4- Début de soirée

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Je bois une gorgée de punch et observe les adolescents danser dans le salon. La musique fait trembler les murs et le sang bat dans mes tempes. J'essaie d'atténuer le mal de tête avec l'alcool. J'attache mes cheveux dans un chignons décoiffé, dégoulinante de sueur. Toutes les minutes la température ne fait qu'augmenter et je ne vais pas tarder à tomber dans les pommes si je ne prend pas une pause.

Je danse du coude à travers la foule et rejoins le jardin, là où des étudiants se baignent dans une piscine, tandis que d'autres dansent et discutent. Je m'adosse à un mur et sa fraîcheur apaise instantanément mon anxiété. Je scrute le jardin à la recherche d'Amanda, mais celle-ci reste introuvable depuis quinze minutes. Je soupire de frustration et termine mon troisième verre. Mon mal de crâne s'atténue, mais mon malaise est toujours présent.

Un garçon aux cheveux blonds passe à côté de moi et me bouscule malencontreusement, renversant le fond de mon verre sur mon tee-shirt. Je grogne en fronçant grossièrement les sourcils, reculant jusqu'au mur en crépis. L'adolescent se confond en excuses et mordille nerveusement le piercing qui entrave sa lèvre inférieure.

-Désolé, marmonne-t-il inlassablement, je ne t'avais pas vu.

Je secoue la tête, esquissant un faible sourire et attrapant la serviette en papier qu'il me tend.

-T'en fais pas, réponds-je en haussant les épaules et en épongeant ma manche avec la serviette en papier.

Il crispe ses lèvres, ses yeux étudiant méticuleusement mon visage. Gênée, je détourne le regard et remarque que mon verre est vide.

-Je ne suis pas sûr de moi, mais tu es une amie de Amanda ? demande-t-il en affaissant légèrement ses épaules.

-Oui, dis-je en acquiesçant vivement. Tu es un de ses amis ?

Ma question semble le chambouler, car il s'affaisse un peu plus sur lui et enfonce ses mains dans ses poches.

-On peut appeler ça comme ça... bredouille-t-il en remarquant mon gobelet vide. Tu permets ?

Il tend ses longs doigts pâles vers mon verre, et avant que je ne puisse décliner, il l'attrape et disparaît dans la maison. Lorsque je baisse mes yeux vers ma manche, je m'aperçois que la serviette a laissé des peluches sur son passage et je soupire en la laissant tomber sur le grille d'un somptueux barbecue. Là, le blond réapparaît, deux gobelets rouges en mains et un sourire assuré aux lèvres.

-J'ai pensé que en voudrais un autre, explique-t-il en me tendant l'un des verres. Du punch, d'après la couleur de la tâche.

Ses yeux s'attardent sur ma manche trempée et je souris, découvrant mes dents.

-Nash, ajoute-t-il en tendant sa main libre dans ma direction.

-June, réponds-je en acceptant sa poigne. Mais dis-moi, c'est toi le fils du prêtre ?

Ma question semble l'amusé, car ses lèvres s'étirent dans un franc sourire et il lève les yeux au ciel.

-Amanda ne peut pas s'empêcher de remettre sur le tapis le métier de mon père, mais oui, c'est bien moi. Et toi, tu es la meilleure amie de Amanda.

Cela sonne comme une affirmation, et non comme une question. Pourtant, j'acquiesce et avale une nouvelle gorgée de punch. Il hoche à son tour la tête, se perdant dans la contemplation de ses pieds. Ses cheveux blonds sont maladroitement tirés sur l'arrière de son crâne, et comme ça, il me fait penser à un surfer. Bien que son piercing contraste avec l'idée. J'avale une seconde gorgée de ma boisson et ouvre la bouche, prête à reprendre la discussion. Seulement, lui aussi s'est mis à parler et nous éclatons de rire, quand nos paroles se perdent dans un flots de paroles incompréhensibles.

Coup Monté (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant