20- Supermarket Partie 1

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La jeep d'Hope s'immobilise devant la maison de Nash. La devanture est peinte d'un blanc légèrement jaunis par le temps. La pelouse, desséchée et trouée à certains endroits, est jonchée de gobelets en plastique rouge et bleu. Des adolescents éméchés se bousculent sous le porche, faisant craquer le bois.

Les maisons du voisinage sont similaires à la sienne, seulement toutes les lumières sont éteintes dans la rue. Des voitures sont garés sur le trottoir abîmé et envahissent la petite rue.

Olivia avale une gorgée de rhum au goulot de sa bouteille, alors que je détail l'environnement de mon ami. Son mode de vie, est bien plus proche du mien que je ne le pensais. Cette pensée me donne l'impression d'être lié à lui. Que je peux me confier en toute confiance. Cependant, lorsqu'il m'a demandé les raisons de mon énervement envers Hunter, je n'ai pas été capable de lui répondre.

Hope claque ses mains sur ses cuisses dénudées, avant de se tourner vers nous. Son air sévère de capitaine sur le visage. Ses yeux nous sondent silencieusement, je réajuste la brettelle de ma robe en satin noire sur mon épaule.

-Ce n'est pas une soirée détente, on est là pour jouer les chaperons.

Olivia lâche un grognement réprobateur avant d'avalée une nouvelle gorgée d'alcool.

-Certes, Nash a eu la merveilleuse idée de faire une fête la veille du camping, mais ce n'est pas à nous de surveiller sa baraque. Renchérit Olivia en se penchant entre les deux sièges avant.

-Nash n'est pas très futé, mais on ne peut pas le laisser saccager sa maison une nouvelle fois. Sa mère va finir par le dégager, tu le sais Olivia.

Elle lève les mains en l'air, en signe d'abandon. J'esquisse un sourire avant d'intervenir :

-Laisse Olivia s'amuser ce soir, elle est déjà bourrée. Je m'occuperai de sa part de ménage, ça ne me dérange pas.

La rousse plisse son front et se penche vers moi en s'accoudant à son siège.

-Tu ne t'amuses jamais, à ces soirées. C'est à toi de profiter ce soir, personne d'autre.

-Je n'ai pas envie de m'amuser, je passe mon tour.

Ses yeux me jaugent, visiblement inquiets. Elle doit se demander comment c'est possible d'autant esquiver les soirées, l'alcool et les mecs dans une seule vie. Une vie qui est la mienne.

-Vraiment, j'assure d'un ton confiant.

-Très bien.

Nous sortons de la voiture, les mains chargées de nourriture. Olivia titube, la bouteille à la main et les lèvres tirées dans un large sourire. Nous passons la porte au bois fendu par le temps, et une musique électro nous parviens aux oreilles. Hope se faufile parmi les invités, me guidant jusqu'à la petite cuisine, où de l'alcool et des chips débordent du l'îlot. Je dépose tout sur le meuble, et me serre un verre d'eau pour hydrater ma gorge.

-Je vais au salon, m'annonce Hope d'une voix aigu pour couvrir la musique.

-D'accord.

Des lycéens me bousculent sans arrêt, mécrasant les pieds, fonçant dans mes épaules, me rentrant dans le dos. Je fais de la place pour ranger de nouvelles bouteilles d'alcools, en jetant celles qui sont déjà vides.

La chaleur m'étouffe, et je décide de sortir de la cuisine, où j'ai pris racine. Les couloirs sont étroits, et les gens peinent à passer à deux sur la largeur. Le papier peint est déchiré à certains endroits, je le touche du bout des doigts en me dirigeant jusqu'au salon.

La pièce est peinte en rouge, les meubles sont collés aux murs pour laisser aux adolescents la place de danser. Une sono est installée maladroitement dans un coin du salon, diffusant une musique excessivement forte. Une vingtaine de personnes dansent collés les uns aux autres, les visages dégoulinants de sueur.

Coup Monté (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant