Partie 40

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Je laissais défiler mon regard sur la feuille, les larmes commençaient à monter, ma bouche tremblait et mes mains aussi : 

" A l'intention du Juge aux Affaires Familiales du Tribunal de Grande Instance, je vous demande de solliciter de votre haute bienveillance pour l'affaire d'un divorce sur consentement mutuel ... "

Je n'ai pas lu la fin que j'ai laissé tomber la feuille à terre. Il ne pouvait pas le faire. Il n'avait pas le droit de le faire. L'air me manqua et mes jambes étaient flageolantes, en coton, je ne tenais même plus debout alors je pris appuie sur le bar. Adam restait de marbre, froid, cynique sans le moindre état d'âme.

- P...pourquoi ?, parvenais-je à articuler.

Il était de dos et se retourna, plissant ses yeux :

- C'est la meilleur chose à faire.

Je refoulais mes larmes, elles n'avaient pas le droit de couler car je gardais ma fierté. Je ne le supplierai pas, j'avais horreur de ça. Je ne lui courrais pas après, il ne me manquait plus que ça. Il faisait l'homme sans coeur ? Soit. Malgré mon envie de le serrer dans mes bras, lui faire oublier son malheur, malgré l'envie désespéré de lui dire je t'aime et de lui demander de m'avouer que c'était vrai lorsqu'il me le disait, malgré tout cela, je me suis levée et j'affichais un visage sans émotion. Comme le sien. Il m'avait entraîné à force... 

- Très bien. Il paraît qu'avec consentement mutuel il n'y aura pas de délai d'attente de 9 mois et la procédure se fera plus rapidement. Je ne dormirais pas ici, je ne veux pas d'argent de ta part et je te demanderai une seule chose : ne plus jamais reprendre contact avec moi.

Devant ma réponse, il écarquilla les yeux. Sans doute était-il surprit de ma réaction et je ne me mette pas à genou pour me lamenter sur mon sort. Je n'étais pas de ce genre là et il me connaissait mal s'il avait espéré.

Sans attendre sa réponse je rentrais dans ma chambre et je sortais les valises. Il y avait encore les affaires et souvenirs d'Egypte. Mon coeur se serra lorsque je pris dans mes mains un vase en terre cuite. 

" - Tiens achète le tu l'offriras à ta mère elles aiment bien ce genre de chose.

- T'es sérieux Adam ? C'est moche !

- Et alors dis moi quand toi et ta mère vous vous êtes mis d'accord pour un achat ?

J'avais souris. Il avait raison, je n'ai jamais eu les mêmes goûts que ma mère et je supposais qu'elle allait apprécier ce vase. "

Une larme sorti malgré moi à ce souvenir. Je l'ai posé dans l'armoire comme tout ce que j'avais acheté. Petit à petit celle-ci se vidait car je n'ai rien laissé. J'allais la refermer quand je baissais mes yeux vers des habits d'Adam. Il y avait quelque chose en satin qui ne devait pas être à lui et qui n'était pas à sa place. Mon coeur fit un bon, c'était la nuisette que j'avais porté lors de notre première fois ... Je voulais la prendre mais je savais qu'elle m'évoquerait toujours ce moment alors je l'ai laissé à sa place. Dire que je m'étais donnée à lui, même si c'était dans les normes, je me sentais tout de même un peu honteuse ...

Avec un soupir je fermais l'armoire et me dirigeais vers ma coiffeuse. Je prenais ce qui m'appartenait et je n'ai pas pris le parfum qu'il m'avait offert je ne voulais rien prendre de lui. Puis, je suis partie vers la salle de bain et j'ai pris mes produits de beauté ainsi que ma brosse à dent que je plaçais dans un petit sac. J'étais très chargée mais je voulais tout prendre d'un seul coup et ne plus avoir à remettre les pieds dans cet appartement. Dans mon esprit, c'était comme si je n'y croyais pas, j'agissais avec froideur on aurait dit que j'y étais préparée. Que cela devait arriver.

Adam était devant la télévision, mais celle-ci n'était pas allumée et il était dos à la porte d'entrée. Il devait sans doute réfléchir, et se dire qu'il ne fallait pas prendre à la légère ce genre de procédure. Mais qu'importe ce qu'il pensait, maintenant c'était fini. Du décès de ses parents il s'en remettra j'en suis sure, il n'avait pas besoin de mon aide. Je lui avais tendu mon bras mais il ne l'a pas attrapé, préférant m'éloigner de lui ... J'avais toutes mes valises sur le seuil de ma porte. Je me dirigeai vers le porte clés et j'enlevais toutes les doubles, j'en avais plus besoin, je gardais seulement les clés de ma voiture. Là, j'étais bloquée, je ne savais plus quoi faire, lui dire adieu, claquer la porte et partir, tout annuler et rester ? Je ne savais pas ... Et pourtant j'ai fais une chose que je n'aurais jamais soupçonné avoir le cran de faire.

J'ai ouvert la porte et j'ai fais semblant de partir en claquant des pieds et en faisant de même pour la porte. 

Adam s'était relevé quand il avait entendu la porte claquer en croyant que je n'étais plus là et il se passa les mains sur son visage en reniflant. Puis, il s'avança jusqu'à la fenêtre et il y resta longtemps. Quelques minutes plus tard il se retourna instinctivement se doutant d'une présence. Lorsqu'il me vit son visage était triste et ça me fit de la peine. Tremblante j'avançais jusqu'à chez lui, doucement, calculant mes pas, et à chaque centimètres marchés, son visage se contractait. Une fois à sa hauteur je lui ai demandé :

- T'es sûr ?

J'avais un peu d'espoir, je mettais ma fierté de côté en lui donnant une seconde chance et j’espérais vivement qu'il ne me déçoit pas. Après d'interminables secondes qui me parurent comme des heures il regarda au loin et me dit simplement :

- Ciao.

Chronique d'Aliya : Aimerais-je un jour mon mari ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant