46- La maladie

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Sous le hurlement sonore de mon cellulaire, j'émerge de mon lourd sommeil et soulève mon bras endolorie dans la direction de mon téléphone, posé au bord de mon matelas. L'éclairage de l'écran illumine mon visage et je fronce grossièrement les sourcils, éblouie. Du bout des doigts, j'attrape le cellulaire et le positionne au-dessus de mon visage, l'identité de la personne qui m'appelle s'affichant sur l'écran. Katherine Davis, la mère de Amanda. L'incompréhension se dessine sur mon visage et je me redresse à l'aide de mes coudes sur le matelas.

A l'extérieur, les rues sont sombres et opaques, plongée dans une obscurité totale. Le vent semble s'être éteint et les oiseaux se sont réfugiés dans leurs nids, loin de cette infernale ville et de ses problèmes. Je fais glisser l'icône verte sur la droite, glisse le téléphone sous mon oreille et allume la lampe de chevet, après plusieurs essaies dans le vide.

-June ? Allô ?

La voix rigide de madame Davis m'assourdie immédiatement et je recule le cellulaire de mon oreille, me redressant entièrement sur le matelas, surprise de son appel et de l'heure à laquelle elle me contacte.

-Katherine ? Demandé-je la bouche pâteuse, la confusion s'entendant dans ma voix.

-Oui, s'égosille la femme, gigotant à travers le combiné. Désolée de te déranger à cette heure tardive, mais je ne pouvais faire autrement.

La brune attise ma curiosité et je m'extirpe de la couverture avec avidité et empressement, piquée par le mystère.

-Il s'est passé quelque chose ? C'est à propos d'Amanda ?

Des grésillements me parviennent à travers le combiné et une colère brumeuse grandit dans mon estomac, m'embrouillant les idées.

-Oui, poursuit Katherine, il s'est passé quelque chose. Mais le mieux, c'est que ta mère te conduise jusqu'à chez moi.

-Jusqu'à chez vous ? Pouvez-vous m'expliquer ce qu'il se passe ?

-Je ne peux rien te dire au téléphone, mais je t'en supplie, viens.

La brune raccroche sans attendre de réponse de ma part et la colère s'accentue d'avantage, se mélangeant à la confusion. Instinctivement, j'enfile une doudoune par-dessus mon pyjama, détache mes cheveux et me dirige bruyamment jusqu'à la chambre de ma mère, où celle-ci s'apprête à enfiler des pantoufles, sûrement réveillée par ma voix.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande-t-elle en observant curieusement ma veste. Tu comptes sortir à quatre heure du matin ?

-Je n'ai pas le temps de t'expliquer, répondis-je en avançant prudemment dans la chambre, à la recherche de vêtements pour ma mère. Emmène-moi chez Amanda, c'est urgent.

La brune arque un sourcil, se redresse et enfile confusément le pull que je lui tend.

-Urgent à quel point ?

-Katherine m'a seulement demandé de venir au plus vite, m'expliqué-je en haussant la voix. Je ne pense pas que ce soit une plaisanterie, donc je t'en supplie, emmène-moi chez elles.

Après un regard méfiant, ma génitrice hoche la tête et s'empresse de s'habiller, tandis que j'enfile des chaussures dans l'entrée, sur le point d'exploser d'inquiétude et d'impatiente.

Malgré les récents évènements et la trahison d'Amanda, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter à son sujet. Tout le long de l'appel avec Katherine, je n'ai pas entendu une seule fois la voix de mon ancienne meilleure amie, seulement les bruyants pas de sa mère. Le sang bat dans mes tempes et une douleur désagréable s'installe dans mon estomac, alors que ma mère descend les escaliers, vêtue de vêtements colorés et débraillés. La brune attrape les clés de la voiture dans le récipient, ouvre la porte et je m'empresse de rejoindre la voiture, tandis qu'elle verrouille la porte d'entrée derrière nous.

Coup Monté (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant