30- "Amis avec avantages"

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Les semelles de mes chaussures foulent le sol et les poings serrés, je rattrape rapidement Hunter. Le sweat-shirt, trop grand, laisse échapper des effluves du parfum masculin du brun. Le BlueBird s'éloigne derrière nous, nous plongeant dans l'obscurité de la rue. Les lampadaires diffusent des éclairages faibles et m'empêchent de voir à plus de cinq mètres.

L'inconnu du bar qui a renversé sa boisson sur ma robe me revient en mémoire. Son regard malsain sur moi, son insistance, son touché, son sourire... Je frissonne d'effroi.

-Hunter, attends-moi.

Mon ton suppléant perce le silence qui s'est installé entre nous, alors qu'il marche devant moi. La panique dans ma voix le fait s'arrêter. Je réduit l'espace entre nous et pointe un doigt vers sa poitrine.

-Tu ne peux pas me laisser toute seule, derrière toi. Imagine le genre de personnes qui traînent près d'un bar...

-Tu es en sécurité, June. Tu n'as pas à t'inquiéter.

Il hausse les sourcils, essayant de me convaincre. Mes yeux scrutent les environs, dévisageant l'obscurité. Soucieuse, je pince mes lèvres.

-Hé, regarde-moi.

Je relève la tête vers lui, croisant son regard perçant.

-Tu n'as rien à craindre avec moi.

Pour appuyer ses propos, il pose une main sur mon bras.

-Je n'ai pas peur du noir ou d'être agressée, tu sais. C'est juste que je déteste la façon dont il m'a regardé.

-Je sais. Mais j'ai été clair, il ne t'approchera plus.

Je hoche doucement la tête, la chaleur de sa paume se diffusant à travers le tissu de son propre sweat-shirt. Il laisse retomber sa main le long de son corps, reculant de quelques centimètres.

-On est presque arrivés, ajoute-t-il.

Nous reprenons la route, côtes à côtes. Je veille à ne pas m'éloigner de lui, calquant mes pas sur les siens. Nous tournons à une intersection, nous retrouvant dans une rue plus éclairée. Des voitures roulent dans tous les sens, les commerces qui jonchent les rues commencent à prendre vie et des centaines de personnes se baladent. Nous longeons l'allée, nous perdant dans la foule.

J'ouvre grand les yeux, contemplant l'intérieur des boutiques. Les restaurants, bars, pubs, karaokés et autres, s'animent à l'arrivée des clients. Je navigue entre les personnes, les yeux émerveillés. C'est la première fois depuis que j'ai déménagé que je ressens cette sensation de liberté. La dernière fois que j'ai profité de l'ambiance de rues commerçantes, c'était avec ma mère, en Californie. Avant que toute notre vie ne vole en éclat.

Hunter marche à mes côtés, s'arrêtant à côté de moi lorsque je me plante devant une vitrine, un sourire amusé aux lèvres. Des souvenirs heureux m'envahissent et je me perd dans mes pensées, suivant naïvement le brun. La crainte que m'inspirait l'inconnu du bar a disparu, et a laissé place à de l'excitation. J'entremêle mes doigts entre eux, tournant la tête dans tous les sens. Nous dépassons l'enseigne d'un restaurant chinois, nous arrêtons devant l'entrée et Hunter se retourne vers moi.

-Tu as faim ?

-Non, je n'ai pas d'argent sur moi.

Il fronce les sourcils et se penche vers moi.

-Je peux payer, ce n'est pas un problème.

Je secoue la tête, fronçant à mon tour les sourcils.

-Non, ça va aller.

-Ça ne me dérange pas.

-Mais moi, si.

Coup Monté (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant