devant Adam j'ai pleuré. Décontenancé, Adam me regarda, il faisait peur à voir, il avait sa chemise entrouverte et on voyait une partie de son torse. Mais trop fatiguée je n'ai pas fait attention à lui et j'ai pleuré pour une énième fois cette journée. Le front d'Adam était collé à la porte et son menton touché ma tête. Je ne comprenais pas cette situation, elle était difficile à comprendre.
« Qu'est-ce que t'as ? »
« ... »
« Je répète : qu'est-ce que t'as ? », il me le redemanda calmement, trop calmement ...
Je voulais parler mais aucun son ne sorti de ma gorge.
« Aliya tu commences à m'énerver, ça va faire cinq heures que t'étais sortie ! Je t'en avais donné UNE ! UNE HEURE ! Pas deux pas trois ni quatre et encore moins CINQ ! », il me secoua comme pour me dire « imprègne toi ça dans la tête idiote ! ». Moi je n'arrivais plus penser, si je lui dis avec l'homme du cimetière il me séquestrera à la maison.
« L...laisse m...moi »
« NON je te laisse pas ! Tu me dis t'étais où ?! Passer une nuit chez ton amant ? Il était pas bon au lit donc tu pleure ? »
Rassemblant toutes mes forces je lui assainis une claque magistrale. N'en revenant pas de mon geste, et lui non plus il se frotta la joue et me regarda les yeux grands ouverts, sa joue rougit à vu d'œil.
Son visage pris une expression effroyable, il me prit par les cheveux et cria :
« TU M'AS MIS UNE CLAQUE A MOI ? TOI ME GIFLER ? »
Je commençais à ressentir de la peur en le voyant hors de lui, j'étais à bout, mes larmes se firent de plus en plus nombreuses. Il me prit par la gorge et serra au point où je ne pouvais même plus respirer. Tout devenait flou autour de moi, les cris d'Adam devenaient de moins en moins perceptibles, puis ce fut le trou noir.
VOUS LISEZ
Chronique d'Aliya : Aimerais-je un jour mon mari ?
General Fiction« Tout chez toi ne peut que m'agacer, j'aurais aimé ne jamais te rencontrer mais pourquoi ne quittes-tu pas mes pensées ? » Écrite par : @Aliya_b Publiée en décembre 2014. ✨