Partie 11

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« Ton frère, il a escroqué Zakaria »

Lorsqu’Adam prononça ces paroles mon cœur cessa de battre et je chavirais déjà vers l’arrière. Je pris appuie au chauffage et je devenais soudainement très pâle. Pourquoi il n’a pas attendu qu’on soit seuls à la maison ? Pourquoi il a fallu qu’il m’annonce ça sèchement et cruellement ? Zakaria était le « parrain » du quartier. Il achetait des trucs louches et les revendait à des riches en quadruplant le prix. J’osais pas y croire Samir « MON » Samir escroquer et avoir affaire avec cet homme ? Punaise mais dans quel terrain il s’est aventuré ?! A 15 ans il s’intéressait à ce genre de choses ?! Qui va le sortir de ce pétrin maintenant ? Adam et moi ? On ne roulait pas sur l’or !

Adam ne bougea pas et avait toujours les bras croisés. Ce mec, il était vraiment sans cœur, me dire ça comme ça dans des circonstances pareilles, quel goujat ! Rassemblant ma fierté et savant qu’aujourd’hui était un jour spécial, pour le bonheur de Djamila je me suis relevée. Sans un mot je passai devant Adam puis sans me retourner je lui dis :

« Ok, je réglerai ça ». A peine eussè-je prononcé ces paroles qu’Adam me pris par le bras en serrant très fort. Il me faisait mal mais je ne le démontrais pas, puis il me dit :

« Après tout ça, t’as cru que j’allais te laisser voir Zak ? T’es sérieuse ou quoi ? Tu veux ta mort sur ma conscience ? C’est des affaires d’hommes t’as pas à rentrer dedans, si j’te l’ai dit c’était pour te prévenir. J’réglerai ça tout seul et wallah que si t’osais juste aller voir Zak dans son gîte j’te brise les os. »

« Mais c’est mon petit frère ! Il est rien pour toi ! Je fais ce que je veux, si j’veux aller voir Zakaria j’vais le voir t’es qui pour me dicter ma conduite ? Yek tu t’en fous de moi alors pourquoi tu veux pas que j’y aille ? »

Il rigola, d’un rire faux, un rire hypocrite et il resserra encore plus fort sa main sur mon avant-bras :

« J’te jure Aliya que t’as trop été gâtée, tu crois trop zehma t’es une indépendante ou je sais pas quoi. Mais tes idées de femme indépendante tu vas vite te l’enlever du crâne parce que j’suis ton mari, tu m’as pas écouté deux fois et il s’est passé quoi hein ? La première fois t’es revenue à la maison on dirait une folle, la deuxième fois t’as failli te faire n**** par l’autre et la troisième fois il va se passer quoi ? T’as cru j’étais un assistant social pour toujours être al ? »

« Va te faire foutre, lâche moi »

Il me plaqua contre le mur, ma tête tapa fort contre un cadre, j’avais ressenti une douleur et j’ai fermé les yeux, Adam s’en balançait :

« Si tu oses encore une fois m’insulter, j’te viole ! T’as compris ou t’as pas compris ? »

Je fermais les yeux et ne le regardait pas pour l’énerver mais il me secoua :

« Regarde-moi ta race »

« … »

« REGARDE-MOI ! »

Soudain, ma belle-mère entra et nous voyant dans cette posture, elle crut à autre chose puis elle ressortit rapidement. Putain la honte.

Adam me libéra et je me précipitai vers la porte. Je l’ouvris et alla au salon. 

« Celle-là c’est ma belle-fille : Aliya ». C’était mon beau-père Abdallah qui me présenta.

Tout le monde me regardait, j’ai rougis et dis ’’ selem ayleykoum’’ timidement, puis pris place du côté des femmes. Adam nous rejoignit quelques minutes plus tard, il ne me regarda pas et moi non plus.

Chronique d'Aliya : Aimerais-je un jour mon mari ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant