After-Chronique 2

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Il arrêta notre étreinte doucement et me caressa la joue :

- Promets-moi que tu le feras plus. On est marié maintenant ça fait gamine ce que t'as fais.

C'est vrai que ça ne se faisait pas, et j'ai acquiescé de la tête pour lui dire que je ne le referais plus. Il avait les yeux humides subitement, et il sortit un mouchoir, se moucha, et toussa.

- Putain cette allérgie elle va me tuer !

C'était donc la cause de ses yeux rouges ? Sans savoir pourquoi une petite partie au fond de moi était déçue, ça me faisait craquer un homme qui pleure sa bien-aimée, mais j'étais aussi inquiète, et cette partie prit le dessus :

- Tu veux que je prenne un rendez-vous chez un docteur ?

- Mais non, c'est juste le pollen. J'ai couru toute à l'heure avant de rentrer alors que la municipalité avait coupé l'herbe.

- Et il faut faire quoi quand on est allergique au pollen ?

- Rien de spécial, en général ça passe rapidement.

Il me prit dans ses bras et me baisa le front comme dirait Coluche : " Un bisou sur le front c'est une façon de dire : je suis la, je vais te protéger et rien ne pourra te blesser".

A ce moment de ma vie, je crois bien que j'étais heureuse. Vraiment très heureuse. L'harmonie dans mon couple, vivre ma vie auprès de cet homme qui à la base ne me faisait que ressentir haine et rage, était la source de mon bonheur. Qui l'aurait cru ? Moi même j'en avais du mal ...

Il me prit par la main et nous nous sommes endormis comme deux bébés, ma tête contre son torse ...

***********

Le lendemain je me réveillais parresseusementdu lit, Adam était parti travaillé. Je me suis donc affairée à faire le ménage et à manger. Je lu quelques versets du Coran, et je terminais par deux unités de prières. Le temps passait lentement, alors je me suis décidée à aller rendre visite à notre vieille voisine. Je pris une assiette en carton et je plaçais quelques gateaux que j'avais préparé avant hier. Je couvris d'un mouchoir et je sortis en direction de sa porte.

Je frappais quelques coups doucement, mais elle n'ouvrit pas, alors j'ai pensé qu'elle n'était pas là. Bizarre pourtant pour une vieille veuve vivant seule, car elle était plutôt du genre à rester chez elle et à se lever tôt ... Je fus prise d'un doute et je persistais à frapper à sa porte. Elle n'ouvrit toujours pas. J'entendis à travers la porte son chien aboyer et emettre des plaintes. Je sentais que ça ne sentait pas bon, surtout que le chien grattait la porte. Je décidais donc d'appeler les pompiers. J'angoissais pendant d'interminables minutes avant l'arrivée des pompiers. Tout les voisins étaient sur le seuil de leur porte. J'attendais aussi devant le seuil de la porte après avoir expliqué ce qui se passait d'étranger. Ils toquèrent plusieurs fois, sonnèrent, puis, ils défoncèrent la porte. Instinctivement ils se masquèrent tous leur nez car une odeur nauséabonde se dégageait de l'appartement. Et à ce moment j'ai su : elle était morte plusieurs jours dans son appartement sans qu'on ne le sache.

Les pompiers revinrent à la cage d'escalier et nous demandèrent d'entrer dans les appartements. Aussitôt, les policiers ainsi que le médecin légistent vinrent poser quelques questions à certains voisins, et le légiste examina le corps. Il détermina par simple coup d'oeil, l'hypothèse que le corps s'était refroidit depuis maintenant 5 jours ce qui expliquait l'odeur exécrable qui avait maintenant empesté tout l'étage. Elle mourut d'une mort naturelle à priori.

Je fus profondément affectée par sa mort car elle restait dans le voisinage, la dame la plus sympathique nous quittait, et dans une mort atroce ... Quelques larmes tombèrent sur mes joues pendant de longs moments ...

Chronique d'Aliya : Aimerais-je un jour mon mari ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant