24- Camping paradis

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Les rayons de soleil chatouillent ma peau, réchauffant la partie droite de mon visage. Des mèches brunes sont éparpillées sur mon visage, mon cou, mes épaules. Le chant des oiseaux résonne jusqu'à mes oreilles.

Je plisse les yeux, retrousse le nez et fronce les sourcils. La luminosité m'aveugle quelques instants, puis ma vue s'éclaire. Je me redresse sur les coudes lorsque je ne reconnaît pas l'endroit où je suis allongée. Une courbature s'étend dans mon dos, me faisant grimacer.

J'aperçois à travers la vitre de la voiture des arbres, de la terre et la jeep d'Hope. Le soleil brille haut dans le ciel, éclairant les sous-bois. Mes yeux se posent sur le corps endormie d'Hunter. Ses cheveux sont aplaties sur le dessus de sa tête, des mèches tombant sur son front. Ses lèvres sont entre-ouvertes, ses yeux clos, et son front habituellement plissé est lisse. Il semble en paix avec lui-même.

Les souvenirs de la veille me reviennent. Le premier amour non partagé d'Hope, l'égoïsme d'Olivia au lit, le chant des grillons, les mots d'Hunter, sa couverture, sa promesse.

Je soupire, me laisse retomber sur le siège et passe mes mains sur mon visage. Mes joues rougissent lorsque je pense que j'ai passé la nuit dans la même voiture qu'Hunter. C'est la première fois que je dors avec un garçon.

J'appréhende la réaction du brun lorsqu'il va se réveiller. Soulagement ou déception ? Vais-je faire face à l'éternel Hunter méprisant, ou pour la seconde fois en quelques heures au gentil Hunter ? Je presse mes paupières, inspire et expire.

Mon ventre gargouille et je me redresse, les cheveux emmêlés et la bouche pâteuse. Hunter gigote et émerge de son sommeil. Il porte un simple tee-shirt blanc, son sweat-shirt jonchant à ses pieds. Il l'a sûrement enlevé cette nuit, pendant que je dormais.

Mes yeux se posent sur son jean, où une bosse est visible au niveau de la braguette. Le renflement me fais rougir, et je détourne les yeux.

Son bras se contracte lorsqu'il passe une main dans ses cheveux, les yeux tournés vers moi. Il fronce instinctivement les sourcils, les yeux cernés par la fatigue. Son torse monte et descend au rythme de sa respiration.

Nous nous regardons, appréhendant la réaction de l'autre. Ses yeux papillonnent, reflétant une lueur que je ne saurai décrire. Ma gorge se serre, me faisant violemment frissonner.

-Tu as froid ?

Le son de sa voix apaise mes craintes, éveillant en moi une sensation nouvelle. Il soulève son corps robuste et s'adosse à la portière pour me faire face. Dans un geste hésitant, il attrape son sweat-shirt et le pose sur son bas ventre, là où son érection tend le tissu du jean.

-Non, au contraire.

Il acquiesce, sans me lâcher des yeux. Son parfum masculin chatouille mes narines, me faisant tourner la tête.

-On devrait retourner au lac, les autres vont se faire des films.

Cependant, il ne bouge pas. Je secoue mollement la tête, perdue dans l'intensité de son regard.

-Qu'est-ce qu'on fait ? Demandé-je d'une voix mal assurée.

-C'est-à-dire ?

-Nous deux. Tu m'as promis que tu ne changerais pas d'avis, à notre propos.

Il se penche dans ma direction, un sourire incertain aux lèvres.

-On va rejoindre les autres, déjeuner, et s'amuser comme deux amis.

-Tu ne me fais pas le coup de la trêve une seconde fois ?

Il secoue la tête, un sourire espiègle aux lèvres, à présent.

Coup Monté (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant