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Aicha Sarr Sow

J'ai passé la nuit à cogiter encore et encore.

Ma mère s'est endormie tôt aujourd'hui, sûrement à cause des ses pleures.

J'ai donc dormi à l'étage avec les jumeaux pour ne pas la déranger.

Gora n'a presque pas dormi de la nuit, il était avec papa qui ne cessait de pleurer.

Je me sens très mal, je me suis réveillée avec des cernes, la nuit a été longue, les enfants étaient vraiment agités.

Moi : bonjour maman, tu vas bien ? T'as bien dormi ?

Elle : bonjour, oui al hamdou ndillah, seulement que mon mari me manquait terriblement.

Moi : on ne voulait pas te déranger, tu lui manquais aussi, motakh nelawoul dara mome tamite lol.

Elle : s'ils se réveillent, amène les, je leur donne le bain.

Moi : d'accord.

On était là, à regarder la télévision, moi j'avais la tête ailleurs, je veux lui parler de ce qui s'est passé hier, mais je pense que je vais le laisser du temps, dès qu'elle se sentira mieux, elle me parlera inechallah.

Moi : Maman, Thierno m'a envoyé un message ce matin, neina, ils seront là vers 16h.

Elle : d'accord et à propos je dois te parler.

Moi : oui je t'écoute ( avec le cœur battant)

Elle : hier, sama kholeu mo metti, ngueine yé loubari si mane, ta relation avec Thierno, je te le répète, sama yoneu nekousi.
Prenez seule vos décisions, noleine def nonou leu.
Teksi je veux prendre des vacances pour 1mois minimum, sortir hors du pays, m'éloigner un peu.

Moi : tu veux partir alors que je viens d'accoucher, khamouma dara si affaire xalei, qui va s'occuper de nous ? Déjà il y'a ibrahima qui part maintenant toi, Theirno mome Waxouma sakh aye wakhame.

Elle : hey baisse d'un ton, douma sa morome. Kou meuneu fanano goor, ame dome, wara meuneu topato bapame ak jabootame, nekato khalei, maguoume dieume ngua, outale beineu bonne ak beineu nounou s'il le faut. Essaie de t'organiser.

Moi : et tu pars quand ?

Elle : je le saurais après la venue de Thierno inechallah.

Moi : baxneu.

Je me dirige dans ma chambre, très remontée, en temps normal, elle n'aurait jamais pensé à faire de voyage surtout pas à cette période. Je ne la comprends plus.

Je me mets à pleurer, je suis furieuse, j'ai mon cœur qui bat à cent. Il faut l'avouer, sans ma mère à mes côtés, je ne suis rien.
Surtout avec les enfants, je ne pourrais jamais m'en sortir.
Mais comme toujours je prends des décisions sous le coup de la colère, sans réfléchir, sans penser aux conséquences.

Je me dirige vers la chambre de ma mère et sort rageusement nos bagages.

C'est décidé, je rentre chez moi, chez mon mari.

Elle : Aicha qu'est ce que tu fais ? Yagui diakhassei bagage yi di

Moi : je range mes bagages, bou Thierno gneuwei damaye ande ak mome gnibi.

Elle : do khare ba ame aumoins 40jours, ou tu lui demandes de t'accorder quelques temps ngua togue fi nopalou.

Moi : damaye deime

Elle : Ah yallah na sa yoneu neikh, sounou borome sotile leipeu.

Et là, c'était le coup de trop, j'ai même l'impression qu'elle se fou de complètement de moi, j'eclate en sanglot, j'ai vraiment mal, je souffre au plus profond de mon cœur et je ne sais même pas pourquoi.

Un amour , une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant