[Eldarya/Leiftan] « Fais-moi confiance ... À jamais »

Chapitre 7 : Vivre est une torture incessante

            En attendant le retour du corbeau, Leiftan était resté auprès de moi. Pour ma part, je n'avais pas osé revenir vers lui. Je méritais ce qui m'arrivait. Il n'avait aucune raison de me soutenir dans ma bêtise ... Tout était ma faute ... J'avais provoqué leur colère, j'en étais à l'origine. J'avais émis l'hypothèse absurde que les loups de Tyr n'étaient pas nos ennemis. J'avais défendu des tueurs !

J'avais alors préférée sécher mes larmes seule. Malgré cela, Leiftan ne m'en tenait pas rigueur. Il m'avait probablement accepté telle que j'étais, comme une humaine insensée et impertinente. Seulement, je ne voulais pas être cette personne ! Je me savais plus réfléchie. J'analysais les choses, je cherchais à les comprendre, je les remettais en question, sans jamais les juger, ni les enfermer dans une pensée unique et fermée. Alors, pourquoi ne parvenais-je plus à être cette personne ? Je restais bornée, cherchant par tous les moyens à déshonorer la renarde, quitte à blesser mes amis ...

Finalement, Eros était revenu rapidement et notre commandant avait donné l'ordre du départ. Nous avions dû repasser par le pied de la montagne, où ils avaient déjà récupéré le fragment qui était tombé lors de ma chute. J'avais alors repensé à ce leprechaun m'ayant avertie d'un danger. Mais, de quoi ou qui devais-je me méfier ? Je ne savais plus ...

J'avais ensuite indiqué l'emplacement des autres cristaux au vampire. Il y en avait encore onze sur les terres de Phalael. Cependant, cinq d'entre eux semblait être réunis, proche de Brinholl. Après réflexion, nous pensions qu'ils devaient, probablement, être détenus par les mercenaires. Et, si tel était le cas, le dragon nous avait ordonné de l'en informer pour qu'il envoie ses armées. Cependant, nous devions d'abord confirmer ces soupçons. Nevra et Leiftan avaient alors décidé que nous irions à Brinholl en suivant le chemin où étaient disséminées quelques pierres.

Nous devions donc traverser les montagnes pour rejoindre cette ville qui abritait les plus grand commerce d'Eldarya. Les terres de Phalael étaient particulièrement agencées. En effet, la demeure de Markus était encerclée de champs qui menaient vers plusieurs petits villages semblables à celui de Kelhin. Puis, de nombreuses montagnes s'offraient à eux, pour relier les villages à la ville de Brinholl.

J'étais fascinée de constater que la nature avait tous les droits sur la vie des habitants. Ils ne la détruisaient pas inutilement, ils s'en servaient respectueusement pour créer quelques habitations, vêtements et autres matériaux utiles pour répondre à leurs besoins primaires. De ce fait, les villages et la ville était séparés par l'immensité des montagnes qui les forçaient à s'installer aléatoirement sur des sols accueillants et proches des cours d'eau. C'était Lucina qui m'avait appris tout cela durant notre route pour Phalael. Ma bonne fée me manquait terriblement ... Mais, je l'aurais également déçue, si elle nous avait accompagné.

Par la suite, nous avions dû grimper pour contourner le lac. Puis, nous avions marché un long moment sur des terrains abrupte. Je regrettais déjà mon Rawist, même si je savais ces montures peu discrètes pour nos expéditions.

Il allait donc nous falloir environ quatre jours pour parvenir à Brinholl. J'avais espéré que ce temps apaiserait progressivement les tensions, planant sur l'escouade. Malheureusement, même après deux jours de route dans les montagnes, je continuais mon chemin seule. Ainsi, les uniques phrases que j'avais pu prononcer était pour indiquer l'emplacement des fragments. Nous en avions trouvé deux : un dans un arbre qu'Irine était allé chercher et un en creusant dans la terre.

Eros et Leiftan avaient tenté plusieurs fois de briser la glace, néanmoins je me murais dans le silence. Si le corbeau et le Lorialet ne m'en voulaient étonnement pas, je sentais bien que ce n'étais pas le cas de Sibyl, Karenn, Chrome et Nevra ... Pour une fois, j'avais alors décidé, d'obéir à mon chef en cessant de parler. J'attendais donc désespérément qu'il vienne lever son commandement.