« Ah Samira, vous êtes donc parties ? »
« Oui on est en bas, descend il faut qu’on te parle »
« Sérieux ? Vous pouvez pas monter ? T’es avec Amel ? »
« Oui oui descend on peut pas monter c’est urgent. »
Perplexe, je regardais Sevda et Ceylan, puis je leur fis le geste qui montrait que je descendais et elles me firent « oui » de la tête. Alors je descendis. C’était bizarre et je sentais quelque chose derrière tout ça.
Arrivée en bas de l’immeuble je cherchais des yeux la voiture de Samira mais je ne la vis pas. Il n’y avait que certaines voitures stationnées au parking et des passants qui marchaient.
« Samira tu te fous de moi t’es pas en bas ! »
Elle rigola et me raccrocha au nez. Je ne comprenais plus rien. Le grondement d’une voiture me fit sursauter et la personne que je vis au volant de celle-ci était la dernière personne que je m’attendais à voir. Ces ingrates, elles m’avaient tendu un piège.
Mon cœur palpitait plus rapidement et mon souffle s’était coupé. Je crispais ma main sur mon téléphone comme pour rechercher un petit soutien. Mais j’ai cru défaillir lorsqu’il arrêta sa voiture et tout en me fixant descendis à ma rencontre. Le visage grave, une barbe mal rasée sur son visage et des cernes colonisaient ses yeux. Il n’était pas beau à voir et moi non plus d’ailleurs. Il s’approchait de moi doucement, sagement, sauvagement, il avait toujours ce regard noir et déstabilisant qui me déroutait. Je devais partir mais je n’en trouvais pas la force et lorsqu’il vint à ma hauteur il baissa les yeux. Je les baissais aussi. Je suis folle de rester.
Avec un raclement de gorge il commença :
« T’as l’air en pleine forme »
Vive la maquillage !
Je relevais mes yeux vers lui et en croisant les bras je lui répondis :
« Toi par contre c’est pas trop ça. »
Il eut un rictus aux lèvres et me fixait de ses yeux perçants :
« Ouais j’ai eu des petits problèmes par ci par là »
« Ah ok. »
« Arrête avec tes ah ok s’il te plait tu sais que je déteste ça. », dit-il en serrant ses dents.
« Bon Adam, si c’est tout ce que t’as à me dire je pars. »
Je me retournais et me dirigeais vers l’appartement en comptant jusqu’à 5. Si à 5 il ne me rattrape pas je ne lui reparlerais plus jamais. 1 … 2… 3…
« Oh ! »
Je me suis arrêtée j’avais un sourire aux lèvres mais il ne le voyait pas car j’étais de dos. Adam vint vers moi et me retourna par les épaules. Je m’obstinais à fixer un point à l’horizon, juste pour ne pas voir ses yeux, ce qui a eu le don de l’agacer car il releva mon menton avec ses deux doigts.
« En fait tu vois … »
Il avait trop de fierté si je l’aidais pas j’entendrais jamais ce que j’attendais.
« En fait … ? », demandais-je.
« Ben … »
« Ben ? »
« Vas-y si je suis venu c’est pour une raison non ? »
« Ah ouais laquelle Adam ? »
Il me prit par le bras et me monta dans sa voiture sans répondre à ma question. Je suis rentrée sans faire d’histoire et il contourna la voiture pour rentrer à son tour, au côté conducteur. Il ne trouvait pas ses mots et je trouvais mignonne la façon qu’il avait de bouger sur lui-même, et le voir pour une fois pas assez sûr de lui, m’émouvais.
VOUS LISEZ
Chronique d'Aliya : Aimerais-je un jour mon mari ?
General Fiction« Tout chez toi ne peut que m'agacer, j'aurais aimé ne jamais te rencontrer mais pourquoi ne quittes-tu pas mes pensées ? » Écrite par : @Aliya_b Publiée en décembre 2014. ✨