Ma mère ma petite sœur et moi étions toujours en Algérie. Cela faisait deux semaines ; revoir la famille et retourner aux sources faisaient du bien. Ma grand-mère était à l’hôpital et on lui rendait visite de temps en temps. Ma mère s’était faite à l’idée qu’elle arrivait à la fin de son chemin de la vie et donc que ce n’était que le décret de Dieu. Bien que préoccupée par la maladie de sa mère, ma mère souriait assez souvent à présent car le soutien de ses sœurs et du mien ont fait qu’elle se sente nettement mieux.
Aujourd’hui nous sommes allées acheter des robes et ce qui fallait pour retourner en France au sog (souk/ marché). J’étais un peu pressée de rentrer car je ressentais un sentiment indescriptible depuis quelques temps. En effet, les premiers jours tout allait bien mais les deux derniers alors que je n’avais aucun sentiment de manque. Mon appartement me manquait, mes habitudes également, et peut être un petit peu Adam…
Lui, il ne m’avait jamais appelé, depuis l’épisode de l’aéroport je n’existais plus. J’étais vraiment déçue, ça voulait donc dire qu’il ne s’inquiétait même pas de moi et moi qui avait pensé quelque chose quand j’étais à l’aéroport. Mahlich, j’avais quand même envie de rentrer. Ma grand-mère nous avait rassurées en nous disant de rentrer et que ce qui devait arriver, arrivera. Elle était devenue très pâle et très maigre avec seulement la peau sur les os. Là, elle ne parlait plus et soufflait seulement … Je sentais que sa fin arrivait. Hamdoullah elle a toujours été très pieuse, et une femme comme elle ne pouvait que se réjouir de voir le Très Haut inch’Allah.
Je n’avais pas le choix que de rentrer car il ne me restait plus de jours de congés. J’étais avec ma cousine Selwa au marché, et il faisait une chaleur à boire 800 L d’eau par seconde. Elle était un peu dégoûtée que nous nous quitterons mais comme elle avait les papiers grâce à sa mère qui était française je l’ai invité à venir chez moi quelques temps. Elle viendrait le mois prochain si tout se passait bien car elle préparait son mariage et voulait s’acheter des choses là-bas. Donc, le marché c’était le lieu de drague, de bagarres et de bonnes affaires. J’avais acheté pour Adam un ensemble en pyjama tunisien bleu ciel qui lui irait bien. C’était la première fois que je lui acheté quelque chose et ça m’a fait un truc.
Après quelques heures sous le soleil ardent, je commençais à suer c’était désagréable et j’ai demandé à Selwa que nous rentrions. Elle était habituée et voulait encore rester donc elle m’a invité à prendre une glace dans un café. Ca m’a refroidi, mais je voulais quand même rentrer pour préparer toute la paperasse et les bagages dans les temps.
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Sétif le soir: Appartement de ma grand-mère.
On était toutes réunies devant la série turque NOOR ! Je ne sais pas si vous connaissez mais ça faisait trop fureur j’étais choquée. Au début de la semaine, j’aimais pas du tout mais là j’étais scotchée à regarder leurs répliques en traduction syrienne. La pauvre elle avait été mariée de force à un riche (charmant), mais il la trompait et la traiter méchamment. Petit à petit il l’a aimé et là il est DINGUE D’ELLE ! C’était trop mignon ! L’épisode qu’on regardait c’était quand ils avaient fait un accident parce qu’ils se bagarraient dans la voiture et ils étaient entrés au fond d’un ravin. La voiture était en feu et les portes bloquées … Le suspens de fou ! Entre chaque action on avait le droit à 10 minutes de pub. Tellement y’avait de la pub on pouvait faire la vaisselle tranquillement, le ménage, à manger, sans rater un morceau de l’épisode. Après la pub, on voyait Noor pleurer, son mari essayait de défoncer la vitre et là : FIN ! J’étais sur ma faim ! Quand je rentrerais en France je demanderais à Adam qu’il m’installe MBC quitte à me faire tirer par les cheveux !
Enfin, la soirée était trop vite passée, on rigolait, on parlait de religion, du parcours de notre grand-mère elle avait vécu la guerre d’Algérie et avait même caché dans une montagne des enfants pour les protéger des balles des soldats français ! Mon grand-père lui, avait été tiré dessus par un soldat français et la balle avait traversé son cou sans l’avoir tué. Je ne connaissais pas ces histoires et ça m’avait captivé de voir le courage des anciens mash’Allah. Nous, nous avons tout, nous ne vivons pas dans la misère mais nous trouvons toujours le moyen de rechigner…
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Chronique d'Aliya : Aimerais-je un jour mon mari ?
General Fiction« Tout chez toi ne peut que m'agacer, j'aurais aimé ne jamais te rencontrer mais pourquoi ne quittes-tu pas mes pensées ? » Écrite par : @Aliya_b Publiée en décembre 2014. ✨