40- Révélation

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D'une démarche assurée, nous longeons les couloirs de l'établissement avec grâce et légèreté. Des regards nous épient discrètement, tandis que nous ignorons les présences qui nous entourent. Mes deux amies discutent avec ferveur du bal de la Renaissance et de leurs tenues.

Légèrement dans la lune, j'écoute d'une oreille distraite leur échange et promène mon regard sur les étudiants qui nous entourent. Certains sont perchés sur leurs manuels scolaires, dans leurs casiers et d'autres discutent avec leurs amis avec enthousiasme.

Lorsque je respire, une douleur superficielle m'étreins la hanche, mais cette sensation désagréable reste supportable, grâce aux vitamines.

-D'après le règlement, si la robe n'est pas influencer par la mode italienne, ça ne compte pas.

-D'après le professeur d'histoire, rectifie objectivement Olivia. Il n'a pas son mot à dire sur le code vestimentaire celui-là.

-Théoriquement, si, répondis-je innocemment.

Olivia hausse les épaules, comme pour dire : "c'est la même chose", ses cheveux glissant dans son dos. La capitaine des cheerleaders pince sévèrement ses lèvres, indignée par l'indifférence de l'adolescente.

-Ne sous-estime pas le code vestimentaire, tu pourrais être renvoyée du bal !

La cheerleader aux joues boursoufflées s'arrête au milieu du couloir, horrifiée par les dires de son amie. Nous nous arrêtons à quelques mètres d'elle, excédée par sa réaction exagérée. Depuis l'accident, elle prend des médicaments et ses réactions sont décuplées.

-Alors ça, pas question !

Discrètement, j'esquisse un sourire railleur et détourne les yeux de la fille aux cheveux mauves. Les couloirs aux murs immaculés sont bondés de lycéens, les lumières des néons se reflétant sur leurs visages. Les panneaux d'affichages plaqués aux murs sont placardés de feuilles vifs, concernant le bal de la Renaissance et la peinture des casiers bleu pastels s'écaille.

-Je vais devoir vous abandonner, s'exclame Hope, j'ai un cours de philosophie dans quelques secondes.

Au même instant, la sonnerie retentit dans les couloirs de l'établissement et la rousse grimace d'exaspération. Dans une agitation commune, les adolescents disparaissent derrières les portes de leurs salles de classe. Les couloirs sont vites plongés dans un silence circonspect, brisé par le bruit de nos pas sur le parquet.

À mes côtés, l'adolescente aux cheveux mauves semblent se mouvoir dans un mutisme soudain, l'air préoccupée. Ses sourcils sont froncés de consternation et d'angoisse, et ses yeux se perdent dans le vide.

-Olivia ? Demandé-je, interpellée par son comportement étrange.

-Oui ? Répond-t-elle d'une voix étouffée.

Je dévisage gravement mon amie, préoccupée par son comportement perturbé. Celle-ci reporte son attention sur moi, ses lèvres s'étirant dans un triste sourire.

-Qu'est-ce qu'il se passe ?

L'idée qu'elle soit au courant pour le plan me traverse l'esprit, mais une culpabilité m'assaille aussitôt lorsque je réalise à quel point je suis égoïste. Je secoue imperceptiblement la tête et plonge mon regard dans le sien.

-J'ai merdé, commence-t-elle en guettant les environs, veillant à ne pas être entendue par quelqu'un d'autre.

Ses yeux scrutent les couloirs avec agitation, reflétant son affolement, et ses doigts viennent trouver les miens en exerçant une légère pression sur mon poignet.

Coup Monté (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant