33- "C'est une erreur, je le sais"

573 32 10
                                    

Nerveuse, je lisse le devant de ma robe à motifs fleuris, debout devant la porte en bois sombre.

À travers la fenêtre du salon, sur ma droite, j'aperçois l'éclairage d'une ampoule nue, reflétant les ombres des mouvements de Katherine

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

À travers la fenêtre du salon, sur ma droite, j'aperçois l'éclairage d'une ampoule nue, reflétant les ombres des mouvements de Katherine. Quelques mèches rebelles s'échappent de mon chignon et viennent encadrer mon visage, chatouillant mes pommettes. Inconsciemment, je bats de la jambe, redoutant la réaction de ma meilleure amie. J'appuie sur la sonnette, m'obligeant à ne pas m'enfuir, anxieuse. La sonnerie retentit et un cris m'indique que quelqu'un arrive pour m'ouvrir la porte.

Étonnamment, j'ai reçu un appel dans la soirée, hier soir. Je suis passée de la déception à la surprise, en constatant qu'il n'était pas d'Amanda mais de madame Davis, sa mère. Sa proposition de venir dîner chez elle m'a prise au dépourvu et je n'ai pas pu refuser lorsqu'elle m'a presque supplié. La détresse était perceptible dans sa douce voix. C'est pour cela que je m'apprête à passer mon vendredi soir chez Amanda.

La porte s'ouvre en grand, dans un bruissement à peine audible, tellement elle s'ouvre rapidement. La lumière filtre par l'entrebâillement de la porte et me fait plisser les yeux. Madame Davis me fait face, habillée dans une tenue décontractée. Un pull en cachemire gris et un chino de couleur noir. Je l'ai toujours trouvé très élégante et intimidante.

Ses yeux s'illuminent lorsqu'elle me reconnaît et elle m'enlace quelques instants, avant de reculer et de planter son regard dans le mien. Des cernes ternes creusent ses jolis yeux et lui donnent quelques années de plus.

-Je suis contente que tu ai accepté de venir, me confie-t-elle, un sourire reconnaissant aux lèvres.

-C'est avec plaisir, comment refuser un de vos succulents plats ?

Ses yeux se plissent tandis qu'elle étire ses lèvres dans un sourire subtil, visiblement flattée. Elle se décale sur sa droite et je m'introduis dans la chaleureuse maison des Davis. Les murs sont décorés de bibelots, photos et dessins, rendant le couloir chaleureux. Pourtant, le manque de souvenir du père d'Amanda se ressent jusque dans le parquet. Depuis l'escalier qui mène à l'étage, je discerne la mélodie d'une chanson rock, résonnant à travers les murs immaculés d'un blanc laiteux.

-Si je t'ai invité, ce n'est pas sans raison. Avoue la femme, me faisant pénétrer dans le petit salon.

-Oui, j'avais cru le comprendre. Que se passe-t-il ? Demandé-je en m'asseyant sur le canapé en daim noir.

Katherine s'installe sur un fauteuil, en face de moi, et passe une main sur son visage. Ses longs cheveux bruns sont impeccablement tirés dans un chignon, dégageant son fin visage.

-Amanda est étrange ces derniers temps. Je ne t'ai pas vu depuis plusieurs semaines et elle ne parle même plus de toi. Je sais que c'est délicat de t'avoir invité, si vous n'êtes plus amies. Mais je m'inquiète pour ma fille.

L'air soucieux sur son visage me fait froncer les sourcils, m'interpellant. À quel point Amanda a-t-elle changé ? Pourquoi m'avoir demandé de venir, si ça ne risque pas d'arranger les choses ? D'un côté, cela m'arrange. Je vais enfin pouvoir mettre les choses au clair. Ma relation avec l'adolescente se dégrade sans que je ne puisse rien faire, et cette pensée me terrifie.

Coup Monté (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant