2 mois plus tard …
C’était l’été nous étions en juin. La relation entre Adam et moi était toujours au même stade. Le stade du « je te parle pas, tu me parles pas ». Quant à moi je m’habituais à lui de plus en plus, c’était paradoxal mais c’était comme ça … J’étais devenue également l’heureuse tante d’une petite nièce : Lila. La femme à mon grand frère Karim avait accouché il y a un mois et avait donné à la famille le sourire !
Malheureusement, entre temps j’ai appris que ma grand-mère en Algérie était gravement malade et ça m’a beaucoup affecté. Au point où cet après-midi j’ai décidé d’aller avec ma mère et Chirinie -car elle était encore dépendante de ma mère- la voir. J’ai appelé ma mère et elle était d’accord, la pauvre était vraiment pas bien. Ma mère c’est un soldat, Allah doit vraiment l’aimer pour l’éprouver autant … Je suis donc allé sur le site de vente des billets et j’en ai pris trois pour la semaine qui venait. Lundi j’irais voir ma patronne pour qu’elle puisse m’accorder une semaine de congé, malgré le fait que mon job était encore frais, celle-ci était vraiment sympathique et elle devrait me laisser partir voir ma grand-mère … C’était ce que j’espérais insh’Allah. Même si je ne parlais pas tellement avec Adam, comme il était mon mari je me devais de le prévenir. J’ai donc attendu à la maison son retour. Je ne sais pas où il était, surement avec son pote Jalel.
On était samedi et les week-ends je ne travaillais pas. Je ne voulais pas sortir même si les filles me l’ont proposé plusieurs fois, j’avais besoin aujourd’hui de rester tranquille à la maison. Je souhaitais voir mon frère Samir lorsque je serais en Algérie mais il n’était pas à Sétif ; il était à Alger ; il étudiait au lycée Alexandre Dumas qui était un lycée privé et français. Finalement il ne fit pas les cours par correspondance mais entra au lycée, après maintes insistances le lycée l’accepta afin de passer son brevet.
Je suis descendue voir les boîtes aux lettres et en montant les escaliers je me suis retrouvée avec la vieille dame Mme Raccola, ma voisine. Lorsqu’elle me vit elle était tellement contente d’avoir une personne à qui parler qu’elle m’invita à boire un café chez elle. La porte de son appartement était juste en face du notre. Je suis donc entrée chez elle et souriante elle m’invita à m’asseoir sur la chaise de la salle à manger. L’intérieur était très rustique, un vrai appartement de personne âgée, c’est-à-dire que la décoration était rustique les meubles en bois, les rideaux en dentelles et à chaque mur étaient accrochés une multitudes de cadres photos. Il s’agissait de ses petits enfants, d’elle et son défunt mari à l’époque, de ses deux fils qui ne lui rendaient visite à présent que très rarement. Elle faisait vraiment beaucoup de peine à voir. Elle devenait de plus en plus faible mais gardait toujours le sourire. Nous discutâmes de tout et de rien, elle me racontait l’époque de la guerre, de la France avant l’immigration. Elle n’y était pas contre et faisait preuve de tolérance sans borne. Puis nous discutâmes de l’appartement, elle me racontait les petits « gossips » et potins du quartier. Ensuite, elle me servit quelques biscuits et un verre de jus d’orange que je degustais avec plaisir.
« Mon enfant, je voulais vous demander sans indiscrétion comment avez-vous rencontrer votre amour ? Vous savez … J’aime beaucoup écouter les histoires romantiques. »
J’ai arrêté de mâcher et la regardais quelques secondes. La pauvre, elle pensait que c’était un mariage d’amour …
« Madame ; je me suis mariée avec mon mari en début d’année. J’avais arrêté mes études en Sociologie car bien qu’intéressant je n’arrivais pas à suivre le rythme effréné et l’autonomie que demandait la faculté. Adam je le connaissais depuis très longtemps. Il était plus âgé que moi, nous avons 4 ans de différences et je n’étais donc pas de sa génération. Mes parents et les siens se connaissent très bien, à un moment je voulais me marier. J’étais avec un homme avant Adam qui m’avait fait vivre un calvaire, jamais je n’oublierais … ». Je me suis arrêtée pour poursuivre quelques secondes plus tard:
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Chronique d'Aliya : Aimerais-je un jour mon mari ?
General Fiction« Tout chez toi ne peut que m'agacer, j'aurais aimé ne jamais te rencontrer mais pourquoi ne quittes-tu pas mes pensées ? » Écrite par : @Aliya_b Publiée en décembre 2014. ✨