Partie 13

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9h00 : Dur dur le réveil …

La lumière du soleil me réveilla et je m’étirai dans mon lit quand mon téléphone vibra plusieurs fois. Je frottai mes yeux et pris mon téléphone :

8 messages non-lus et une dizaine d’appels. Ils étaient tous d’Amel et je présageais le pire :

« Samir il va partir au bled ! »

« Ya yemma ! Aliya réveilles-toi s’il te plaît la maison elle est vraiment retournée ! »

« Samir il a été grillé par Karim ! Il faisait des trafics ! »

« Punaise tu fous quoi ? »

« Aliya il faut que tu parles à Karim et papa wAllah ils l’ont défoncé ils ont appelés la famille au bled pour prévenir son départ et… »

Je n’ai même pas terminer le message ni lu les deux derniers que je me suis précipitée pour faire ma toilette à toute vitesse et mettre mes habits. Adam dormait encore au salon et le bruit des portes qui se claquaient ne l’ont même pas fait ciller. J’enfilais un jean, un sweet-shirt qui me passait par la main et des baskets puis je pris les clés et sortit de l’appartement.

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Environ 9h20 : Chez mes parents.

Alors que je montais les escaliers des cris de mon père se firent entendre à travers la porte. Oh la honte, certains voisins doivent bien prendre du plaisir à écouter. Je toquais plusieurs fois à la porte à grands coups jusqu’à ce que ma sœur Amel m’ouvrit. Elle était en larmes et avait les yeux gonflés. Derrière elle se tenait ma mère assise au fauteuil, elle était avachi et ses bras étaient ballants, peut-être était-elle évanouie. Ma mère était diabétique et le moindre choc pouvait lui faire perdre connaissance et lui provoquer une chute de tension cardiaque. Samir était par terre et avait des hématomes un peu partout sur son visage il était recroquevillé sur lui-même et gémissait. Le regard de Karim était chargé de rage, celui de mon père également. Je me suis précipitée chez ma mère et demanda à Amel un verre d’eau.

« E…Elle n’en veut pas », me dit Amel en sanglotant et suffocant.

« Alors ouvre la fenêtre, fais un peu d’air ! »

Je pris la main de ma mère entre la mienne et lui mettait de petites tapes sur ces joues pour qu’elle reprenne connaissance. Je couru à la cuisine prendre un verre d’eau. J’en aspergeais quelques gouttes sur le visage de ma mère. Mon frère Karim et mon père se retournèrent enfin vers ma mère, comme si ce n’était que maintenant qu’ils prirent conscience de la situation. Petit à petit ma mère revenait vers nous et reprenait des couleurs. J’ai demandé à Amel de la conduire jusqu’à sa chambre, de l’allonger et de lui tenir compagnie jusqu’à ce que je la rejoindrais. Elle prit ma mère mais je me suis décidée de l’aider voyant qu’elle marchait trop faiblement. Karim aussi l’aida, et mon père lui demandait de marcher doucement. La pauvre était vraiment pas bien, j’en avais le cœur serré. Une fois que la porte de la chambre fut refermée je demandais à mon père :

« Quelqu’un peut m’expliquer ? »

D’un coup le visage de mon père se crispa de nouveau :

« Ce hmar veut me tuer ! Escroquer le kelb (chien) de Zakaria ?! Me voler de l’argent à moi pour le payer ? Ya rabi qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ce fils ? ». 

Il s’assit sur le canapé et se prit la tête entre les mains. Karim voyant l’état de mon père crispa le poing pour mettre une droite à Samir mais je me suis interposée.

« Non ! Il a assez eu de coups. Maintenant il faut trouver une solution. »

Karim me regarda puis dit :

Chronique d'Aliya : Aimerais-je un jour mon mari ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant